Les agissements et violences sexistes : qu’est-ce que c’est ?

Petite parenthèse
J'écris ici de manière binaire, donc comme perçu comme la société actuelle, pour faciliter la compréhension et l'écriture du sujet.
Mais n'oublions pas que le genre est une construction sociale et n'a rien à voir avec la biologie.

Tout d’abord, qu’est-ce que le sexisme ?

C’est un regroupement d’idées et de comportements qui tendent à stigmatiser, décrédibiliser ou délégitimer les personnes perçu'es comme femmes (non le sexisme anti-homme n'existe pas), à cause de leur sexe et/ou de leur genre.

Tout cela se basant sur des stéréotypes qui ont pour objet ou pour effet, de façon consciente ou inconsciente, d’inférioriser les femmes de façon insidieuse, voire « bienveillante ».

C’est une forme de discrimination et d’oppression systémique, qui empêche les femmes d’avoir socialement l’égalité. Malgré que la loi punisse le sexisme, la réalité est tout autre: il est toujours présent et particulièrement peu puni.

Je parlerai de ces-dites lois à en 2e partie

Les agissements sexistes sont le reflet d’un sexisme ordinaire présent et souvent banalisé. C’est un terreau qui facilite et légitime les inégalités. 80 % des femmes salariées considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes,

avec des répercussions sur la confiance en soi, la performance et le bien-être au travail.

Voici plusieurs manifestations du sexisme ordinaire, qui sont reconnues officiellement par la loi :

- les remarques et blagues sexistes : il s’agit de sexisme caché et protégé sous le couvert de l’humour, n’allant que dans un sens et est imposé.

L’excuse facile de l’humour et de l’auto-dérision est souvent utilisée, mais n’affecte que la personne ciblée, c’est donc à ellui de décider si c’est tolérable ou non, à personne d’autre.
Par ex, les blagues sur les blondes qui sont présentées comme "idiotes" par essence ;

- l’incivilité, l’irrespect, le mépris : ils sont souvent adressés aux individus d’un même sexe, et constituent une des formes de sexisme hostile.
Par exemple : ne pas donner la parole ou interrompre les propos tenus par une femme ;

- les interpellations familières : elles font subir à l’individu qui en est la cible, une forme de paternalisme infantilisant, voire sexualisant.
Par exemple : « ma belle », « ma jolie », « la miss » ;

- les normes sociales de genre : elles obligent les individu’es à se conformer aux stéréotypes de genre. Cela se manifeste principalement à travers des injonctions, de simples remarques, ou grâce aux médias, etc.

Par exemple : critiquer une personne perçu’e comme femme car son style ou sa silhouette n’entrent pas dans les codes féminins ; ou traiter qqn perçu’e comme homme de « fillette » car il n’a pas les codes de la virilité ;

-la complémentarité des compétences: elle consiste à attribuer à un genre un registre de compétences unique et empêche ainsi l’accès à certaines fonctions ou activités. Les femmes et hommes sont perçus comme incapables de faire certaines choses, à cause des codes sociaux de genre

Par exemple : les femmes seraient plus douces, plus à l’écoute, et les hommes plus solides, plus logiques.

Voici quelques exemples de lois contre le sexisme ; plus précisément contre les agressions et violences sexistes et sexuelles :

- Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui concerne :

• Libre choix d'activité
• Entreprises et égalité professionnelle
• Pensions alimentaires
• Lutte contre les violences
• Avortement
• Image des femmes
• Parité en politique
• Présence des femmes dans les institutions

- La loi du 17 août 2015 a introduit la notion d’ « agissements sexistes » (certain’es concerné’es préfèrent le terme « agressions ») et la loi du 8 août 2016 a notamment renforcé ces dispositions.
Selon l’article L.1142-2-1 du Code du travail :

« Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. »

- Les agissements sexistes sont également détaillés dans le statut général des fonctionnaires selon l’article 6 bis de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires :

« [...] Aucun fonctionnaire ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant [...].»

-loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, notamment modifiée par la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels prohibe les agissements sexistes

L’auteur’ice (collègue ou supérieur’e hiérarchique) qui adopte de tels agissements peut faire l’objet d’une sanction disciplinaire de la part de l’employeur’se.

Merci à @19_o1l pour m'avoir motivée et aidée à écrire ce thread

Voici des sources et des liens utiles : https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/dossiers/sexisme-pas-notre-genre/vos-droits/

https://www.gouvernement.fr/action/loi-renforcant-la-lutte-contre-les-violences-sexuelles-et-sexistes

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/carrieres_et_parcours_professionnel/egalite_des_chances/guide-violences-sexistes-et-sexuelles-Comprendre-et-Agir.pdf