"Les leçons de la favela qui a réduit les morts du COVID de 90% pendant que Rio vivait une tragédie". À lire absolument.

Ça se passe dans la favela de la Maré, au Nord de Rio de Janeiro. 1/ https://www.bbc.com/portuguese/brasil-56919419

Les habitants, avec l'institut Fiocruz et des ONG ont créé un plan d'isolement sur mesure qui a été très bien suivi.
Eh oui, lorsque l'on construit nous-mêmes une procédure, celle-ci prend en compte nos contraintes et l'on est plus à même de la suivre. C'est fou non ? 2/

Alors comment ont-ils procédé ?
Un dépistage massif et, pour les personnes à l'isolement pendant 14 jours, ont été assurés :
des soins médicaux,
une ligne téléphonique avec un psychologue,
la livraison quotidienne de repas. 3/

En juillet 2020, la mortalité des personnes infectées par le COVID à Maré était supérieure à 19%, soit près du double de la moyenne de la ville de Rio de Janeiro (11%). En novembre, près de quatre mois après la mise en œuvre du programme, la mortalité est tombée à 2,3 %. 4/

Aujourd'hui, on meurt moins du COVID dans cette favela que dans les autres quartiers de Rio de Janeiro. Vous connaissez la favela de la Maré ? Ceux qui sont allés à Rio de Janeiro sont déjà passés devant. Elle se situe entre l'aéroport international et le centre-ville. 5/

Les gens vivent en général en famille élargie, plusieurs personnes dorment dans la même pièce, souvent à même le sol. Ici photo prise d'un reportage de la revue @VEJA qui, je l'espère, me pardonnera. Voici le lien :
https://vejario.abril.com.br/blog/william-reis/favela-nova-holanda/ 6/

Mais alors, comment ont-il fait pour s'isoler ?
Voici le cas de Rachel qui, avec sa belle-mère aussi testée positive, a été confrontée au défi de l'isolement dans une maison partagée avec quatre autres personnes. 7/

Elles sont reçu de la nourriture et un kit d'hygiène et les travailleurs sociaux l'ont aidé à élaborer un plan pour réduire les risques de contagion des autres membres de la famille. Elle s'est isolée dans sa chambre et sa belle-mère s'est installée dans le salon. 8/

De son côté son mari et ses deux enfants ont dormi dans la chambre de la petite maison de sa belle-mère. "Elle portait un masque 24 heures sur 24, nous utilisions beaucoup de gel alcoolisé et séparions les plats et les couverts. Personne d'autre n'a été contaminé". 9/

David, lui, vit avec sa mère et un frère. "Ils ont recommandé que ma mère aille chez ma grand-mère et que mon frère reste chez sa petite amie. Je me suis isolé avec un ami qui a également été testé positif", raconte David. 10/

Je vous présente la petite équipe. Des jeunes habitants de la favela (oui) en train de diffuser le journal de la communauté contenant des données sur les infections et des informations de prévention. Un truc de dingue je vous dis. Vous m'avez bien lue, des IN-FOR-MA-TIONS. 11/

Franchement il fallait y penser. "Nous disposons d'une équipe de terrain composée de résidents qui circulent dans la rue, parlent au mégaphone et utilisent leurs réseaux personnels, pour informer sur les services et les endroits où trouver de l'aide. 12/

En outre, nous produisons des brochures, un journal, des bannières, des contenus à faire circuler sur WhatsApp et les réseaux sociaux", explique une coordinatrice du réseau. 13/

"En l'absence d'État, ceux qui agissent sont les chercheurs, les habitants, les ONG, la société civile", déclare l'infectiologue Fernando Bozza, chercheur à l'institut Fiocruz et l'un des créateurs du programme. 14/

Là je vais me coucher, mais s'il était vraiment besoin de raconter la morale de l'histoire, je le ferai demain. 15/

Pour la route, un petit cocorico : "Après un an de pandémie, la science et la société savent ce qui fonctionne contre le COVID. Mais le pays a perdu du temps à parler de la chloroquine", critique l'infectiologue Fernando Bozza.

N'hésitez pas à lire cet article en entier. 16/