Un petit rappel que "avoir une culture scientifique" (sous-entendu "en STEM") n'a jamais été, n'est pas et ne sera jamais la panacée ultime à tous les problèmes de prise de décision, que cela soit sur la gestion d'une pandémie, l'enseignement des sciences, ou le complotisme.

Il s'agit de ne pas confondre "l'idéal de scientificité" (qui ne reste qu'un idéal), restreint, et la prise de décision effective dans tout un tas de domaines. "Si les décisionnaires avaient une culture scientifique"... Bah iels auraient une culture scientifique. Et après ?

Sans nier l'intérêt de cette "culture scientifique" pour comprendre le monde dans lequel on vit, prendre des décisions éclairées sur certains sujets qui mettent en jeu les sciences, etc, ça n'est en aucun cas l'alpha et l'oméga de la prise de décision.

Pour rappel, l'esprit critique (souvent rapproché dans la littérature de la prise de décision : "savoir quoi croire ou quoi faire") est contextuel à un champ d'expertise.

Ca vaut par exemple pour l'enseignement de la discipline que l'on pratique : https://twitter.com/DrBaratin/status/1265665522152202240

Ca vaut aussi pour les décisions de façon générale : https://twitter.com/DrBaratin/status/1384117122079485956

J'en parle notamment dans ce vieux thread : https://twitter.com/DrBaratin/status/1272922169383817216
"Esprit critique" ou "capacité à prendre des décisions éclairées" ne sont pas à confondre avec "culture scientifique".

Pour rappel : Didier Raoult a une culture scientifique, ça ne l'a manifestement pas aidé à prendre des bonnes décisions pour la pandémie. Frédérique Vidal a une culture scientifique, et on voit ses décisions pour l'ESR.

La culture scientifique, c'est important, c'est bien d'en avoir. C'est mieux d'en avoir parmi d'autres choses tout aussi essentielles : de la réflexivité, de l'empathie, de l'éthique... C'est cet assemblage qui conduit à de "bonnes" décisions. Il s'agirait de ne pas l'oublier.