Le coup de #froid avec #gel tardif qu’a vécu la France entre les 6 et 8 avril est exceptionnel.
Est-il pour autant « historique » comme on peut le lire parfois ?
Pas tout à fait. Il y a 30 ans, le pays vivait un épisode d’intensité similaire, encore plus tardif.
#Thread
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L’indicateur de température minimale en France s’est abaissé jusqu’à -0,44°C le 7 avril. C’est un peu plus que le 21 avril 1991, dont la valeur de -0,81°C constitue un record absolu de froid tardif, tandis que celle du 7 avril se situe au 7ème rang.
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https://twitter.com/GaetanHeymes/status/1380162190456590345?s=20
Différence entre les deux événements : en 1991, la valeur la plus froide d’indicateur de température minimale est 1,7°C plus froide que celle de rang 2. En 2021, peu d’écarts entre les deux valeurs les plus froides : -0,12°C le 8 avril.
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En 1991, les gelées, en bleu plus ou moins foncé sur ces cartes, ont atteint plus rapidement le sud du pays.
Carte des températures minimales des 20, 21 et 22 avril 1991.
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Lorsque le pic de froid a concerné les régions les plus au sud le 8 avril, la moitié nord connaissait un relatif redoux. Cartes des températures minimales des 6, 7 et 8 avril 2021.
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La moyenne du minimum de chaque valeur des 30 stations de l’indicateur thermique était de -1,47°C en 1991, contre -1,9°C en 2021.
Autrement dit, en moyenne, les plus basses valeurs observées en 2021 étaient 0,4°C plus froides qu’en 1991.
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Pour le panel des 266 stations Météo France qui ont des données complètes en avril 1991 et sont encore ouvertes en 2021, j'ai calculé un écart moyen entre 1991 et 2021 de 0,4°C également environ, 2021 étant en moyenne plus froid.
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Voici le graphique des deux distributions croissantes de température minimale atteintes en 1991 et 2021. Même forme en sigmoïde, courbes rouge et bleue proches : les deux événements de froid tardif d'avril 2021 et avril 1991 sont comparables.
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Ils sont relativement proches en ce qui concerne le nombre de stations ayant connu au moins une gelée : 210 en 1991, 215 en 2021. Par contre, il y en a eu 50 % de plus avec forte gelée en 2021 (53) qu’en 1991 (35).
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Distribution croissante de température de 1991 comparée avec les mêmes stations en 2021 : plus de valeurs plus basses en 2021 qu’en 1991 (159, soit 60%), 11 stations ex-aequo (soit 4%), et 96 stations pour lesquelles les valeurs en 1991 étaient plus basses (soit 36%).
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Près de la Méditerranée, dans le Centre-Est, le bassin parisien et en Bretagne, les valeurs étaient souvent plus froides en 2021. Par contre, dans le sud-ouest et le nord-est, il avait souvent fait plus froid en 1991.
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Les 3 stations qui ont été beaucoup plus froides en 2021 qu'en 1991 sont près de la vallée du Rhône :
Salon de Provence -4,3°C en 2021 contre 1,0°C en 1991
Grenoble Saint Geoirs -7°C contre -2,3°C
Visan -4,0°C contre 0,4°C.
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A l'inverse les 3 stations qui ont été beaucoup plus froides en 1991 qu'en 2021 sont dans le sud-ouest et le nord-est :
Campistrous (plateau de Lannemezan) -4,1°C contre 0,2°C
Nancy -5,8°C contre -1,6°C
St Martial Viveyrols (Dordogne) -3,3°C contre 0,3°C.
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Près de la Méditerranée : le 8 avril était une journée exceptionnellement froide, avec des records mensuels sur de nombreuses stations surtout en Provence.
[14/20] https://twitter.com/MeteoFrance_SE/status/1380081047056969729?s=20
En avril 1991, le gel n'avait pas été aussi intense et généralisé, mais quand même fréquent :
-3,2°C à Bormes les Mimosas (-4,0°C en avril 2021)
-2,6°C à Aix en Provence (-1,2°C)
-2,5°C à Saint Martin de Londres (-4,2°C)
-2,3°C à Cabrières d’Avignon (-5,0°C).
[15/20]
En avril 1991, il avait même gelé dans les Corbières, ce qui n’était pas forcément le cas cette année : -1,7°C à Mouthoumet le 22 avril 1991, 0,4°C ce 8 avril.
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Sur le nord de la Nouvelle Aquitaine, le gel était plus fort il y a 30 ans, alors que certains secteurs ont été épargnés cette année :
A Cognac -2,2°C en avril 1991, -0,7°C en avril 2021
Pauillac : -2,4°C en 1991, +1°C en avril 2021
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Quid de l'historique en 1991 ?
Après une vague de froid nationale début février, installation d'un printemps précoce. Du 21 février au 22 mars, l'anomalie atteint +2,7°C. Avant le froid tardif record du 21 avril, le temps était plutôt doux, jusqu'au 16.
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La chute atteint près de 9°C entre le 16 et le 18 avril, dont 6°C entre le 16 et 17 avril, sous l'effet du déferlement arctique. Cette année, l'amplitude était plus forte, plus de 10°C, mais le refroidissement était plus lent.
[19/20]
https://twitter.com/meteofrance/status/1380176090661056517?s=20
Conclusion : les deux épisodes de gel tardif d'avril 1991 et 2021 sont comparables.
L'épisode de 1991 fut à peine moins intense que celui de 2021 ; son aspect plus tardif dans un contexte de printemps précoce le rend encore plus remarquable.
(je remets mon graphique favori)
(fin)
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