J& #39;ai été un peu absent cette semaine, j& #39;ai vécu en début de semaine un évènement que la plupart des gendarmes ont déjà vécu, annoncer à une famille un décès. D& #39;ordinaire, j& #39;arrive à me détacher de tout cela mais pas la, il m& #39;a fallu quelques jours pour encaisser
Un homme a mis fin à ses jours et il donc fallu l& #39;annoncer à son épouse. Etant PAM, on m& #39;a donc demandé de me rendre au domicile de madame. Il est un peu plus de 22H quand j& #39;arrive devant la maison. Un petit pavillon sans prétention. Mais immédiatement, je repère un vélo d& #39;enfant
une cabane, un ballon de foot dans le jardin. Merde, il y a des enfants.
Je frappe à la porte doucement. Très vite, une dame ouvre. En une seconde elle a compris en croisant mon regard. Elle me dit un "non" de desespoir. Je lui demande si on peut entrer. Elle m& #39;ouvre la porte.
Je frappe à la porte doucement. Très vite, une dame ouvre. En une seconde elle a compris en croisant mon regard. Elle me dit un "non" de desespoir. Je lui demande si on peut entrer. Elle m& #39;ouvre la porte.
On s& #39;assoit à une table et je lui explique la situation. Elle pleure, mais reste digne. Elle pose des questions, comment, ou, quand. Je réponds du mieux que je peux. A ce moment la, je me rends compte que j& #39;ai quasi le meme age que son mari. Première claque.
Je lui demande si elle a une idée du pourquoi. Elle me répond que l& #39;année passée a été très dur pour lui. Il a fermé sa boite, chopé un covid long, perdu son père. Un trop plein quoi. Je suis tellement désolé pour elle, je cherche les mots, mais l& #39;émotion m& #39;emporte quand je vois
les enfants descendre les escaliers en demandant ou est papa. Trois enfants, comme moi, deux garçons, une fille, comme moi. A peu près les mêmes âges. Et quand les enfants comprennent, les cris, les pleurs, je vacille. Je sais que je dois rester fort, rester digne mais c& #39;est dur.
J& #39;arrive à tenir quelques minutes, donne quelques informations sur le lieu ou le corps se trouve et lui dit qu& #39;on l& #39;appellera demain matin pour plus de détails. Je présente mes condoléances et je prends congés. Le GAV qui m& #39;accompagne ne dit rien, il prend le volant
Et d& #39;instinct, il roule sans me poser de question. Il sait que je n& #39;ai pas envie de parler. Il connait ma situation, mes mômes. Fin de patrouille, on rentre, je me couche mais je ne dors pas. J& #39;ai juste envie que l& #39;astreinte se finisse que je puisse rentrer chez moi
réveiller mes enfants, les préparer et les emmener à l& #39;école. Ce que je fais à 7 heures. J& #39;en parle longtemps avec mon épouse. J& #39;en veux à cet homme d& #39;avoir lâché sa famille et je me dis que sa situation devait vraiment être désespéré pour en arriver la.
J& #39;ai du mal à passer à autre chose. Dans la même semaine, je vois qu& #39;un papa de deux enfants, policier, a été tué, juste parce qu& #39;il faisait son boulot. Et certains ont tellement peu d& #39;humanité en eux qu& #39;ils parlent d& #39;accident de travail ou disent que c& #39;est une bonne nouvelle.