J'ai la chance inestimable de recevoir chaque jour d'adorables messages de votre part qui se réjouissent de me voir aller bien ou qui s'inquiètent de me voir aller mal.

Je n'arrive pas à les lire ni a y répondre alors pour éviter plus d'inquiétude, voici des explications :
Je précise que tout ce qui suit n'a pas vocation à faire parole d'évangile, je ne prétends pas du tout décrire des faits applicables à toutes les personnes touchées, au contraire je parle pour et depuis moi-même.
Ce qui vous a inquiété récemment était ce qu'on appelle "une crise suicidaire". Elle est apparue en même temps que s'est déclenché un épisode maniaque, pharmacologiquement induit par la prise d'antidépresseurs. C'est ça qui donne le sentiment du "t'as l'air d'aller super bien !".
En somme : ce sont beaucoup de mots étranges pour dire qu'un trouble bipolaire s'est déclenché chez moi fin Mars dernier.
On parle de déclenchement car c'est une maladie qui possède un bagage génétique, dont on ne saisit pas encore la forme, qui implique que l'on peut être génétiquement vulnérable sans jamais que la maladie ne se manifeste.
Dans la majorité des cas étudiés en psychiatrie, la maladie se déclenche entre l'adolescence et l'âge adulte à la suite d'événements traumatiques. La moyenne de temps de diagnostic est cependant de 10 ans, car le trouble est très complexe.
Pour vous dire, moi, c'est un "Type 3", il n'existe pas dans la Bible de la psychiatrie le "DSM 5", mais il est étudié sous divers nom par la littérature scientifique.
Je vous passe les détails, car le but de tout ceci c'est qu'on communique mieux les uns avec les autres. Ainsi ce qu'il faut retenir et que je me permettrai de vous demander de prendre en compte c'est que (je parle pour moi encore une fois) :
1. Ça n'ira pas mieux, ne l'espérez pas, ne me le souhaitez pas. La bipolarité est une maladie qui ne se soigne pas, on n'en guérit pas. (Mais y'aura des "hauts" rassurez vous !)
2. Bien qu'il existe, comme toujours des exemples contraire au cas par cas, c'est une maladie qui tend à s'aggraver dans le temps. Les épisodes seront plus fréquents et plus intenses avec l'âge.
3. Le risque principal de la Bipolarité, c'est le suicide. Pour vous dire : j'ai jamais, jamais, jamais eu envie de me suicider, mais en épisode maniaque j'entends une voix toute calme et sereine qui donne ultra confiance et qui me dit que ce serait la solution à tout.
Donc vous l'avez compris c'est un risque qu'on ne peut là aussi pas soigner car c'est une pensée littéralement irrationnelle. Ce qui nous mène au 4.
4. Il est démontré que les traitements non-médicamenteux ne suffisent pas à eux seuls dans cette maladie. Ce serait comme vouloir guérir du diabète par la compréhension de soi. Vous voyez l'absurdité du truc. On parle alors de "psychothérapie de soutien", pour aider, pas soigner.
5. Le traitement médicamenteux met, lui aussi, souvent des années à être trouvé, car il n'y a encore une fois aucune solution générale, chaque personne réagit différemment.
MAIS là j'ai dis les choses effrayantes pour que ce soit dit et qu'on passe vite aux autres choses. Donc on se remet à compter car j'aime bien et on passe à la saison 2 de ce thread déjà trop long :
1. J'ai de la chance dans le chaos : je connaissais la maladie avant d'en être atteinte alors j'ai pu directement dire à mon médecin quand j'ai reconnu les symptômes. Or, plus la maladie est traité tôt, plus l'on peut vivre aisément avec.
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