Je vais essayer de vous faire un point sur la recherche en matière de réitération de violences patriarcales (des hommes qui frappent leur femme/la tuent dans un contexte de couple). (thread) https://twitter.com/le_Parisien/status/1389982415049961473
La recherche en matière de violences conjugales n'est pas formidablement optimiste (si elle devait l'être). Quelle que soit la condamnation (prison, bracelet, soins en "maison des hommes", rappel à la loi), il y a une période d'accalmie (plus ou moins 6 mois) puis ca repart.
C'est à dire qu'un homme qui est condamné pour violences conjugales va se tenir tranquille quelques temps mais avec un risque de récidive forte passée par cette période.
Comme Frémiot se vante partout du faible taux de récidive des hommes passés par la maison d'arras, on a demandé à avoir accès au détail des chiffres : echec (ca ne sent pas bon). on craint qu'ils n'y envoient que les profils peu dangereux pour sortir des stats excellentes.
Le fait est que si on veut que des hommes ne récidivent pas en matière de violences conjugales, il faut sans doute des solutions mixtes et TRES longues donc des suivis de 3 ans. la justice n'en a pas les moyens.
Celle qui est le plus à même de savoir ce dont son conjoint est capable est celle qui subit sa violence. Or, parce qu'on la pense sous emprise, perdue, on pense qu'elle surestime sa violence. il faut penser qu'elles sont les meilleures analystes de leur conjoint.
Aucune femme n'a envie de vivre avec un téléphone grand danger, des mesures de sécurité contraignantes. si elle pense qu'elle est en danger, c'est qu'elle l'est, tout simplement.
Le sexisme (le fait de croire les femmes battues hystérisées) tue les femmes. ni plus ni moins.
Le bracelet d'éloignement n'est en aucun cas une solution qui doit être uniquement employée. si un homme n'est pas socialement et psychologiquement pris en charge pour sa violence, il frappera/tuera une fois le bracelet enlevé (avec sans doute en plus un sentiment d'injustice).
Il ne faut pas mentir ; on n'a pas à l'heure actuelle une solution pérenne face aux violences conjugales. ca ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire mais que les solutions sont longues et très couteuses.
et qu'il faut des études sur les solutions proposées SUR LE LONG TERME.
Et donc, quand des types violents avec leur femme sont relachés dans la nature avec un suivi de merde, au vu des chiffres de réitération, je dis clairement que nous avons une responsabilité collective dans ce qui arrive à ces femmes. Parce que c'etait plus que largement évitable.
Ici une grosse recherche sur ce qui marche en matière de violence conjugale. Cet extrait vous montre par ex que des solutions qu'on croit efficaces ne fonctionnent que peu.
https://www.oecd.org/derec/49872444.pdf
La même étude nous montre que arrêter un homme violent est intéressant selon son profil ; parfois c'est inopérant
cet article est très bien pour comprendre combien les pratiques sont inadaptées face aux hommes violents https://heinonline.org/HOL/LandingPage?handle=hein.journals/crpp7&div=50&id=&page=
(ca dit en gros que se focuser sur 1 ou 1 réponses - enfermer le type, éloigner la femme - ne fonctionne pas, il faut multiplier les réponses).
On sait par exemple en matière de violences conjugales que le chomage, l'alcool (et certaines autres drogues pas toutes) vont faire augmenter la violence. les réponses doivent donc être multiples et coordonnées. lisez ce papier : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1745-9133.2008.00526.x
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