(1/13) Une tribune parue dans @LObs ( @BibliObs, 14/11) affirme que les interventions militaires sont une cause majeure des attentats sur notre sol. Certains commentateurs ont pu hausser le sourcil en découvrant la liste de ses auteurs, romancières et actrices en tête…
(2/13) …mais nous -sept universitaires ou think-tankers spécialistes des questions de défense et de sécurité internationale- avons préféré, constatant que cette tribune circulait beaucoup, leur opposer des arguments de fond.
(3/13) Car s’il est légitime pour tout citoyen de participer à ce débat important, encore faut-il procéder sur la base des faits, de la logique et du droit – non sur celle des a priori, de la rhétorique et de l’idéologie.
(4/13) Sans compter que si cette tribune se pare des atours de la respectabilité intellectuelle, certaines des références scientifiques convoquées (un spécialiste du « capitalisme racial », une professeure d’études de genre…) peuvent laisser perplexe.
(6/13) (i) Non, les bombardements ne sont pas un « terrorisme de l’air » (sic). Les armées occidentales (contrairement à d’autres, suivez notre regard) ne visent pas délibérément les civils qui ne participent pas aux combats. Une différence juridique et surtout éthique majeure.
(7/13) (ii) L’immense majorité des attentats djihadistes dans le monde sont commis hors de tout contexte d’intervention militaire. C’est vrai en France, en Europe, et encore plus dans le reste du monde, où les musulmans sont les premières victimes du terrorisme contemporain.
(8/13) (iii) Les mouvements djihadistes ne sont pas nés des interventions militaires. Même Daech n’aurait pas connu un tel succès sans la désastreuse gouvernance anti-sunnite du président irakien Al-Maliki.
(9/13) Et nous n’oublions pas la responsabilité criminelle de certains régimes autoritaires du monde arabe et musulman en matière de terrorisme, directement (organisation, soutien) ou indirectement (répression de la contestation).
(10/13) (iv) Au risque de rappeler une évidence, il ne faut pas inverser la causalité : ce sont des actes de terrorisme qui ont conduit un pays tel que la France à intervenir en Afghanistan, au Mali ou en Syrie, non l’inverse.
(11/13) (v) Les attentats revendiqués au nom des interventions militaires sont rares, et la plupart du temps opportunistes. Le discours de la « vengeance » est de la propagande visant à entretenir les divisions dans les sociétés démocratiques. Ne tombons pas dans le panneau.
(12/13) (vi) En revanche, en France et en Europe, les valeurs libérales ou républicaines sont explicitement mises en causes par les auteurs d'attentats. Ne nous y trompons pas : nous sommes beaucoup plus ciblés pour ce que nous sommes que pour ce que nous faisons à l’étranger.
(13/13) Nos arguments rejoignent ceux d’autres experts d’horizons divers tels que @Michel_Goya @JosephHenrotin
@SimNasr @diplocharlie @ThomasS67223527
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