Chaque jour en France, 250 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol, et une agression sexuelle a lieu à chaque minute. Comment expliquer un tel niveau de violences sexuelles ?

Le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) dénonce une « forte tolérance aux violences sexuelles. L’environnement social et médiatique fait le jeu de la stratégie de l’agresseur, puisqu’il banalise, excuse, voire justifie les agressions sexuelles et notamment les viols. »

En France, 10% des victimes portent plainte, et une immense majorité des viols reste impunie. Les conséquences physiques et psychiques de cette impunité sont très lourdes et peuvent affecter tout le parcours de vie des victimes.

Un des outils pour lutter contre ces violences est de déconstruire les stéréotypes et les mythes sur le viol qui perdurent et se transmettent de génération en génération.

On entend encore que les femmes seraient des “menteuses” et les plaintes pour viol des “dénonciations calomnieuses”. La réalité est tout autre : les enquêtes officielles prouvent que les fausses accusations sont très rares.

La stratégie des hommes accusés de viol consiste généralement à affirmer que la victime était “consentante”.

Culture pop, cinéma et publicité continuent de véhiculer une glamourisation du viol, renforçant l’idée que les femmes disent non mais pensent oui.
Rappelons l’évidence : NON, C’EST NON !

Quand les viols sont reconnus, c’est souvent aux victimes que l’on fait porter la responsabilité de ce crime. Tenue, maquillage, alcool, sortie le soir, tout est bon pour déresponsabiliser les auteurs.

Par la mise en cause de la parole des victimes ou de comportements jugés « à risque », les agresseurs réduisent les femmes au silence pour préserver leur impunité.

Le viol n’est pas lié à la tenue ou au comportement des victimes, et n’est pas le résultat d’une frustration sexuelle ou de pulsions non maîtrisées.

Les enquêtes prouvent que les auteurs de viol ont des rapports sexuels régulièremlent, et davantage de partenaires sexuel.les que la moyenne des hommes.

Le viol est un acte de violence, causé par une volonté de pouvoir et de domination. Les circonstances qui favorisent les violences sexuelles : les inégalités sociales, économiques et les rapports de pouvoir.

Les personnes vulnérables, mineures, précaires, en situation de handicap, racisées, LGBTQI+, sont davantage exposées, et leur parole est moins prise au sérieux.

La culture du viol est présente à toutes les échelles, et dans nos institutions. Les dysfonctionnements dans l’accueil des victimes, les classements sans suite, la correctionnalisation des viols contribuent à garantir l’impunité des agresseurs.

Le viol est le problème de la société dans son ensemble. Toutes les mentalités doivent évoluer. Communiquons, diffusons les informations et statistiques sur le viol, et participons à déconstruire les stéréotypes sur le viol.

Formation systématique dans la police et la justice, éducation à l’égalité et à la non-violence à l’école, campagnes de prévention. Exigeons de nos dirigeant.e.s des politiques publiques à la hauteur pour en finir avec la culture du viol.
#StopCultureDuViol