Traumatisé par la Shoah, dans la culpabilité pathologique, l'Occident cherche la rédemption de manière obsessive et névrotique. "Désormais, nous ne ferons plus qu'aimer l'Autre ! Nous n'aurons de cesse d'inclure, quel qu'en soit le prix pour nous !", dit-il.

Il faut maintenant s'effacer, s'abaisser, faire place nette pour "accueillir". Affirmer soi-même, c'est nier l'autre. Disparaissons, donc, pour que l'autre soit. Voilà la névrose sacrificielle dont est atteint l'Occident. Amour? Humanisme? Non. Altruisme pathologique suicidaire.

Tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une forme de supériorité ou suprématie ("situation dominante conférant une autorité incontestée"), qu'elle soit civilisationnelle, culturelle, intellectuelle, artistique, se doit d'être renié, étouffé, aplani, désaristocratisé.

Le diable, c'est l'exclusion. Le mot d'ordre, l'intégration. L'obstacle, les "inégalités". Tout doit devenir "accessible", mis à la portée de toutes les mains, d'où qu'elles viennent : le territoire, la culture, la connaissance, les biens.

Rien ne doit plus faire obstacle, rien ne doit plus séparer quiconque de quoi que ce soit. Tout doit être "gratuit", plus rien n'a à être mérité. C'est le sansfrontiérisme absolu, l'ayantdroitisme total.