• Mon vécu d'alterhumain'e, a thread •

Pour commencer, je vous link un thread de thread sur les xénogenres et l'alterhumanité. https://twitter.com/Pandanas666/status/1342109995748438017?s=19

Petit disclaimer : je suis schizophrène, peut-être que tout ce que je vais raconter n'est que le fruit d'un délire. Mais est-ce vraiment important ? Je ne penses pas. Il s'agit de mon expérience, de ma façon d'appréhender le monde. Donc délire ou non, qu'est-ce que ça change ?

Je ne me suis jamais sentie humain'e, aussi loin que je me souvienne. Bien évidemment, avant, je n'avais pas le vocabulaire et les outils pour expliquer mon ressenti. Cela se traduisait surtout par des comportements.

Quand j'étais enfant, j'avais beaucoup de comportements disons... socialement inacceptable. Je préférais me déplacer à quatre pattes, je grognais sur les inconnu'es, je passais des heures en forêt, je me roulais par terre, j'aboyais... A 4 ans ça passe. Pas à 9 ans.

J'avais aussi beaucoup d'ami'es imaginaires. Au bout d'un moment, mes professeurs ont commencé à s'inquiéter pour ma santé mentale et ont convoqué ma mère. Je devais voir un'e psy, ce n'était pas négociable.
Il faut savoir que je traversais une période très traumatisante.

Donc, j'ai vu une psy, pendant 6 mois. Je n'en ai aucune souvenir, tout ce que je sais c'est ce que ma mère m'en a dit.
Le verdict : j'avais (et c'est toujours le cas) un TDI. J'ai vécu une thérapie d'intégration.

Si vous n'êtes pas à jour sur ce qu'est un TDI je ne peux que vous conseiller le compte et le blog de @Partielles.

Je ne me souviens plus trop de ce que j'ai vécu après cette thérapie si ce n'est deux choses :
-Mon comportement n'était pas acceptable, il fallait le changer.
-Je ne suis pas comme les autres enfants.

En quoi je n'étais pas comme les autres, je ne le savais pas encore. Mais j'ai très tôt été socialisé'e en tant que freak, et c'est ce qui a le plus impacté la vision que j'ai de moi-même encore aujourd'hui.

Bien que j'ai développé la faculté de masquer une grande partie de mes comportements non humains, ou non acceptable, certaines choses n'ont jamais disparue.

A partir de mon adolescence, ce délire -si s'en est un- s'est traduit par d'autres signes : les sensations fantômes.
J'avais l'impression d'avoir des oreilles et une queue de loup. Dans l'inner, je suis un loup. Mes alters sont des loups. A l'époque j'en avais très honte.

Je rejetais tout ce qui pouvais s'approcher de l'alterhumanité. Même quand j'ai appris l'existence des therian, je ne voulais pas avoir un lien avec tout ça. Alors j'ai refoulé.
Longtemps.

[Viol, pédophilie]

Malheureusement pour moi, les traumatismes se sont enchaînés, allant de la pédophilie au viol, en passant par la violence psychologique et les menaces de violences physiques, la grossophobie, la transphobie, et j'en passe.

Alors, une fois à la fac, j'ai décompensé. Et c'est là que j'ai réalisé l'évidence : je suis fol. Je suis fol et surtout je ne suis pas un homme trans. Je m'étais trompé'e. Mais je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir, ni d'en parler qu'on m'a forcé à prendre de la testo.

Face à ce changement, mon corps et mon cerveau n'ont pas su réagir. Les sensations fantômes et tout ce que je refoulais sont revenus au galop, le TDI aussi. J'ai repris contact avec Nauta, un de mes alters. Il m'a sauvé la vie, et plus d'une fois.

[Suicide, mort, idées noires, self harm]

Pendant des mois je ne pensais qu'à mourir, j'ai fait des ts, je me détestais, je ne savais plus qui j'étais et surtout ce que j'étais. Je me laissais mourir, je ne mangeais plus, je ne vivais plus, je me perdais dans mes délires.

Heureusement, alors que j'avais 39 de fièvre, et que j'étais épuisé'e psychologiquement et physiquement, quelqu'un m'a tendu la main et m'a littéralement sauvé la vie en me proposant de venir vivre chez lui.
Nous sommes actuellement fiancé'es.

Grâce à lui j'ai pris conscience que j'étais malade. Pas seulement physiquement mais aussi psychologiquement. J'ai réussi à parler des voix pour la première fois, des hallu, et des alters. Après avoir pris le temps d'aller mieux je suis allé'e voir une psychiatre.

Le diagnostique est tombé très vite : schizophrénie, mais aussi trouble borderline, autisme, TDAH, TDI. Autant dire que j'étais plus que perdu'e. Mais au moins, j'avais des réponses.

Mon système a finit par se reconstruire petit à petit, j'ai mis des mots sur mes délires, sur mon ressenti. Et j'ai commencé à me genrer au neutre, à me dire non binaire et plus précisément agenre. Mais quelque chose ne collait toujours pas.

Alors, j'ai fait des recherches plus poussées, j'ai lu des thread, je me suis renseigné sur l'alterhumanité, les neurogenre, les xénogenres. Le mot therian résonnait très fort en moi.

Ce mot expliquait tout. Les sensations fantômes, les comportements refoulés, certaines pulsions, mon apparence dans l'inner, tout. Mais je ne l'ai pas encore apprivoisé, c'est trop tôt.

Je ne suis pas capable d'en écrire plus pour le moment, mais si vous avez des questions je serais ravi'e d'y répondre.
(Et pour mieux comprendre ce qu'est un délire, je vous conseille me dernier article de @lyingrain).