💮𝚃𝙷𝚁𝙴𝙰𝙳 𝚂𝚄𝚁 𝙻𝙴𝚂 𝙽𝙸𝙽𝙹𝙰𝚂 :
𝙴𝙽𝚃𝚁𝙴 𝙼𝚈𝚃𝙷𝙴 𝙴𝚃 𝚁𝙴𝙰𝙻𝙸𝚃𝙴 💮
Dans l'imaginaire collectif, on représente les ninjas comme des guerriers vêtus de noir, aux visages masqués, et ayant une grande maîtrise des techniques de dissimulation, d'empoisonnement, et de diversion.
• Étymologie

La racine « nin » que l’on retrouve dans les mots « ninja » et « ninjutsu » a le sens d’endurance mais aussi de secret et d’invisibilité. Le « ja » de « ninja » désigne celui qui pratique quelque chose.

Enfin, “jutsu” désigne les techniques.
Le terme de Ninjutsu désigne ainsi l’art de se rendre invisible et celui de Ninja désigne celui qui met en œuvre ces techniques.
Le ninjutsu est un ensemble d'arts et techniques d'origine traditionnelle, pratiqués les shinobi.
De nos jours, de nombreux styles d'arts martiaux se réclament du ninjutsu, mais à l'origine il ne s'agit pas tant d'un art martial que d'un talent d'espionnage fait de ruse et tromperie.
Cette discipline particulière était enseignée dans certaines écoles traditionnelles japonaises, généralement à côté et en complément d'arts martiaux.
Il existe différents styles de ninjutsu et plusieurs se prétendant la « vraie » et seule légitime forme de cet art.
• Contexte historique

Pendant l’ère Sengoku  (Milieu du XVe siècle – Fin du XVIe siècle), les guerres civiles, ou plutôt les nombreuses guerres entre seigneurs régionaux, les daimyo, sont récurrentes.
Ce climat de guerre presque permanent favorise le développement de l’espionnage et d’opérations secrètes, destinées à surprendre l’ennemi.
Si l’on suit l’approche traditionnelle, les ninjas se seraient développés pendant cette période, notamment au sein des communautés de guerriers d'Iga et de Kōga.
Toutefois, les sources de l'époque n'indiquent rien de tel ; au mieux, il semble qu'il y ait eu des soldats spécialisés dans des opérations sous couverture, de l'espionnage, et que ceux venant d'Iga et de Koga aient acquis une bonne réputation en la matière.
Contrairement aux idées reçues, le terme « ninja » est assez récent.

En effet, il n’a été popularisé qu’au XXe siècle, à travers la littérature.
Les sources emploient plutôt le terme de Shinobi (忍び).
L’idéogramme utilisé est le même que pour celui du premier caractère du mot ninja (忍者), et se lit « nin ».
Le shinobi servait d’espion, en observant discrètement les mouvements ennemis et en transmettant des informations stratégiques. Ils étaient particulièrement sollicités lors de la période très agitée des Provinces combattantes (Sengoku jidai, 1467-1590).
L’adjectif de « shinobi » est également parfois associé aux guerriers révoltés localement contre l’aristocratie samouraï.
Les shinobi étaient aussi parfois vus comme des mercenaires, ce qui s’oppose au code de conduite des samouraï pour lesquels la loyauté était particulièrement importante.
Le terme de Shinobi  désignait donc davantage le recrutement contre de l’argent d’individus issus des basses classes sociales pour former des troupes irrégulières, à côté de l’élite guerrière des samouraïs, pour pratiquer des embuscades et des attaques de nuit.
Le recrutement de ces types issus de milieux modeste permettait en même temps aux seigneurs régionaux, les daimyo, de ne pas sacrifier leurs samouraïs dans des opérations à risque.
• Tenue et équipements

Dans la culture populaire, on représente souvent les ninjas vêtus de noirs.

Or, les sources indiquent qu’il leur arrivait, pour passer inaperçus dans le cadre de leurs missions, de se déguiser en paysan, rônin, prêtre, moine ou bien en soldat ennemi.
Les shinobi de l’époque Sengoku avaient vraisemblablement des armes et des outils assez proches de ce que l’on peut en voir de nos jours dans la culture populaire.
Parmi les plus connus, on retrouve le kunaï, le shuriken et le nunchaku.

•Le kunaï pouvait servir à creuser des trous dans les parois à escalader ;

•Le nunchaku est une arme formée de deux bâtons reliés par une chaîne et une corde ;
Les shuriken sont des sortes d’étoiles métalliques tranchantes. Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas une arme d'attaque directe. De plus, sa trajectoire est assez aléatoire dans les mains d'une personne non experte.
C'est une arme souvent empoisonnée, pour faire peur et plus particulièrement pour désorienter l'ennemi. Elle servait également à faire diversion pour attirer l'attention d'une sentinelle.
On peut aussi mentionner le jô, le nonjatō, les kanigawa, le fukumibari, le metsubiuhi :
Le jô est un bâton de quatre pieds et d'environ un pouce et demi de diamètre. Servant autrefois de canne, il devint une arme redoutable que même les vieillards pouvaient manier très efficacement.
Le ninjatō est une arme à lame droite plus courte que le katana classique des samourai. Cela permettait de dégainer plus rapidement et de bénéficier d'une maniabilité très supérieure.
Le kanigawa est une espèce de grappin qui servait d'arme. Il s'agit d'un outil composé de un ou plusieurs crochets, généralement attaché à une corde ou autre filin. Il pouvait être lancé pour agripper une cible ou ligoter un prisonnier.
Les fukumibari sont de petites aiguilles métalliques qui étaient cachées dans la bouche du ninja. Celui-ci les crachait au visage de son adversaire au corps à corps.

Le but était de viser les yeux de l'adversaire pour l'aveugler.
Le metsubushi  est une arme permettant d’aveugler un adversaire afin de le désorienter.  Quand un ninja soufflait dans le metsubushi, le contenu jaillissait par la sortie en direction du visage de l’adversaire.
Même s’il ne pouvait pas bien distinguer son ennemi, l’aveugler lui procurait un certain avantage. Ensuite, il pouvait faire tout ce qu’il voulait, comme tuer son opposant ou s’échapper. Il permettait d’atteindre non seulement les yeux, mais aussi le nez de l’adversaire.
• Le ninjutsu au 21e siècle

À environ une heure de train du centre de la capitale, à Noda, dans la préfecture de Chiba, se trouve le Bujinkan, le dôjô dirigé par Hatsumi Masaaki, 34e grand maître du Togakushi-ryû ninpô, une école de ninjutsu vieille de 900 ans.
Les gens viennent des quatre coins du monde dans le but de suivre son précieux enseignement qu’il a enrichi de diverses techniques ancestrales d’arts martiaux.
Il existe 9 écoles du Bujinkan, toutes possédant ses propres spécificités :

•Shinden Fudō Ryū Daken Taijutsu (École du cœur immuable)

•Kotō Ryū Koppō Jutsu (École pour abattre le Tigre)

•Gyokko Ryū Kosshi Jutsu (École du Tigre de perle)
•Takagi Yōshin Ryū Jūtai Jutsu Happō Hiken (École du cœur enraciné)

•Kuki Shinden Ryū Happō Biken Jutsu (École des neuf démons)

•Gikan Ryū Koppō Jutsu Happō Hiken (École du miroir de la justice)

•Gyokushin Ryū Ninpō Taijutsu Happō Hiken (École du cœur orné de joyaux)
•Togakure Ryū Ninpō Taijutsu Happō Hiken (École de la porte cachée)

•Kumogakure Ryū Ninpō Taijutsu Happō Hiken (École cachée dans les nuages)
La dernière personne connue à avoir été formée selon la tradition du ninjutsu est Jinichi Kawakami.
Directeur honorifique du musée ninja de la région d'Iga depuis plusieurs années, M. Kawakami est également un proche collaborateur de l'université japonaise de Mie sur les recherches concernant la tradition du ninjutsu.
Il existe encore quelques écoles dans le monde, en particulier dans le Bujinkan, le Genbukan et le Jinenkan.

Ces trois écoles ont la même source : Toshitsugu Takamatsu, tronc commun aux trois écoles.
Elles sont constituées du savoir provenant des anciennes écoles Gyokko Ryû, Togakure Ryû, Shinden Fudô Ryû, Kukishinden Ryû, Kotô Ryû Koppô et TakagiYôshin Ryû.
Cependant, ces bases communes ne sont pas rigoureusement identiques d'un style à l'autre, du fait que chaque technique possède une multitude de variations, et que leur approche varie souvent légèrement, d'un dojo à l'autre.
• Conclusion

Il existe bel et bien une différence entre le “mythe du Ninja” et la réalité historique.
En effet, les ninjas étaient davantage des infiltrateurs et des espions, dont la mission première n’était pas le combat en lui-même mais plutôt de semer la confusion chez l’ennemi par des attaques surprises ou la collecte de renseignements et l’infiltration.
Cette image du ninja issue des oeuvres modernes est basée sur des réalités historiques et l’existence de certaines pratiques d’espionnage et de renseignements à l’époque du Japon féodal.
Fin du thread 💮

Voilà, j’espère que ça vous aura plu ! Perso, j’ai adoré le rédiger !! D’autant plus que les ninjas ont bercé mon enfance, notamment à travers Naruto et Shuriken School !
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