Je réfléchis bcp au fait qu'en plus de se démarquer des courants politiques qu'on juge limités, ou pire, dangereux, faut penser la fonction qu'ils remplissent en les prenant au sérieux, donc pas juste dire 1)ce st des manipulateurs et 2) leur public c'est des cons. C trop facile
par ex, sur les formes d'afrocentrisme culturel/spirituel (se distinguant du panafricanisme politique) qui existent en Guadeloupe, c'est dommage de mentionner que leurs failles sans jamais les penser *aussi* en rapport à une dynamique bien plus forte : la montée de l'évangélisme
je dis pas du tout que ces mouvements émergent ou se réduisent l'un à l'autre, mais plutôt qu'ils peuvent aussi se penser ds un rapport antagoniste (mm lorsqu'il n'y a pas de références mutuelles ou d'attaques, mais ce qu'ils visent relèvent de dynamiques opposées sur bcp de pts)
Et je crois qu'on ne peut pas détacher les formes actuelles de revendication de spiritualité dite africaine (reposant pr bcp sur une approche fantasmée de l'Afrique), du rôle que joue l'évangélisme dans la poursuite de la diabolisation de certains pans culturels/mythico-religieux
"poursuite" car ce rôle était historiquement dévolu à l'église catholique (même s'il faut nuancer aussi selon époques et acteurs) ms disons qu'auj le catholicisme en Gpe de façon *générale* (=ya sûrement exceptions) est moins "agressif" envers certains pans de la culture/croyance
Alors que, et je le dis en connaissant la chose de l'intérieur, il y a ds la dynamique évangélique générale (=av exceptions) un assaut contre des pans de la culture, avec un nouveau langage, moins centré sur l'anti "africanité" réelle ou supposée ms qui vise tjrs les mm choses...
c'est à dire : mas, véyé, ben démaré, les aspects les moins "lisses" ou "mainstream" du gwoka, diabolisation de toutes références spirituelles (supposées) non chrétiennes (dc en plus des dites spiritualités africaines, les traditions et cultes indiens aussi st ds le viseur etc)
mais aussi des choses plus récentes dans l'histoire de nos pratiques qui par ailleurs relèvent d'échanges intra caribéens et qui là encore sont ds le viseur (soca, ms surtout dance hall. Ex : la vidéo de K'poral Maiky et son discours sur la dance hall suite à sa conversion...)
d'ailleurs Zebrist, avec qu'il avait fait du son, a posté une vidéo en réponse à K'poral Maiky et ça rejoue l'opposition entre "je suis chrétien désormais je suis sauvé, dc beurk bcp de pratiques qu'on a" VS "je suis ds la spiritualité africaine, ce st nos ancêtres, respecte ça"
Bref ds la société, les év. pèsent 3 fois plus lourd que les afrocentriques (qui encore une fois ne définissent pas tout le panafricanisme, faut insister). Autre exemple : ya un youtubeur afrocentrique qui devait venir en Gpe ça n'a pas eu lieu, et ça m'a fait réfléchir,
car les 2 personnes avec qui j'en ai discuté, n'étant pas d'accord avec le type pr les raisons habituelles (genre, sexualité, homogénéisation de la culture afro, pas de perspective politique) était vraiment apeurées des dégâts éventuels de la venue du gars, et je me suis dit mais
c'est bizarre, il y a des missionnaires évangéliques de France, du Canada, qui viennent tout le temps, avec les moyens d'institutions internationales, pourquoi ne pas avoir "peur" des effets de ça ? Et je crois qu'on revient tjrs au mm pb : le caractère invisible de l'hégémonie.
Invisible car normalisé. Il y en a même qui filment sur youtube leur venue en Gpe pr évangéliser. Où st les critiques fortes à ça? Sans compter la venue pr les "croisades d'évangélisations" de pasteurs d'ailleurs ps moins homophobes/sexistes que les "hotep" sur qui on se focalise
Et ça ramène dc à ce truc qui est une boussole : la critique du pouvoir et de l'hégémonie. Qu'est-ce qui "pèse" et a le plus d'effets ? Et, en quoi ce qui est hégémonique produit différentes formes - pertinentes ou pas - de contestations? Tjrs distinguer le pb, des réponses au pb
Et contrairement à ce que laissent entendre les caricatures de cette position, il ne s'agit pas de nier les effets néfastes de certaines de ces réponses à l'hégémonie. Ms si on juge un truc néfaste, encore faut-il le penser à sa juste valeur (= sa place ds des rapports de force)
Dc je veux finir sur ça : qui profite d'un côté de cette focalisation sur le soit disant danger "hotep" qui menace notre île et de l'autre, de l'invisibilisation du MARCHÉ de la foi (yes it's also about money) chez nous, avec des effets culturels et politiques non négligeables ?
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