La tragédie de l’Hindenburg (6 mai 1937)

Le début du XXe siècle est marquée par l’avènement de l’aviation. Dès 1903 et le premier vol de Wilbur et Orville Wright à bord d’un engin motorisé, c’est une véritable conquête du ciel qui va s’opérer (avec plus ou moins de succès, on rappelle l’histoire de Franz Reichelt) https://twitter.com/fauxconmilenium/status/1284154603102187523

Donc nous sommes au début de l’aviation et chacun y va de son petit vol pour battre un record. Mais au-delà de l’importance des avions qui sont assez peu fiables en ce début du XXe siècle, se dresse un concurrent de taille (et c’est le cas de le dire)

Les dirigeables, gros ballons d’hydrogène, sont plus stables, permettent de transporter plus de passager qu’un simple biplan et sont infiniment plus sûrs. Le monde en est certain, les dirigeables sont l’avenir de l’aviation.

Ils commencent à prendre de l’importance dès la première guerre mondiale, servant de bombardier au delà des lignes ennemies, pouvant parfois aller jusqu’à Londres (!!!) exploit impossible pour les avions de l’époque.

Mais c’est à l’entre-deux guerres que le dirigeable va prendre toute son importance: les vols commerciaux. Les ballons sont toujours plus gros, peuvent aller toujours plus loin et sont de véritables paquebots volants pour les passagers.

Après cette petite mise en contexte, intéressons-nous a l’Hindenburg. Le plus grand dirigeable jamais construit. Mis en service en 1936, il mesure 246m, peut transporter jusqu’à 70 passagers et voler à une vitesse maximale de 135km/h. C’est absolument dingue.

Qui dit 1936, dit forcément Hitler au pouvoir depuis 3 ans. La construction et le vol de l’Hindenburg sera le pic de la propagande nazie et une immense fierté de la part des allemands. Partout où l’Hindenburg ira, il paradera avec deux gigantesques croix gammées sur les ailerons.

Le 1er août 1936, il survolera le stade olympique de Berlin à l’occasion des JO ce qui sera également un moyen d’impressionner le monde entier concernant les capacités du régime en matière de construction.

Du 4 mars 1936 au 6 mai 1937, le dirigeable a accumulé 63 voyages et environ 337.000km. A cette date du 6 mai 1937, l’Hindenburg doit rejoindre Lakehurst dans le New Jersey. Parti de Francfort, c’est une énième traversée transatlantique qui se déroule sans accroc pour l’aéronef.

Jusqu’à l’atterrissage.

Le 6 mai 1937 donc, le dirigeable s’apprête à boucler sa première traversée. Mais arrivant à l’aéroport de Lakehurst, impossible d’atterrir à cause d’un orage. Avec quelques 200 hommes à terre pour essayer de l’amarrer, le ballon essaye de manœuvrer.

Et c’est là que le drame se produit. Un incendie se déclenche à bord, à la poupe du dirigeable. Rempli de gaz inflammable, le ballon se consume littéralement et s’écrase en 34 secondes. Ayant 97 personnes à bord, l’accident fera 35 morts dont un homme du personnel au sol.

La catastrophe aura une renommée médiatique internationale à cause des nombreuses compagnies de cinéma qui auront été là pour filmer l’arrivée du dirigeable au New Jersey.

Plusieurs pistes seront explorées dont celle de l’attentat à la bombe mais même si la cause reste encore toujours indéterminée aujourd’hui c’est la piste de l’accident qui serait la plus probable.

En effet, ce serait une suite d’erreurs de manœuvres qui aurait déclenché l’incendie à bord. Un câble de l’armature se serait sectionné avec la tension des multiples manœuvres. Le ballon se déchire et les câbles tendus au sol pour l’amarrage, avec l’orage servent de conducteur.

Il n’en faudra pas moins au ballon rempli de dihydrogène, une étincelle et c’était foutu. L’Hindenburg se consume en 34 secondes et cette tragédie met fin au règne des dirigeables dans les airs et les grands projets de vols commerciaux sont définitivement abandonnés.

La deuxième partie du XXe siècle verra la domination des cieux sans partage de la part des avions, toujours plus grands, plus gros et plus rapides, beaucoup plus sûrs également, laissant loin derrière le souvenir d’une époque où des paquebots d’hydrogène étaient maîtres du ciel.

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