(Thread) Cette photo date un peu (les 35 ans de carrière sont en vue) mais il est joli ce gâteau, non ? J'avais encore quelques trucs à dire sur la belle carrière de #MasanoriMorita, lequel a pourtant bien failli ne jamais devenir mangaka en vertu d'1 tradition familiale. ⤵️ 1/20
Masanori Morita (森田真法) naît le 22/12/1966 à Rittô, dans la préfecture de Shiga (Kansai). Le one shot "IT'S LATE", dessiné quand il est étudiant au collège Moriyama, lui offre 1 mention honorable au Prix Tezuka. Sa publication dans Fresh Jump signe ses débuts de mangaka. 2/20
Après ses études secondaires, Morita déménage à Tokyo pour devenir mangaka. Jump le recommande à Tsukasa Hojô, mais c'est finalement chez Tetsuo Hara - alors en demande d'assistants - qu'il passera le plus de temps, oeuvrant sur Hokuto no Ken. Hara deviendra son mentor. 3/20
L'arrivée à Tokyo est importante pour Morita. Ce dernier est en effet le fils aîné du prètre d'un temple bouddhiste du courant Jôdo-Shinshû (école véritable de la terre pure). Héritier du temple, il a été ordonné moine durant les vacances d'été de sa 1ère année de lycée 4/20
Ses parents veulent qu'il suive leurs traces, mais il a obtenur de pouvoir se rendre à Tokyo pendant 4 ans, temps nécessaire disait-il pour "avoir une série et devenir célèbre." C'est durant cette période qu'il fait ses débuts en tant que mangaka professionnel. 5/20
Morita n'a alors aucune intention de retourner chez ses parents et il s'impose de concrétiser absolument ce "plan quadriennal" (sic). C'est au cours de sa 4ème année à Tokyo qu'il obtient une sérialisation dans Jump qui lui permet - pour l'heure - de rester à la capitale. 6/20
En effet, après le succès du one shot "Bachi-atari ROCK" (Shônen Jump, 1987), pilote de Rokudenashi Blues (déjà avec Maeda, Yoneji et Katsuji), le tantô Masahiko Ibaraki - qui suit Morita depuis ses 15 ans ! - l'appuie au sein de la rédaction pour lancer sa 1ère série. 7/20
Les débuts sont un peu tièdes, le titre hésite entre plusieurs genres, sans réel fil rouge, et peine à trouver le ton juste. Mais le succès va crescendo, de même que l'assurance graphique du mangaka. Mais lors de la 3ème année de publication, un drame familial se produit. 8/20
Morita senior est décédé brutalement. En vertu de son ordination, de la promesse faite à ses parents, Masanori est censé retourner dans le Kansai pour prendre la succession de son père à la tête du Temple. Ibaraki et le rédac' chef de Jump Hiroki Gotô sont démunis... 9/20
Rokudenashi Blues est une série installée et populaire, et le rédacteur en chef Gotô la décrit comme essentielle, apportant ce subtil mélange d'humour et de réalisme pour illustrer le quotidien des lycéens japonais. L'arrêter n'est pas une option. Mais que faire... ? 10/20
La solution vient de la propre mère du jeune mangaka. Consciente des enjeux et désireuse de laisser son fils vivre ses rêves, elle remue ciel et terre pour qu'un cousin issu de germain puisse reprendre la succession, ce qui fut fait et permit à Morita de rester à Tokyo. 11/20
Morita a toujours nourri de la culpabilité pour avoir "trahi" ses engagements vis à vis de sa famille, sa ville natale et les fidèles du temple. Faire de Rokudenashi Blues un succès fut une source de motivation énorme pour rendre aux gens de Shiga ce qu'ils lui ont donné. 12/20
En attendant, il lui faut oeuvrer davantage pour que son manga intègre le top du sommaire du magazine. Ce fut fait par l'intégration des petites parodies SD "Rokudenashi Buruuchu" et surtout le fil rouge des "4 Empereurs de Tokyo" et leur rivalité dantesque. 12/20
La prépublication de Rokudenashi Blues allait durer 9 ans dans Jump, avec 42 tankôbon à la clé. A ce jour, le titre a dépassé les 50 millions d'exemplaires vendus (!). Un best seller qui va installer durablement Morita dans la légende du Jump et asseoir sa notoriété. 13/20
Sitôt son hit achevé, Morita (fan des Hanshin Tigers) se consacre au baseball avec une autre oeuvre à succès dans Jump, Rookies (24 vol) qui, si elle ne connut pas une gloire similaire, fut adulée et probablement plus aboutie tant au niveau du scénario que du graphisme. 14/20
A la fin de Rookies en 2003, Morita a 37 ans. Son meilleur "ennemi" Takehiko Inoue a quitté Jump depuis un bail pour aller faire du Seinen acclamé par la critique chez Kôdansha. Le rythme hebdomadaire le fatigue, les limites du shônen le frustrent, il rêve d'autre chose. 15/20
Mais il est toujours sous contrat exclusif avec Shûeisha, qui lui demande de rester sagement chez Jump à faire du shônen. Passionné de Manzaï (le stand up à la nippone), il propose une nouvelle oeuvre sur l'ascension irrésistible d'un duo de comiques : Beshari Gurashi. 16/20
Morita publie près de 30 chapitres dans Jump... avant qu'il soit évident pour la rédaction du magazine que ce manga et les thèmes qu'il charrie de plus en plus ont davantage leur place dans une publication Seinen. Le titre passe alors de façon bimensuelle dans Young Jump. 17/20
Beshari gurashi comptera 19 volumes jusqu'en 2015. Mais en 2019, Morita reprend l'histoire là où il l'a laissée pour dessiner quelques chapitres sup compilés en un 20ème et ultime volume, pour accompagner la campagne marketing de l'adaptation de l'oeuvre en drama télévisé. 18/20
En 2018, sans doute inspiré par son propre manga, Morita s'adonne au Manzaï en amateur en formant le duo "Mangaka" (sic) avec Hiroyuki Nagata. Ils participent au M-1 Grand Prix où ils atteignent les quarts de finale et obtiennent le prix du meilleur duo amateur. 19/20
Morita - plongé dans le Manzaï - déclare que Beshari Gurashi sera son dernier manga et qu'il s'agit de l'oeuvre de sa vie. Fort heureusement, on l'a vu récemment, il n'en est rien puisqu'il travaille sur un nouveau projet d'un genre très différent ! 20/20 https://twitter.com/Arion80/status/1382708877154729986?s=20
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