Je relis Dune, un roman de Franck Herbert écrit en 1965, genèse d'une incroyable saga fantastique. Un monument de la Science-Fiction teinté de profondes réflexions philosophiques

Cette lecture m'a inspiré ce #thread où il sera question d' #Ecologie et d' #Agriculture

1/20

Parfois, dans un roman, on trouve les mots qui nous manquent pour donner corps à des idées que l'on n'aurait pas su formuler

Ainsi, pour moi, ces extraits illustrent le rôle primordial et irremplaçable de l'élevage dans nos systèmes agricoles & alimentaires
J'y reviendrai
...

Le personnage dont il est question ici, Kynes, est un personnage secondaire du roman mais dont le rôle est capital à l'histoire

C'est un scientifique, planétologiste & écologiste, sur une planète désertique, Dune, où les hommes luttent pour leur survie et la moindre goutte d'eau

Kynes a pour objectif de transformer Dune, la planète désert, en planète verte et fertile. Pour cela, avec l'appui des habitants de Dune, les Fremens, il récupère l'humidité de l'atmosphère et procède à des plantations d'espèces pionnières pour végétaliser les dunes de sable...

En 1965, lorsque Herbert écrit son roman, l'écologie comme "science des écosystèmes" est un tout jeune domaine d'études (la notion d'écosystème date de 1935)

Le grand public commence juste à être sensibilisé à cette notion

L'écologie politique (écologisme) n'existe pas encore

Il est alors intéressant de constater que, dans ce roman, l'auteur considère que l'écologie est au service de l'Humanité et que l'Homme, par ses actions, peut être un acteur de modifications écologiques positives, dans son propre intérêt et celui de la vie au sens large.

F. Herbert a écrit son livre avant que les intérêts de l'Homme ne soient opposés à ceux de l' #Environnement. Dans sa compréhension récente des écosystèmes, l'Humanité est une partie intégrante d'un certain nombre d'entre-eux. Une vision principalement scientifique...

Mais depuis, l'écologie est devenue militante &, d'une certaine manière, a érigée le concept de naturalité au-dessus de l'Homme. Paradoxalement, en faisant de la "Nature" un concept quasi mystique de sa propre invention, l'Homme flatte son égo, impose une vision anthropocentrique

L'idée qui prévaut aujourd'hui est que l'Humanité doit stopper son développement pour préserver l'environnement
On pensait à l'époque que, grâce à son intelligence & sa compréhension des écosystèmes, l'Humanité pouvait agir positivement dans son intérêt & celui de l'environnement

Aujourd'hui, l'idée même que l'Homme peut agir positivement sur l'environnement relève du tabou, la "Nature" faisant mieux si "on la laisse faire"
À mesure que cette vision s'instaure, on s'éloigne de la compréhension fine du rôle de l'Homme dans le fonctionnement des écosystèmes

Mais j'avais dit que ce thread parlerait d'agriculture et d'élevage ! C'est le bon moment pour y revenir.
Car les systèmes agricoles constituent également des écosystèmes qui ne sont pas moins naturels que des écosystèmes sauvages et dont l'Homme est un acteur majeur.

Certains écosystèmes, considérés comme de véritables réservoirs de biodiversité, sont le fruit d'aménagement agricoles
Ainsi la Camargue, les prairies d'estives en montagne, les bocages, les étangs de Brennes, les retenues collinaires...sont autant d'exemples d'écosystèmes riches

Et, comme le stipulaient les extraits choisis du roman, plus un écosystème se diversifie, se complexifie, plus il est productif.
L'élevage apporte une diversification et une complémentarité aux systèmes agricoles basés sur les productions végétales.

Tout comme le mécanisme de l'évolution conduit les organismes vivants à se complexifier sans cesse, à générer des écosystèmes de + en + élaborés, les animaux d'elevage apportent au système agricole un degré supplémentaire de diversité, de stabilité, de fertilité, d'énergie...

Pourtant on entend de + en + de voix qui, au nom d'une certaine vision de l'écologie, demandent à réduire l'élevage au bénéfice des végétaux censés pouvoir nourrir + d'humains pr - d'impacts sur l'environnemnt...alors que la plupart des élevages sont producteurs nets de protéines

Dans cette mauvaise compréhension des écosystèmes on va jusqu'à oublier que les animaux mangent... des végétaux !
Cela permet à de + en + de monde de comparer les émissions de CO2 de l'élevage aux émissions des autres secteurs d'activité
Or c'est tout simplement incomparable !

Dire par exemple, "je mange moins de viande donc je peux faire un voyage en avion" c'est juste oublier que l'avion rejette du CO2 d'origine fossile, qui s'accumule irrémédiablement dans l'atmosphère là ou une vache rejette du CO2 qui s'inscrit dans un cycle biogénique...

Entre 1965 et aujourd'hui, 60 ans d'écologie nous séparent, et, un peu comme un pendule, il me semble que l'Humanité, sur les questions essentielles de son développement, oscille d'un extrême à l'autre, passant toujours trop rapidement au dessus du nécessaire point d'équilibre...

Bref, vous l'aurez compris, ce court extrait de ce super roman aura fait divaguer mes pensées presque aussi loin que si on me demandait de répondre à "l'ultime question sur la vie, l'univers et le reste"...
Mais ce thread est déjà assez long
Alors : FIN

Parce que ça parle de Dune, alors j'invoque @cduroc & @DurocYann !

Parce que ça parle d'écologie alors peut-être cela fera réagir @Fabiensapiens ?

Et parce que c'est un #ThreadAgri qui parle d' #élevage alors je poke @agritof80 @agrikol @AgriSkippy et @B_Rouille_Idele !