On me traitait de traître à la cause quand, au début de la vaccination, je posais de simples questions sur l'efficacité/efficience des différents vaccins en population générale sur différents critères, intermédiaires ou non, comme la mortalité, les cas graves

avec ou sans hospitalisation, avec ou sans admission en réanimation, les cas moins graves, les asymptomatiques, le portage sain, le sur diagnostic, les faux positifs, la validité des tests, et quels tests, les réinfestations,

la validation de l'immunité, et cetera. Ces questions se posent actuellement. Sans remettre en cause la nécessité de vacciner comme de porter un masque en lieu clos, comme de respecter des distances, comme utiliser du SHA, comme aérer les lieux clos,

comme pratiquer le dépistage, tracer, isoler, et cetera, mais en fonction des lieux et des places, pas au hasard, il est possible encore une fois de s'interroger sur la stratégie du zéro Covid comme si la Nouvelle-Zélande était un petit pays peuplé de 1,4 milliard d'Indiens...

... le zéro covid est sans doute un objectif à long terme mais, dans l'immédiat, c'est un slogan aussi creux que zéro cancer.

Dire que le rapport bénéfices/risques non pas des vaccins mais de toutes les mesures anti Covid est positif, et y compris les confinements (dont on voit qu'ils peuvent être déclinés de façon très différente), est sans doute vraisemblable mais dans l'objectif

de contenir la pandémie, bien que l'on parle ici ou là de quatrième vague... pas dans l'objectif de l'extinction.
Je n'ai moi-même aucune solution nouvelle à proposer, je constate l'épuisement des populations et notamment de celles les plus exposées, il est donc nécessaire

contre les faiseurs de pluie, les Raoult, les Perronne, les Blachier, d'être moins arrogants, d'être plus conscients des efforts que l'on demande à tout le monde et pas seulement aux soignants,

d'être moins culpabilisateurs contre les populations qui font ce qu'elles peuvent, bombardées d'informations contradictoires, nous y sommes habitués nous qui lisons des articles, les critiquons, les soupesons, les cherry-pickons,

de moins se moquer des citoyens lambdas "qui ne comprennent rien à la science", qui ne savent plus qui écouter, entre les Comte-Sponville, les BHL ou d'autres gourous, il faut continuer de nous interroger de façon modeste sur ces courbes alakhon de contamination...

J'envie ceux qui savent depuis le début ce qu'il fallait faire, tout en n'étant pas aux affaires, qui savent depuis le début que la contamination de surface est pratiquement inexistante, j'envie ceux qui comprennent depuis le début

le rôle de l'aérosolisation, qui savent depuis le début qui il faut vacciner en priorité, quelles populations,

j'envie ceux qui savent depuis le début à quel moment exact il fallait proposer un confinement selon le modèle néozed ou taïwanais ou allemand, j'envie ceux qui savent depuis le début quelle était la bonne date pour fermer les écoles,

j'envie ceux qui savent depuis le début si un couvre-feu est efficace ou pas, je les envie parce que je n'en suis pas. Je doute, et, comme soignant CSP+, je suis sans doute le mieux armé psychologiquement et socialement, pour résister au poids que cette pandémie fait peser.

Et je doute que cette pandémie permettra de changer quelque chose à ce qui ne fonctionnait pas antérieurement dans le système de santé : ce sera comme avant. Bonne journée.