Une voiture force un passage à niveau fermé, les barrières sont cassés ... il se passe quoi après ?

koiki fait le train ?

Hop, thread

Bon là je risque la damnation éternelle : je vais tenter de vulgariser le règlement. Je précise : c'est juste pour que celui qui n'y connait rien comprenne. Avec ça vous ne serez pas conducteur ^^

Ca arrive tous les jours quelque part en France : étourdi ou pressé, l'usager de la route se dit parfois "ca passe" et il force. Les barrières sont faites pour casser afin de ne pas enfermer une voiture au milieu, donc elles cassent.

Ce qui prévient de la fermeture d'un passage à niveau (PN) ce sont les feux rouges, pas les barrières (code de la route, souvenez vous) donc réglementairement sans barrières ca le fait encore. Sauf qu'on sait qu'en fait non donc on va prendre des mesures.

Le train arrive et voit les barrières cassées : il va tenté de s'arrêter avant le PN. Mais même à l'urgence c'est pratiquement impossible : il faudrait voir une barrière à 1km. Donc il va pas réussir dans 99,9999% des cas. Alors il va dire "j'arrive poussez vous ! " très fort

Pour faire ça il va siffler à mort : tututuuuuute ! Car le danger c'est de heurter au PN. S'il est en double voie, un autre danger : qu'un train arrivant dans l'autre sens heurt au même PN. Donc il faut l'arrêter. Notre premier conducteur va donc déclencher l'alerte.

Alerte radio mais aussi alerte lumineuse au cas où l'autre aurait un problème avec sa radio. Et il va viser un point pour s'arrêter car la procédure d'urgence n'est pas terminée : on veut être certain à 100% d'arrêter le train qui arrive en face.

Ce point ne doit rien au hasard : on prend le train qui roule le plus vite et qui freine le plus mal. Et on retient la plus longue des distances. Cette distance permet à tous les trains d'avoir assez long pour s'arrêter.

Cette longueur, la "Distance de Couverture d'Obstacles" est donc propre à chaque ligne. Et notre premier conducteur va donc viser le point d'arrêt qui correspond à cette distance depuis le PN cassé. Tout ça en même temps que siffler, alerte, urg, ...

Une fois à l'arrêt il va contacter le gestionnaire de la ligne et lui demander de protéger le PN : en fait on veut que l'autre petit gars ferme les signaux avant le PN. Signal fermé : les trains ne peuvent plus arriver sur le PN. Sécurité assurée.

Mais admettons que le gestionnaire ne puisse pas fermer ses signaux ou qu'il ne répond pas à la radio : le conducteur va devoir descendre et placer des petites capsules remplient de poudre sur la voie d'à côté, celle d'où vient le train d'en face.

Ce sont des "pétards". Si un train arrive et roule dessus, BOUM ! et au boum, il s'arrêtera car c'est sa procédure (une autre ^^). Et c'est seulement quand tout ça sera fait que la sécurité sera rétablie. Et donc qu'on pourra envisager repartir.

Maintenant imaginez vous voyageur à bord de ce train : Vous allez attendre, longtemps et à la fin ca va donner "ba on nous dit rien" ... vous comprenez maintenant pourquoi le conducteur n'a pas trop le temps de raconter ? Il va faire au plus court :

"Je dois quitter la cabine, veuillez ne pas descendre" et enchainer ses procédures en vitesse car c'est urgent. Forcément frustrant quand on est à bord car c'est nul comme explication mais dans l'urgence il peut difficilement mieux.

Ca c'était pour la procédure pour double voie sans arrêt possible avant le PN mais il existe aussi celle pour la voie unique, celle pour la voie banalisée, l'arrêt avant le PN, celle où on obtient la protection, celle ... plein de variantes en fait. Et ça juste pour le PN cassé.

Il existe des dizaines et des dizaines de procédures pour les situations d'anomalies. Elles sont le métier car conduire un train quand tout va bien, c'est simple. La grandeur du conducteur c'est d'être charmant quand tout va bien et efficace quand tout va mal.