Rebaptisées « protéines animales transformées » (PAT), les nouvelles farines animales proviennent de sous-produits d’animaux destinés à la consommation humaine : pieds de porcs, têtes de volailles, cuirs, peaux, plumes, os...
À la suite de l’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la « vache folle » dans les années 1980-1990, les farines animales, en particulier celles d’origine bovine, avaient été totalement interdites dans l’alimentation des animaux d’élevage en 2001.
L’epidemie de la vache folle fut l’occasion de soulever le problème de la place du cannibalisme dans la société, dont il est bien question ici : donner du porc et de la volaille à manger aux porcs et aux volailles.
Claude Levi-Strauss, dans son ouvrage « Nous sommes tous des cannibales », écrivait :

« Il y a environ trois ans, à propos de l'épidémie dite de la vache folle,
étaient liées à des pra­tiques relevant au sens propre du cannibalisme dont il fallait élargir la notion pour pouvoir toutes les y inclure.
Certains Papous de Nouvelle Guinée pratiquaient un rituel incluant la consommation de la chair d’un ennemi assassiné. Il s’agissait d’exocannibalisme (par opposition à l’endocannibalisme qui consiste à consommer un défunt de son propre groupe).
Cette coutume, peu fréquente et limitée à la tribu de dialecte fore, serait sans doute passée inaperçue si, en 1950, une maladie appelée le kuru (qui signifie « trembler de peur » en dialecte fore) n’avait pas décimé un dixième de la population.
Cette encéphalopathie mortelle attira l’attention des chercheurs et fut élucidée par Carleton Gajdusek qui reçut le prix Nobel pour ses travaux en 1976. Il a mis en évidence l’origine de la maladie (la consommation de bouts de cerveaux humains contaminés),
et il démontra la possibilité de transmission inter-espèce puisque, sept ans après avoir été inoculé par des extraits de cerveau d’un sujet atteint de kuru, un chimpanzé manifesta les troubles neurologiques du kuru.
L’étude de son encéphale confirma le diagnostic d’encéphalopathie spongiforme, du groupe des maladies à prions auquel appartiennent la tremblante du mouton, l’encéphalopathie spongiforme bovine, & des maladies neurodégénératives humaines rares à évolution lente et à issue fatale.
Chez l’homme, qu’il s’agisse de la maladie de Creutzfelfdt-Jakob, du syndrome de Gerstmann-Sträusler-Scheinker ou de l’insomnie familiale fatale, les encéphalopathies spongiformes furent longtemps considérées comme des maladies génétiques.
Dans les familles atteintes, la maladie de Creutzfeldt-Jakob est liée à une mutation dans le gène de la protéine prion (PrP). Mais des formes sporadiques furent découvertes, sans qu’aucun facteur génétique ne puisse formellement être mis en cause,
puis des cas dus à des injections d’hormone de croissance préparée à partir de tissus humains contaminés par une protéine prion anormale (PrPSc) firent leur apparition.
Comme chez les Papous de Nouvelle Guinée, les pratiques médicales « innovantes » de l’époque consistait à faire incorporer a des enfants une partie (une hormone) des cerveaux de cadavres, qui se révélèrent contaminés par des prions.
A l’epoque, le Pr Luc Montagnier, membre de l'Institut Pasteur, affirmait qu'il y avait un risque à utiliser une substance fabriquée de façon artisanale à partir d'hypophyses de cadavres. https://www.google.fr/amp/s/www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/hormone-de-croissance-le-proces-d-un-scandale_473571.amp.html
A cela s’ajoute, dans les 1990’s, une maladie de la même famille qui se déclare chez les vaches en Europe (et induit un risque mortel pour le consomma­teur). On sait aujourd’hui qu’elle est apparu à cause des farines d'origine bovine contaminées utilisées pour nourrir les bovins.
L’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine (EBS) prit une ampleur considérable. L’adjonction dans l’alimentation des bovins de farine animale (carcasses de moutons et de vaches) insuffisamment stérilisée - avait fait de ces malheureux herbivores des cannibales involontaires,
entraînant l’épidémie de vache folle et une véritable catastrophe : 3.700.000 bovins abattus au Royaume-Uni entre 1980 et 1990 et 181.376 cas d’EBS authentifiés entre 1986 à 2002.
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