C’est une belle erreur de croire que l’esclavage n’est plus d’actualité. Des hommes et des femmes cherchant une meilleure vie, se retrouvent alors coincés dans un calvaire sans nom.
Thread sur l’horrible vie des travailleurs domestiques au Moyen Orient.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de ne pas généraliser. On parlera ici de la vie de nombreuses personnes, certes, mais pas toutes. Épargnez nous des commentaires racistes et autres

Elles viennent d’Asie, d’Amérique du Sud, d’Afrique.. Des femmes qui généralement vivent dans des conditions précaires, un pays sous conflit..

Ce qu’elles cherchent donc à faire, c’est fuir. Fuir pour une meilleure vie. Fuir pour enfin subvenir aux besoins de leurs familles. C’est de là que naît l’idée de partir travailler à l’étranger, et plus particulièrement au Moyen-Orient.

Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Liban... les destinations peuvent varier.

Et là vous vous demandez « Pourquoi spécifiquement le Moyen Orient ? ».
C’est simple. Outre les opportunités d’y travailler, un système de mise sous tutelle a vu le jour il y’a quelques années de ça : le Kafala.

Le Kafala, qu’est ce que c’est ? C’est un système de parrainage avec certains pays du golfe qui octroie au futur travailleur migrant, un visa pour travailler. Jusque là, rien de méchant vous me direz. Mais on va maintenant voir en quoi ce système relève clairement de l’esclavage.

Comme dit précédemment, c’est un système de parrainage. Le futur travailleur se doit de donner ses pièces d’identités en échange du visa pour travailler dans le pays. Les papiers du futur travailleur sont donc entre les mains de l’employeur. Et là, l’enfer commence.

Ces personnes, une fois arrivées sur place, vivent une toute autre histoire : travail forcé, racisme, séquestrations, salaire non versé, viol, agression..

Et impossible de faire machine arrière et de retourner dans son pays d’origine : Leurs papiers sont confisqués par leurs employeurs. Privées de moyens de revenir sur leurs pas, elles subissent des conditions similaires à de l’esclavage, sans échappatoire potentiel.

Des histoires qui finissent souvent tragiquement : tentatives d’évasions qui échouent, pseudos « suicides », mort suite aux coups délivrés par leurs employeurs ..

Pourquoi « pseudo suicide » ? Dans plusieurs histoires, le suicide a été déclaré comme cause de la mort afin de clôturer l’histoire rapidement, en omettant toutes preuves qui peuvent pourtant affirmer le contraire.

On va se pencher sur 3 histoires, parmi tant d’autres, qui ont fait la une récemment. Histoire de vous faire plonger un peu plus dans l’atrocité du sujet.

Mélanie, 22 ans. Elle était employée comme domestique en Arabie Saoudite. Une vidéo a récemment fuitée, où elle se fait misérablement enterrer par une pelleteuse, devant les pleures, les larmes, les cries de ses amies.

Ou bien l’histoire de Faustina, qui a été retrouvée morte dans l’immeuble de son employeur il y’a maintenant 1 an de ça. L’affaire a été classée comme « suicide ». https://twitter.com/_klyklyy/status/1243262863046778880

Ou l’histoire d’Alem Dechasa. Une jeune femme éthiopienne qui a été filmée en train de se faire violenter par son employeur. Elle a été retrouvée pendue peu de temps après.

En vu des nombres de morts qui ne cessent de grimper sans que la communauté internationale ne dise un mot dessus, une vague de protestations a vu le jour : par des manifestations physiques et par la création du hashtag #AbolishKafala sur les réseaux sociaux.

Face à la pression médiatique et des institutions internationales ces derniers temps, des pays du Golfe comme le Qatar et l’Arabie Saoudite se sont vu obligés d’abolir ( enfin officiellement ) la Kafala.

De nombreuses associations, comme « This Is Lebanon », luttent pour aider et dénoncer la situation des travailleurs domestiques au Liban depuis des dizaines d’années.

Un thread court mais qui me parait assez concis sur la situation des ces pauvres personnes. N’attendons pas que ça nous touche personnellement pour en parler. L’esclavage n’appartient pas qu’au passé, il est présent, mais plus discrètement et sous plusieurs formes.
Dénonçons-le