Face au grand cirque du #PCF, qui n'est rien d'autre que du jeu politique, je pense qu'il est important de bien faire comprendre que personne à gauche n'est dupe des intentions réelles du parti et de détailler ce qui commence vraiment à gonfler tout le monde. Thread

Fabien Roussel cherche-t-il réellement à se présenter aux présidentielles? Non. Pense-t-il avoir la moindre chance de remporter les présidentielles? Non plus. Est-ce que qui que ce soit dans son parti pense qu'il a une chance d'atteindre ne fut-ce que 5% des voix? Pas davantage.

Est-ce que les militants croient en sa victoire? À part une infime minorité d'apparatchiks complètement à côté de la plaque et plus obnubilé par la défaite de Mélenchon que part une quelconque notion de victoire de la gauche, non. Vont-ils l'investir dans un mois? Non.

Mais alors quel est l'intérêt de tout ce numéro de drama queen, à prétendre se présenter alors que n'importe quel citoyen un peu rodé dans le jeu politique sait parfaitement qu'il ne se présentera pas? Eh bien c'est précisément ce qui commence à gonfler tout le monde à gauche.

En faisant mine de se présenter un mois avant d'être stoppé par un vote de ses propres militants, Roussel ne gagne qu'une seule chose: une fenêtre d'un mois. Fenêtre au cours de laquelle tout son appareil est en ordre de marche derrière lui pour mettre la pression sur ceux qui

seront leurs principaux alliés: la FI. En vue des présidentielles? Que Nenni! La clé, là, tout de suite, ce sont bien évidemment les régionales et les inévitables alliances qui vont se décider au cas par cas. Du gros partage de gâteau où le PCF espère obtenir sa part, une part

d'autant plus importante que ses ancrages locaux sont encore très puissants et que la FI aura objectivement besoin d'eux pour espérer remporter quelque chose, tout comme le PCF ne pourra rien espérer remporter aux présidentielles sans s'allier avec la FI. Voilà. L'enjeu, c'est ça

Le truc, c'est que pour enrober tout un numéro de bonne vieille politique politicienne et de tambouille interne, l'appareil du PCF se sent obligé de donner dans les grands arguments de façade, et d'invoquer la gauche, et les ouvriers, les casseroles, les gamelles et les bidons.

C'est du pur pipeau, de l'habillage de façade, des termes auxquels ils ne croient pas eux-mêmes une minute - sauf que justement, après cinq ans de macronisme, à un moment où le pays est à l'agonie et où la pauvreté rampante représente 1/6e de la population, ça ne passe plus. On

aimerait oublier un peu le grand cirque des déclarations-spectacles pour épater la galerie, et goûter un peu à une bribe de ce que le peuple de gauche attend et mérite, à savoir l'honnêteté et la franchise de ses représentants. C'est pourquoi l'attitude de Roussel n'est pas

"dangereuse" au sens politique. Elle est juste toxique, inutile, en décalage total de ce qu'elle entend représenter. Et elle casse les couilles de tout le monde.