Il y a 6 mois, tollé général quand @leJDD parle de "trier les #migrants" en une. @gerardcollomb jure ses grands dieux qu& #39;il ne s& #39;agit pas du tout de cela.
Six mois plus tard, on y est. Et l’expression ‘tri des migrants’ est complètement rentrée dans le débat public. Et c’est un vrai problème.
C& #39;est d& #39;abord un problème éthique : on ne peut pas trier les gens comme on trie des marchandises, en les renvoyant à l& #39;expéditeur. #migrants
Et puis c& #39;est un problème pratique, ce qu& #39;on oublie souvent. La réalité des #migrations est plus complexe que la dichotomie simpliste & #39; #réfugiés politiques vs. #migrants économiques& #39; que le gouvernement tente d& #39;imposer.
D& #39;abord parce que les parcours migratoires sont aujourd& #39;hui complexes, étalés dans le temps, et que les facteurs de migrations (économiques, politiques, environnementaux...) s& #39;influencent mutuellement.
Nos catégories migratoires servent avant tout à justifier des politiques répressives, bien davantage qu& #39;à décrire la réalité des #migrations et de leurs causes.
Par exemple, beaucoup des #migrants qui traversent la Méditerranée aujourd& #39;hui n& #39;avaient pas pour projet initial de venir en Europe : ils fuient les exactions et violence qu& #39;ils subissent en Libye, et devraient donc être considérés comme des #réfugiés.
Mais ils sont africains, et on les considère comme des & #39; #migrants économiques& #39; parce qu& #39;on ne tient compte que de la raison première de leur départ de leur pays d& #39;origine... et qu& #39;on veut pouvoir les renvoyer.
En fait, si on y regarde de plus près, la raison première de leur départ est souvent une raison environnementale. Mais c& #39;est avant qu& #39;ils ne franchissent une frontière, et bien avant qu& #39;ils ne franchissent la Méditerranée.