Mais depuis quand Madame ? On parle pas ici de faits d'un enfant sur un autre enfant où en effet si l'école ne fait rien, les parents de la victime pourraient être tentées de porter plainte. https://twitter.com/laur_dc1/status/1325092804452868098?s=19
Moi je peux vous faire un thread de 1567 tweets décrivant des situations où l'institution :
- pousse à la judiciarisation
- ne traite pas elle même en se défaussant sur le judiciaire
- traite en se prenant pour le judiciaire (j'ai vu 1 mome écoper d'un TIG de nettoyage de cantine
et sommé de rapporter des analyses sanguines pour avoir fumé un joint derrière le gymnase)
- ne dénonce pas des faits pourtant graves au judiciaire et dissuade des parents de le faire (au hasard : un prof qui a la main leste ?)
- dissuade des enseignants de faire des signalements d'enfants en danger
- dissuade des enseignants de déposer plainte ou au contraire les pousse à alors qu'ils ne souhaitent pas nécessairement.
Donc évidemment que ça dépend des établissements et qu'il y a heureusement des établissements qui font très bien le job. Et oui dans un monde idéal les instances propres à l'école traitent avec pédagogie et opèrent de fait un filtre intelligent de ce qui ensuite va au judiciaire.
Mais, pardon, quand on vit la séquence actuelle, qu'il y a des directives du Ministère de mise sous surveillance drastique avec demande de remontée d'info du MOINDRE incident, faut pas aller faire ensuite les étonnés qd ça donne ça.
Et je dis ça en sachant très bien que la situation de l'enseignant.e est pas aisée, et en ne cherchant aucunement à dédouaner l'institution judiciaire.
C'est le judiciaire qui autorise retenues et garde à vue et les contrôle, c'est le judiciaire qui est ok pour les perquisitions, c'est le judiciaire qui décide des suites. Et de ça l'école est nullement responsable.
Ah mais : MERCI. Et je peux compléter un peu sur le judiciaire. https://twitter.com/sociodeter/status/1325355200484438019?s=20
Cette externalisation s'est accompagnée mécaniquement d'une augmentation de la judiciarisation, et plus précisément d'une pénalisation (on parle pas ici de judiciarisation sur le volet protection de l'enfance en danger).
Le mouvement qui s'opère tranquillement depuis le milieu des années 90, c'est une pénétration de la police en milieu scolaire, une des formes de mise en oeuvre des politiques publiques sécuritaires.
Avec en parallèle, toujours dans le cadre des politiques sécuritaires, une augmentation drastique des taux de poursuite pour les mineurs, avec le montrât "zéro délinquance", les "mineurs délinquants de + en + jeunes et + violents", réponse rapide et tout le toutim.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce livre paru en 2009, intitulé "Lebrac, 3 mois fermes", qui imaginait les réponses institutionnelles actualisées face aux comportements des mômes dans la guerre des boutons.
En 2009 déjà. https://journals.openedition.org/rhei/3207 
Evidemment les établissements de primaire sont davantage épargnés par ces dispositifs, mais nous voyons donc que ça pourrait changer (j'y reviendrai).
Oh et sur l'historique de l'entrée de la police dans le game duc nat, (ou de l'éduc nat dans le game répression pénale, on sait plus), ce rapport
https://inhesj.fr/sites/default/files/inline-files/rapportfinalanr-min.pdf
Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'il ne faut pas nous la jouer "nous les profs on tombe des nues, que ce qu'on a remonté ait été signalé in fine à la police".
Ou alors c'est que vous êtes totalement dans les choux de ce qui se passe au sein de vos établissements depuis 20 piges, et d façon de plus en plus marquée depuis 10 ans. Et je n'ai pas fini, parce qu'en plus il y a eu 2015.
(mais là tout de suite je vais déjeuner)
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