Après la lecture des thread inspirants de @SirYesSir29 et @Capitaine_Flamm je me dois d'apporter ma pierre quotidienne. Pas de thread intervention aujourd'hui mais une réflexion qui n'engage que moi. J'ai discuté avec un vieil ami de master qui a décidé d'enfiler le treillis.
Nous discutions sur mon balcon, mesures barrières obligent, avec une bière, habitude oblige. Nous parlions de ses OPEX jusqu'à ce que nous arrivions au discours du président de la république durant le premier confinement. "Nous sommes en guerre"
Cette phrase est lourde de sens.
Que ce sens soit politique ou rhétorique n'est pas la question, mais elle nous a amené à réfléchir. Il m'a demandé de lui conter ma guerre contre la Covid. Après des heures de discussion une conclusion violente s'est imposée à nous: oui ne fûmes et sommes toujours en guerre.
Mais cette dernière a changé. Nous sommes partis au front comme en 14. "Ce sera terminé à l'été" était notre "Nous nous verrons à Noël"
Vos applaudissements étaient nos titres de victoires sur l'envahisseur, même si nos fusils étaient nos blouses.
Votre soutient était ces lettres que les poilus lisaient dans les tranchées. Nos abris étaient ces lits que nous tirions entre deux départs, entre nos ambulances. Notre victoire était celle d'un monde sans Covid.
Mais la guerre de mouvement à cédé sa place à la guerre de position. Après un été de permission le retour au front était violent. Quelques départs dans nos rangs, quelques défections. Mais nous avons tenu bon, nous avons tenu tête.
Nous avons vu le soutien inconditionnel de nos concitoyens se changer en indifférence. Comme si notre présence et celle du covid, quand elles se rappelaient à eux, dérangeaient une vie bien rangée, loin du front.
Et comment leur en vouloir...
Nous avons donc dû nous centrer sur nous même, nos amis ne comprenant pas toujours pourquoi nous désinfections tout, pourquoi nous demandions de faire des PCR avant de nous voir, pourquoi nous refusions des diner dans une pièce qui n'est pas aérée.
Alors, devant tant d'indifférence nous parlions moins, le soutient populaire et politique se perd. Le front s'enlise et le poilu s'oublie. Aujourd'hui les mercis en post-it, tombent de la vitre des urgences. Les applaudissements se font rares et les mercis encore plus.
Ce n'est pas à Craonne que nous allons laisser notre peau mais à l'Hosto.
Comprenez mois, je ne suis pas là pour juger, mais le retour des tranchées ne s'est pas fait dans la liesse générale.
j'aimerai que le retour des prisonniers de guerre, nos covid long, se fasse avec humanité et compréhension. Mais j'ai peur qu'on oublie les sacrifices de centaines de milliers de françaises et français sur l'autel d'une vie normale.
En tant que nation nous devons à ceux qui sont partis et à ceux qui restent, d'adresser ce problème. De comprendre et d'accompagner, d'être humain et en même temps sans concession face à la maladie afin de pouvoir rebâtir une société sur des cendres encore chaudes.
J'ai confiance en notre capacité, il faut juste le choisir, après tout, quand la machine France se met en marche elle déplace des montagnes.
J'ose espérer un retour du front heureux, pour nos vainqueurs et nos blessés. Sans oublier nos morts.
Je vous remercie de m'avoir lu, ne soyez pas trop durs sur le volet historique de ce thread, j'ai fait les comparaisons que je trouvais nécessaires pour illustrer, il ne se veut en aucun cas 100% véridique.
Courage à vous, courage à nous. Hâte de vous croiser en terrasse, vaccinez-vous !
Papa Charlie Out
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