Bon. Les archipels, c'est plutôt archi-chaud ou archi-froid ?
La réponse à ce houleux débat dans ce thread à débobiner dans la joie et la bonne humeur ⬇️⬇️⬇️
Avant d'avoir la réponse, qu'en pensez-vous ?
Les archipels, selon vous sont :
Allez, on se lance !
Première chose à faire : obtenir une liste des archipels du globe et leurs coordonnées géographiques.
Comme toujours, il n'existe pas de base de données qui répondrait exactement à mon besoin, il va donc falloir mettre les mains dans le cambouis.
Cet article Wikipédia liste près de 1000 archipels. En cliquant sur les articles dédiés, on trouve bien souvent leurs coordonnées.
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_archipelagos
J'ai donc rédigé un petit script Python qui parcourt la liste, ouvre la page de chaque archipel et récupère les coordonnées lorsqu'elles existent. Dans le cas contraire, on récupère les coordonnées renvoyées par une recherche Google Maps de l'archipel.
Bien évidemment, il y a un peu de data cleaning à faire derrière : des archipels qui renvoient vers une même page Wikipédia et qu'il faut donc dédoublonner, des erreurs dans les coordonnées retournées par la recherche sur Maps, etc.
Mais une fois que c'est propre et qu'on dessine tout ce petit monde sur un planisphère, ça semble plutôt convaincant !
Les points qu'on voit sur les continents sont des archipels sur des lacs. Je ne sais pas si ça compte ou pas, mais il y en a très peu, donc qu'ils soient là ou non...
Ils nous reste à croiser ces coordonnées avec les températures moyennes auxdites coordonnées.
Et c'est là que les ennuis commencent.
(À ce stade, on peut déjà observer la répartition des archipels selon leur latitude et observer une certaine concentration autour de l'équateur et dans l'hémisphère nord, particulièrement au-dessus du 50e parallèle.)
(Pour information, le 50e parallèle passe notamment en Belgique, au Canada, ou encore en Mongolie. Pas des lieux réputés pour leurs cocotiers et leurs plages de sable blanc.)
Bref ! les ennuis, disais-je.
Parce que oui, bien que le climat mondial soit quelque chose d'a priori ultra-monitoré, figurez-vous que ce n'est pas facile d'obtenir des informations de températures moyenne en fonction de coordonnées géographiques.
Mais j'ai finalement réussi à trouver mon bonheur sur le site de Copernicus, le « programme européen de surveillance de la Terre ».
https://cds.climate.copernicus.eu/cdsapp#!/home 
Me voilà donc en possession d'une base de données sur les températures à 2 mètres de la surface, estimées pour toute la surface terrestre au quart de degré de longitude et de latitude. Soit une précision à l'équateur de l'ordre de 30 km.
C'est petit.
Sauf que ça fait BEAUCOUP de données, les relevés étant mensuels et sur la période 1979-2020. Mon PC était comme ça la première fois que j'ai voulu exploiter le bousin.
Pour le préserver, je me suis donc restreint à calculer une température moyenne sur l'historique 2015-2019 et par degré plutôt que par quart.
Rien que ça, ça a pris deux jours à extraire avec ce script...
(Enfin quatre jours, plutôt, j'ai effacé les données par erreur au bout d'un jour et demi, la première fois.)
Mais au final, une fois tout ça rentré dans un fichier Excel, j'ai eu une belle surprise en dézoomant...
(Oui, j'ai dessiné un planisphère avec 65.160 cellules Excel. Oui, je ne m'y attendais pas. Et oui, j'en suis un peu fier.)
Ça me rassure déjà pas mal sur le fait que j'ai correctement exploité cette base, et que les données extraites sont bonnes.
Ça et le fait que si je calcule la température moyenne globale avec cette extraction (comme étant la moyenne des températures moyennes par latitude, pondérée par la circonférence de chaque latitude) j'obtiens 14,7°C.
Et d'après diverses sources, la température globale moyenne sur la période 2015-2019 était de 14,8°C. C'est donc ULTRA-COHÉRENT !
Ma première idée était de faire une régression sur la température moyenne par latitude pour estimer la température à une latitude donnée.
Ça fit très bien avec un polynôme de degré 2 (R² > 0,95).
Mais on perd en précision. Comme on le voit sur le planisphère obtenu sur Excel, on observe des variations importantes sur une même latitude, et pas seulement sur les continents.
J'ai donc choisi de revenir à ma base de donnée et de récupérer les coordonnées encadrant chacun de mes archipels, avec cette fois une précision de 0,25 degrés.
Il suffit alors de faire une interpolation entre les 4 valeurs (2 latitudes, 2 longitudes) encadrant les coordonnées d'un archipel pour estimer sa température moyenne.
C'est de la frappe chirurgicale, comparée à ma première idée.
Ça impliquait bien sûr un petit peu de Python, encore.
(Je mets fièrement des captures de mon code parce que je suis 100% autodidacte. Merci de me laisser kiffer.)
BREF ! Voici les résultats que vous attendez tous !
Naaaan, encore un petit peu de teasing. Regardons d'abord les podiums des températures les plus extrêmes.
(Ouais je sais, le gif a rien à voir, mais il est apparu quand j'ai cherché "podium" et j'adore ce film. Alors pouet-pouet.)
L'archipel le plus froid de mon échantillon est l'archipel de Ross, un archipel de l'Antarctique.
Il y règne la douce température moyenne de -19°C.
Autant dire qu'on n'est pas près d'y construire un Club Med...
Il est suivi par l'archipel Marshall, qui se situe lui aussi dans l'Antarctique, et par la Terre du Nord (Северная Земля/Severnaya Zemlya dans le texte), au nord de la Russie.
Le champion de la chaleur est l'archipel de Zeila, aussi appelé îles Sa'ad ad-Din. On trouve ces îles dans le golfe d'Aden, non loin de Djibouti.
Il y règne un petit 29,3°C en moyenne 🥵🥵🥵
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