Bonne nouvelle ~99% des franciliens ont accès à un espace de nature à moins de 1km. C’est rassurant. Ce qui l’est moins c’est pour les 1% (2% pour la Seine-St-Denis et 3% en Haut de Seine) qui n’ont pas « légalement » accès pendant ce reconfinement. Thread (long, trop long...)

La carte montre des Îlots Regroupés pour l’Information Statistiques (IRIS) dans lesquels une part significative des résidents n’a pas accès à un espace de nature dans le « km autorisé »

Calculé à partir du #MOS2017 de l’institut Paris Region, et les données IRIS-INSEE, selon les méthodes développées dans Liotta et al (2020) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S146290111931086X

Une partie de ces IRIS est située dans des zones cumulant peu d’accès a la nature, bas niveaux de revenus, expositions à plusieurs nuisances environnementales, niveaux d’éducation et d’espérance de vie parmi les plus bas de la région.

Bien sur il y a des hypothèses derrière : notamment ce sont des espaces d’au moins 1,5 ha, cherchant à représenter des espaces de nature un peu conséquents. Montsouris fait par ex. 15,5 ha et le parc de Sceaux 181 ha. Un équivalent serait le jardin Frida Kahlo dans le 19eme.

Ensuite ne sont représentés ici que les espaces de nature publics, soit les jardins publics, parcs, les forêts, les berges, etc. Des hypothèses sont faites aussi sur la densité d’habitants par type de batis.

Cela ne veut pas dire pour autant que le grand Paris est bien doté en espace de nature...1 km autour d’une habitation c’est un périmètre large (et pourtant). Au niveau international est préconisé un maximum de 300 mètres à parcourir pour avoir un accès a un espace de nature.

Avec l’hypothèse de 300 mètres (et non de 1 km cette fois), la carence en espaces de nature est bien plus significative (Liotta et al, 2020)

Si la population de l’IRIS a accès aux espaces de nature cela ne dit rien non plus sur les besoins des individus par rapport à ces espaces, ni sur la “qualité” des espaces. Plusieurs études montrent que les préférences varient bcp d’une personne à l’autre.

En idf dans Ta et al (2019) http://www2.centre-cired.fr/IMG/pdf/cired_wp_2020_78_ta_tardieu_levrel.pdf on montre que les individus sont prêt à effectuer des distances très différentes selon la qualité des espaces de nature, notamment s’ils contiennent des arbres ou des espaces en eau

Bref, en cette période troublée particulièrement, la « renaturation » serait bienvenue pour un certain nombre de citadins en IDF. Elle contribue à leur santé mentale, a la réduction des îlots de chaleur, des inondations et j’en passe.