À nuancer : la destruction des statues de la galerie des rois n'est en aucun cas un malentendu lié à la supposée ignorance des révolutionnaires. Elle est le fruit d'une politique de destruction réfléchie et systématique des symboles de royauté dans l'espace public. 1/10 https://twitter.com/tuCpakoa/status/1380784439849017345

Il faut d'abord préciser qu'au XVIIIe siècle, à la suite des érudits Mabillon et Montfaucon, tout le monde est persuadé que ces statues représentent les anciens rois de France. C'est l'interprétation que donne, par ex., Piganiol de la Force dans sa "Description de Paris". 2/10

Quant à l'actuelle identification des rois de Juda, elle n'est pas une certitude, mais une proposition d'interprétation probable, comme le rappelle Xavier Dectot dans un texte publié sur le site du @museecluny, qui conserve les têtes de ces rois :
https://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/collection/galerie-des-rois-notre-dame.php
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La décision de détruire ces statues est la conséquence du décret du 14 août 1792, votée par l'Assemblée Législative, qui prévoit la destruction des "monuments élevés à l'orgueil, au préjugé et à la tyrannie". 4/10

En novembre 1792, la section de la Cité réclame une épuration de la statuaire de Notre-Dame, mais il faut attendre le 23 octobre 1793 pour que la Commune de Paris ordonne la destruction de ces "gothiques simulacres des rois de France". 5/10

Loin d'être un malentendu, cette décision exprime la volonté consciente de détruire tous les symboles de la royauté sacrée (ce que sont indubitablement ces statues !), pour signifier que les Français se sont libérés du double esclavage de la tyrannie et de la superstition. 6/10

C'est ce qu'explique très clairement David dans ses rapports à la Convention, qui l'a chargé de réaliser un monument à la gloire du peuple français à partir des débris des statues de la galerie des rois.
https://books.openedition.org/inha/6163?lang=fr
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Un semblable sort attendait les tombeaux royaux de Saint-Denis ainsi que d'autres monuments du même type, sauvés par l'action de défenseurs des arts et du Comité d'Instruction publique. Du "vandalisme" de l'automne 1793, naît aussi une vraie politique patrimoniale. 8/10

On peut évidemment aujourd'hui regretter ces destructions, mais il faut les contextualiser, sans oublier que l'art gothique était profondément dévalué au XVIIIe siècle. Les œuvres plus récentes avaient davantage de chance d'être sauvegardées. 9/10

Pour en savoir plus, voici quelques livres importants sur le contexte politique et artistique de l'automne 1793.
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