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Ce que je sais c'est que nous allons vivre 6 à 8 semaines très difficiles, avec leurs lots de drames, de douleurs et d'épuisements.
Ce que je sais c'est que cette situation, contrairement aux éléments de langage du gouvernement et de ses soutiens

n'a pas été une soudaine découverte
Ce que je sais c'est que certains avaient annoncé la levée du monstre pour octobre si rien n'était fait en septembre et rien ou presque n'a été fait
Ce que je sais, c'est que la gestion de la deuxième vague est en miroir de celle de la première

vague. La même lenteur décisionnelle des responsables politiques, la même morgue, le même ton professoral, les mêmes mauvais choix, la même méconnaissance totale du fonctionnement des modes de contaminations de la maladie et de son inexorable accélération.

Ce que je sais c'est que nous médecins de terrain avons alerté, très tôt, en juin, juillet aout et que, comme lors de la première vague nous avons été peu entendus, tant en haut la médecine de ville est ignorée.

Ce que je sais c'est qu'une poignet de femmes et d'hommes ont usé d'arguments d'autorités pour défendre des théories de dénie dangereuses, construites sur la mise au pilori de l'immense majorité des médecins.
Ce que je sais c'est que ceux là ont sali notre profession et,

par leur influence médiatique nous ont fait perdre du temps, beaucoup de temps, un temps qui se comptera en victimes.
Ce que je sais c'est que nous avons été trahi, et mis en danger par nos autorités de tutelles, et que face à la maladie, sans armes nous avons fait le job.

Ce que je sais c'est que cette absence totale de reconnaissance, recommence encore et encore, au travers de l'incapacité de l'exécutif à entendre la médecine de ville.
Ce que je sais c'est que les "on ne savait pas" des ex et actuel premiers ministres sont pitoyables,

et que l'on ne peut étendre cette ignorance aux médecins alors que l'on est juste mal conseillés et incapable du moindre discernement.
Ce que je sais c'est que que la vague se lève plus vite si l'on ouvre grand les vannes par la recherche bourrine du plus grand nombre de tests

RT PCR et que l'on sabote ainsi la campagne tester tracer isoler.
Ce que je sais c'est que cette vague est là , énorme, et que face à elle nous sommes armés de nos seuls moyens, sans dotation de sécurité, fantassins invisibles, blouses transparentes.

Ce que je sais c'est que cette fois, nous serons tous confrontés au virus, et qu'une fois de plus, les ARS DGS CNAM HAS CPIAS vont multiplier les circulaires, ordres et contre ordres, notes et alertes, dont le nombre ne sera que la traduction de l'incapacité à gérer la crise,

pour qu'au final ne parle que le terrain et ne s'exprime que la vérité du soin.
Ce que je sais c'est que nous n'accepterons pas une fois de plus le mépris, la mise en danger, l'oubli de la médecine de ville. Nous avons appris de la maladie,

nous avons appris des erreurs de nos dirigeants, nous ferons front non pas parce que telle ou telle structure "indispensable" et au final ridicule nous le demande mais parce que nous le voulons.