Parce que ça fait longtemps : petit #thread pour bien finir la journée !

Quel est le châtiment suprême dont les réalisateurs de péplums sont friands ? Bingo, nous allons parler de crucifixion ! 🔍👀⤵️
Le clou (sans mauvais jeu de mots) du spectacle dans un film antique peut être de voir le héros périr en martyr sur la croix.

Bien entendu, chaque œuvre mettant en scène Jésus annonce dès la première seconde ce type de scène.
Mais, d’autres peplums n’associent pas directement la crucifixion à la Passion du Christ, et se servent uniquement de ce type de torture pour surfer sur la vague du dramatique-antique au maximum.
(Que les âmes sensibles détournent leur regard)

Parmi les œuvres ayant exploité la crucifixion, citons « Spartacus » de S. Kubrick (1960), la série du même nom de S. DeKnight, « La Passion du Christ » de M. Gibson (2004) ou encore « Barabbas » de R. Fleischer (1962). ⬇️
Alors, pourquoi en parler dans ce #thread ?

Parce que la mise en scène de la crucifixion est souvent fausse. Dans son Dictionnaire du Peplum, le spécialiste du genre, Claude Aziza déplore que les clous soient mal placés ou qu'une croix complète soit parfois portée par Jésus.
Seuls quelques films ont le « souci de l’authenticité » selon l’auteur : il cite « La Dernière Tentation du Christ » de Martin Scorsese (1988) ou le cultissime « La Vie de Brian » de Terry Jones (1979) où la scène de crucifixion réussie est accompagnée d’une mémorable chanson.
La question qui suit semble évidente : comment se produisait réellement le supplice de la crucifixion ?

(Ceci n’est évidemment pas un tutoriel à reproduire chez vous)
Le théologien suédois Gunnar Samuelsson s’est notamment porté sur le sujet de la crucifixion dans l’Antiquité.

Tout commence avec le patibulum : une poutre sur laquelle le condamné est cloué ou attaché avec des cordages, comme le démontre l’illustration ci-dessous.
Sur la poutre est attaché le titulus, c’est-à-dire une inscription qui, le cas échéant, explique le motif de la condamnation. Reste à accrocher le patibulum à un pieu, le stipes.
Il existe différentes variantes "d'assemblage". Je citerai les quatre exemples les plus connus.

1⃣ Le patibulum est fixé au sommet et on obtient une forme de T : c’est la crux commissa.

2⃣ Le patibulum est fixé en dessous du pieu, ensuite fiché en terre : c’est la crux immissa.
3⃣ Le condamné n’est pas passé par la case "patibulum" et est donc attaché ou cloué à un simple poteau : c’est la crux simplex.

4⃣ Le condamné n’est toujours pas passé par le patibulum mais est attaché ou cloué à une croix en X : c’est la crux decussata.
Concernant les pieds cloués, l’archéologie éclaire nos lanternes.

Une découverte datant de 1968 en Israël suggère que les pieds du condamné étaient cloués au niveau du calcanéum.

Pour les non-orthopédistes, l’illustration ci-dessous montre où se situe l’os en question. Aïe !
Pour faire durer le plaisir, des pièces en bois servaient parfois à prolonger le supplice du crucifié.

On cite principalement le sedula pour le fessier et le suppedaneum pour les pieds encloués ou attachés, qui permettaient au condamné de mieux respirer. Un sadisme sans nom.
Merci d’avoir lu ce (douloureux) petit #thread !

À bientôt pour de nouvelles aventures péplumesques, et on se laisse en musique avec les crucifiés les plus joyeux de l’Histoire. 👋🏼⬇️🎶
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