Parfois le monde médical de Twitter est vraiment aux antipodes de ce que je vois et entends au quotidien et ça commence à me questionner.

Réflexions et interrogations sans réponse d’une gyneco perdue : a thread.
Depuis que je suis ici, le Twitter médical me renforce dans des choix comme le #nofreelunch ou le #nofakemed, mais c’est le grand écart par rapport à mon environnement dans la vraie vie (collègues comme patientes).
Quelques exemples :

Les labos #nofreelunch

-Twitter : on sera forcément influencés, c’est leur boulot, mieux vaut éviter les contacts et chercher des sources d’info indépendantes
-Collègues de la Vraie vie : c’est en recevant les labos qu’on est au courant des nouveautés/sans eux les congrès coûtent trop cher/c’est sympa de se faire un dîner de labo tous les 2-3 mois/c’est sûrement fiable de lire des revues en français sponsorisées si on garde du recul
-Patientes de la vraie vie : adorent qu’on leur parle de la toute dernière pilule qui vient de sortir
Dépistage, iatrogènie et violences gyneco

-Twitter : pas d’examen gyneco, pas d’écho de dépistage sans point d’appel car les études disent que c’est inefficace pour dépister le cancer des ovaires mais à haut risque iatrogène,
attention aux mammo c’est pas si anodin même entre 50 et 75 ans, méfiance sur le Gardasil.

-Collègues de la vraie vie : les echos systématiques sauvent des patientes et me permettent de me former / le vaccin HPV est un immense progrès, efficace et bien toléré
-Patientes de la vraie vie : veulent être examinées à chaque fois, impression que l’écho c’est mieux et que la remplaçante qui ne la fait pas est moins compétente, demandent des frottis ou mammo plus précoces et plus fréquentes que les reco
Fakemed

-Twitter : vive la médecine basée sur les preuves, stop au bullshit basé sur rien

-Collègues de la vraie vie : la science a ses limites. La « médecine occidentale » est arrogante. On ne peut pas tout prouver. Sans l’auriculothérapie on prescrirait trop de codéine.
Violences

-Twitter : toujours plein de pistes pour aider les femmes et les soutenir

-les femmes que je vois : souhaitent rarement contacter les numéros que je leur donne / souvent relations abusives anciennes avec
difficulté à identifier la limite entre relation dysfonctionnelle et violence -> incompréhension / ne portent pas plainte suite à un viol car savent que ça a peu de chance d’aboutir (que repondre ?)
Finalement je me sens assez inutile, impression d’être spectatrice.
Difficile de savoir si il y a un juste milieu envisageable, si il faut s’isoler pour ne pas trahir mes objectifs ou si il vaut mieux accepter des compromis.
En ce moment j’ai le projet d’arrêter les remplacements et de m’installer, avec tout ce que cela implique de questionnements : sur le bon endroit, la bonne formule (seule ou à plusieurs ?), le bon tarif pour pouvoir prendre le temps avec chacune mais rester accessible...
...et surtout la trouille de m’encrouter, me reposer sur mes acquis, ne plus progresser, devenir moins compétente et trop sûre de moi...
Comment se former de manière efficace et indépendante ?
You can follow @nicegyneco.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

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