Thread sur l'autisme pour #radioautiste
(par contre avec ma dyslexie faute assuré. Donc désolé pour les nazies de l'orthographe )
Petite présentation. ( Les bases ?) J'ai 21 ans. je suis étudiante dans une école de théâtre. Je fais des vidéos youtube + j'écris + joue la comédie
Durant ma petite enfance, j'adopte un comportement "bizarre" et inquiétant pour mes parents dont je suis leurs premier enfant.
Je ne dors pas.
Je ne parle pas.
Je fais des choses bizarres. (mon père m'a pas donner d'autres précision. Donc aucune idée de quoi précisément.)
Enfin, si. En vu de ce qui me reste à l'âge adulte. Sans doute des stéréotypies marqués et des jeux du type alignement d'objet. Peut être des crises sans raison apparente aussi.
A 3 ans, je ne parle toujours pas. Grosse angoisse pour mes parents qui décide d'aller consulté notre médecin généraliste. Mon père envisage de l'autisme, d'autant que ma tante et marraine est elle même autiste. Ma mère à une image cliché des autistes et ne veux pas l'envisager.
(j'y reviendrai plus tard sur l'image de ma mère sure l'autisme. Parce que beaucoup la partage. Et qu'elle est un freins aujourd'hui. )
Bref. Le médecin généraliste se retrouve fort dépourvue. Ben oui, pas formée à reconnaitre l'autisme. On est en 1998. Et en France.
Autant dire que les connaissances sur le sujet sont encore plus pourrie qu'aujourd'hui. Il leurs conseils d'aller voir une orthophoniste.
En me voyant, elle annonce à mes parents que je resterai non verbale à vie.
Hors, j'ai la chance d'être tombée sur une bonne personne qui va tout faire pour se donner tord. Grâce à sa patience, elle arrive à me faire éclaté la bulle dans laquelle je me suis enfermée, et je commence à 4 ans à dire des onomatopée.
A six ans, je parviens enfin à parler normalement. Pendant ce temps, l'orthophoniste explique à mes parents que je suis dyslexique. Ce qui se confirme en CP. Mes parents ne chercheront pas plus loin.
L'école primaire est un calvaire. N'arrive pas à entrée dans un groupe, à ce faire des amis, à cause de mes difficultés les profs me traitent comme une idiote ect...
J'ai même eu un maitre en CE1 qui m'a dit devant toute la classe qu'il ne m'aimait pas. Cependant, j'ai la chance, de ne pas être encore trop éloignée des enfants de mon âge. Si j'ai déjà quelques moqueries, ce n'ai rien de grave, et surtout, ça ne me touche pas.
D'autant que parallèlement je me découvre deux passions, pardon, obsession, qui occupe tout mon temps libre. Harry Potter. Et tout ce qui touche à la création d'art. D'ailleurs, d'après mes maitresses, c'était impossible que je puisse lire les gros volume d'Harry Potter.
Tellement impossible qu'a 8 ans, je les connais tous par cœur et saoule tous le monde avec ça. Ma grand mère maternelle (une femme tellement aimable) avait tout tenté pour m'en décollé, sans succès et j'avais finit par lui récité le 1 er chapitre de la coupe de feu.
J'étais déjà rigide.
Bref.
Rentrée au collège.
Et là, ma vie si parfaite c'est rapidement transformer en enfer.
Les autres enfants grandissaient et s'intéressait à des choses qui m'échapper complètement. Je n'avais plus aucun point commun avec eux. Pire. Je sens que tout le monde attend quelque chose de moi. Mais quoi ?
Les filles parlent mec, soutien gorge, règle, veulent grandir, se pense adulte. Moi c'est surtout : Harry Potter, théâtre, poème, et courir partout. A et faire des majorette aussi. Le baton à une logique rassurante et mes problèmes moteur ne me pose pas de problème.
On m'installe un PAI (sorte de soutien pour les enfants avec difficulté) qui me saoule et m'es complètement inutile. Parce que je compense très bien mes difficultés dys, a part pour l'orthographe, mais de toute manière, c'est pas 5 min de plus qui va me faire trouvé mes fautes.
Et le temps supplémentaire ne me sers à rien. Je me rends compte que mon cerveau fonctionne plus vite que les autres enfants dys de mon collège. Et en plus, la pionne charger de nous aider me semble être d'une stupidité sans nom. (je devais être très aimable avec les gens)
d'ailleurs, je me rends compte que je trouve beaucoup de personne stupide. du genre ma mère. Des profs, pas mal d'élève. Et commence à avoir la tête qui enfle. A 11 ans, j'ai donc une étonnante confiance en moi bien malsaine.
Cependant, le bruit de la cours, les gens, les codes sociaux que je ne comprends pas, me fatigue. Je me retrouve souvent obligé de m'isolai dans les couloirs pour respiré avant de revenir. Sans parler du stress. Sauf que je n'en comprends pas la raison. Et que je n'en parle pas.
Petit à petit, je me retrouve la cible d'un groupe de fille qui m'insulte, me tape, m'humilie. ça ne me blesse pas plus que ça, et comme j'ai déjà développé une stratégie de caméléon, je considère que ce qu'elle font est normal. Jusqu’à ce qu'elles insultent mon petit frère.
Rentrée en 5 ème. Cette fois, ça devient encore plus compliqué. Un encore plus gros écart se créé entre les filles de mon âge et moi et même ma mère commence à avoir des attentes de ma part que je n'arrive pas à expliquer.
Je suis paumé, j'apprends à mes dépends et au prix de nombreux pleures, que l'amitié ce n'ai pas de suivre et collé la personne que tu aime. Et perds l'amie en question. je suis seule. Et je ne comprends pas ce que j'ai mal fait.
c'est toute ma classe qui se retourne contre moi. Insulte, humiliation ect... Un groupe de fille me bloque contre des casiers pour m'obliger à regarder un porno. Choqué, je n'arrive pas à mettre des mots sur ce qui m'arrive et tombe en meltdown. Le CPE ne les punira pas.
Je me rends de plus en plus compte que quelques choses ne va pas chez moi, mais sans pouvoir mettre de mot dessus. Je commence à penser que je suis une psychopathe (pb émotionnel) et a me haïr. Je me trouve bête à mon tour, et commence à me griffer la peau avec un couteau .
4 ème. les choses s'arrangent un peu. J'ai l'impression de plus maitrisé et je passe l'année à compensé plus que de raison. J'apprends à sourire, rire bêtement comme toute les filles. Toujours persuadé d'être une psychopathe car je n'arrive pas reconnaitre les émotions d'autrui.
En 3 ème, toute l'énergie que j'ai mise en oeuvre l'année précédente explose. Je suis en shutdown. Et les choses s'empire de nouveau. Je suis la cible de tout mon collège. Le harcèlement prend des proportions de plus en plus extrême.
Coup. Humiliation. Menace de mort. Incitation au suicide. Insulte. Seul. On tabasse les gens qui ose s'approcher de trop près de moi... tentative de meurtre. (j'ignore si ils ont vraiment voulu me tuer ou me faire peur)
Évidemment, je tombe en dépression.
Et ça n'arrange pas la situation. Puisque maintenant je suis persuadé qu'il n'ai pas normal de montré ses émotions. Donc je cache tout. (chose que je fais encore aujourd'hui) Mes crises s'empire. Je me retrouve souvent muette, et incapable de bouger dans les couloirs.
J'ai des idées suicidaires qui me harcèle en permanence et à chaque attaque, j'ai mon esprit qui sort de mon corps. Je développe une sorte de dédoublement de la personnalité. Faisant que mon corps et le personnage inventé se prend toute cette violence.
Moi.... ? Je ne suis juste plus là. Juste absente. Ma mère, utilisera le mot zombie pour me qualifier. Cette année je fais 3 TS, je suis à chaque fois sauvé in-extremis par des professeurs qui ne préviendront pas mes parents.
Mes parents ? Au courant. Lors d'un passage à tabac, on m'avais arragée une mèche de couleur. Obligé de leurs expliqué pourquoi. Mais j'ai du mal. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Et je n'arrive pas à me l'expliquer. D'autant que des profs/pions participent au harcèlement.
Et je ne connais pas ce mot. Harcèlement. Pas de campagne à cette époque.
Je ne sais pas comment, mais je m'en sort. J'obtiens mon brevet, et par au lycée de mes rêves grâce à mon père qui c'est battu avec la directrice du collège qui refusé sans raison de me laisser passer.
(si ça vous intéresse : contacter l'académie et le rectorat fait flipper les directeurs)
Au lycée, dur de faire confiance. Je n'arrive pas à savoir vers qui me tourner. Comme reconnaitre une personne fiable.
Entre temps, ma mère inquiète de me perdre et par mon renfermement sur moi même, me fait voir un pédopsychiatre. Le gars m'a diagnostiqué très officiellement "timide". Merci pour ta participation. Au revoir.
Cependant j'ai de la chance. je tombe sur des personnes très bienveillante et même si d'autre élève continue de me harcelé, ils sont minoritaire et m'offre un répits rare. Je suis toujours en contact avec ses amis.
Notamment deux d'entre eux. Deux filles qui m'ont énormément aidée, chacune à leurs manières. Mais je me rends compte qu'il y a toujours ce... je ne sais quoi qui ne va pas. Ce brouillard, cette chose qui fait que je ne sais pas comment réagir à l'imprévu. Ou réagir tout cours.
Qui m'oblige toujours à m'isolai dans les couloirs quand je suis en surcharge. Et je n'identifie pas encore le bruit comme étant responsable. Enfin, pas totalement. Car depuis la 4ème, je ne quitte plus mes écouteurs. La musique occupe une place toute particulière.
J'arrive en fac. Dans la licence que je veux. (c'est plus compliqué que ça mais je racourcis). Et comme apparemment beaucoup de personne autiste, c'est l'explosion. Trop de monde, trop de bruit, trop d’irrégularité et d'imprévu. Trop de visage... trop de travail en groupe.
Je n'y arrive pas. Et un fossé c'est creusé entre les gens et moi. Un fossé immense. J'ai la chance d'avoir suivi le parcours d'une amie. Elle m'aide comme elle peux. Mais ça devient de plus en plus invivable. Je suis malade tous les matins, et ma prosopagnosie n'aide pas.
En troisième année, alors que je suis à bout de souffle, je décide d'aller dans une école de théâtre privée. Il me faut donc travailler. Et de nouveau je me plonge dans un enfer. Je suis prise pour un mcdo de campagne. En cuisine. Si on peut appeler ça une cuisine.
On attends que je sois autonome, que j'apprenne tout seule, que je comprenne les sous entendu. Dommage mais non. Je suis sans cesse exposé au bruit, au gens que je ne connait pas, dont je n'arrive pas à reconnaitre les visages, je panique. On m'appelle pour changer les horaires.
faire des remplacements. Je dit non à chaque fois, paniqué. Ce qui me fait avoir des reproches. Je mange souvent seule dans la salle de repos des employés, sauf que les autres non. Il fallait que je comprennent qu'il était mieux de manger avec eux dans le restau même.
Il m'arrive de faire des crises m'obligeant à sortir de la cuisine et à me réfugier dans les vestiaires. Lors des closes je m'arrange pour faire les arrières de manière à pouvoir me réfugié dans le calme et respiré. Et puis, un autre harcèlement ce met en place.
Insulte, menace de licenciement ect... Je refais une dépression. Je n'arrive plus à suivre les cours. Je n'arrive plus à rien faire. Je suis trop épuisé. Je tiens 6 mois dans ce lieux maléfique.
Puis je démissionne après une quatrième TS, de nouveau sauvée in extrémiste par la fameuse amie. Mes parents s'en prennent à moi à leurs tours, me traitant de lâche. Je ne sais plus quoi pensait. J'avais déjà des troubles du comportement alimentaire. Là, c'est pire.
Je tombe dans une spiral auto destructrice qui avait commencer deux mois après mon embauche chez mcdo. Je ne contrôle plus rien. Enfin, si. J'ai l'impression de contrôlé la nourriture et mon corps. Ce qui est faux. Je contrôle le mal que je me fais. Ce qui est également faux.
C'est juste une illusion. Et toujours, ce brouillard cette incompréhension des choses qui n'arrête pas de se rappeler à moi, de me dire que quelque chose ne va pas. Mais quoi ? J'ai laisser tomber le côté psychopathe. Mais c'est quoi ?
Je passe un nouveau test sur la dyslexie. L'orthophoniste me dit qu'elle est minime, que je suis tout juste à la limite d'avoir droit à des aides de la fac. Alors si ma dyslexie c'est amélioré et qu'a part l'orthographe et quelques fautes d'oreille interne il me reste plus rien..
C'est quoi qui va pas ? D'ailleurs quand il m'annonce ça, je n'y crois pas. Ce n'ai pas possible... Mes TCA s'aggravent de plus en plus. Je vais voir le médecin. J'ai du mal à m'exprimer et il ne me prends pas au sérieux. En septembre il m'annoncera que je suis anorexique.
Je cherche. Par mes propres moyens sur internet. Je tombe totalement par hasard sur une vidéo témoignage de @Julie_Dachez . Je me reconnait. J'en pleure. C'est douleureux, comme libérateur. Cependant, de l'autisme ? C'est impossible... Il faut être un garçon. Gravement handicapé.
Les clichés sur l'autisme me laissent perplexe. ça ne peux pas être ça. C'est impossible. je me renseigne encore plus. Privilégiant les témoignages au symptômes des fiches wikipédia. Je me reconnais dans presque tous les propos. J'en parle à ma mère. J'ai besoin d'en parler.
Mais elle me sort le : "c'est impossible. *rire* t'es pas handicapé. Arrête de te faire du mal".
Merci maman.
Je cherche comment en avoir la certitude. je prends sur moi pour demander à des personnes autistes de parler avec elles. Je n'obtiens pas de réponse.
Je fais également une enquête moi même. je demande des infos à mes parents sur mon enfance. Ce qui amène à des révélations. Dans la version officiel qu'on m'avais toujours dit c'était : tu as parlé normalement vers 3 ans. Tu es entrée à l'école, tout aller bien.
aujourd'hui, grâce à des personnes autistes qui ont bien voulu me répondre, m'aider, et toutes les informations de mes parents, je sais sans doute possible que je suis bien autiste sans déficience intellectuel. Mais je n'ai toujours aucun diagnostique officiel.
Je voudrai pouvoir reprendre mes études en fac (tout en continuant l'école de théâtre si possible) pour faire un master de création. Mais c'est impossible sans aménagement. Parce que je vais sans doute de nouveau pété les plombs.
Aujourd'hui je comprends enfin cette sensation physique que j'ai à chaque fois qu'un bruit (même pas forcément fort en plus) est présent. Et pourquoi certain motif me donne l'impression de bouger. Mais je ne peux pas avancer sans diagnostique.
J'ai le contacte d'une psychiatre. Mais je n'arrive pas à la joindre. Alors, je lui est écris une lettre. On verra ce que ça donne. Au niveau du CRA C'est également une grande bataille et je ne peux pas attendre 2 ans voir 3.
Il faudrait surtout arrêté avec les clichées et bêtise sur l'autisme. Parce que c'est à cause de ses préjugés que ma mère n'a pas voulu me faire diagnostiqué enfant. C'est à cause de ça, qu'en tant que fille, je galère aussi à obtenir mon diagnostique.
Et puis si j'avais était diagnostiqué enfant, qu'es-ce que ça aurai changer ? J'aurai était peut être enfermée en institution, ne serai jamais aller à l'école, peut être même que je parlerai toujours pas. Ou l'inverse. Peut être que les choses auraient était différente.
J'aurai pu mieux me comprendre et me protégé. Autant de moi que des autres. J'en sais rien. Mes parents ne sont pas au courant de tout ça. Vu la réaction de ma mère, impossible de leurs en parlait. En tout cas, je ne sais pas comment faire. Je suis donc seule.
a faire la quête du Graal. (et le prochain qui sort que l'autisme est une maladie je lui lance un Avada Kedavra bien placée entre les deux yeux)
Merci au médias de donner la parole au personne concernée plutôt qu'a des associations de parents ou dr qui vénère la psychanalyse.
( sinon mes TCA se sont amélioré et réduite.)

THE END

#radioautiste
Comme je vois que ce thread se remet à tourner, je rajoute juste que j'ai finalement était diagnostiqué à 22 ans.
You can follow @AngieBreshka.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: