{THREAD} Parce qu'il est temps de parler. Depuis 1 an, @Mediapart mène une enquête de fond sur #Metoo
dans l'édition. Une vingtaine de femmes ont témoigné dans le cadre de cette enquête. Elles ont toute mon admiration et tout mon soutien.
https://www.mediapart.fr/journal/france/210421/metoo-le-patron-d-une-maison-d-edition-mis-en-cause


En 2015, la parution de mon roman "Les Stagiaires" en poche a été brutalement annulée, à 3 semaines de sa sortie. À l'époque, j'ai gardé le silence sur les coulisses de cette annulation soudaine.

Il m'aura fallu des années pour récupérer mes droits de chez cette maison d'édition. Mes romans ont aujourd'hui une autre vie avec des interlocuteurs professionnels qui ont été d'un grand soutien - car l'édition, c'est aussi de très belles collaborations.

En 2015, je n'ai pas parlé parce que j'avais peur. Je n'ai plus peur aujourd'hui. Je n'avais pas très envie de témoigner : remuer le passé est douloureux, et on n'a pas toujours envie de regarder de nouveau ce qui a valu une bataille pour le mettre derrière soi.

Avoir le courage de témoigner, c'est donner de la force à d'autres. C'est protéger toutes celles qui ont peur. Toutes celles qui dans le monde de l'édition, ont dû faire face à du harcèlement moral, du harcèlement sexuel ou des agressions sexuelles. C'est se montrer solidaire.

C'est aussi dire et redire que l'absence de reconnaissance des métiers de la création participe à faire perdurer ce type d'omerta et à accentuer les risques psycho-sociaux pour les créateurs et créatrices dans l'industrie culturelle

Tant que l'on ne peut pas caractériser les relations de travail, le flou demeure. L'absence de cadre conduit irrémédiablement à des situations d'impunité. Il y a tant à faire pour démarrer le chantier de l'égalité femmes/hommes dans ces industries.