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Albi, 1434 : l’évêque Pierre de Neveu meurt. Aussitôt, une lutte pour sa succession s’engage. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle devient très vite acharnée. «Aimez-vous les uns les autres», qu’il disait. Oui mais pas quand un siège épiscopal est en jeu…

Deux prétendants s’opposent. Le premier est Bernard de Cazilhac. Prévôt de la cathédrale d’Albi et prieur de Notre-Dame de Fargues, il est élu par le chapitre cathédral (les chanoines) d’Albi, conformément à une disposition prise récemment par le concile de Bâle.
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Son rival est Robert Dauphin d’Auvergne, évêque de Chartres. Grâce à l’intervention du roi Charles VII, il a été nommé par le pape Eugène IV à l’évêché d’Albi. Et devinez quoi : le pape n’apprécie pas vraiment la tenue à Bâle du concile, qui ose affirmer sa supériorité sur lui.

Parti se faire ordonner évêque à Bâle, Bernard de Cazilhac laisse son frère maître de la ville. Mais Robert Dauphin en profite pour pointer le bout de son nez. La population se révolte et il peut prendre possession du siège épiscopal en 1435. Qui va à la chasse perd sa place…

…Et qui va à la pêche la repêche ! En effet, cette même année, Robert Dauphin quitte Albi pr aller en Auvergne régler quelques affaires. Bernard de Cazilhac et sa famille en profitent pour lever une armée, entrer de force dans Albi et s’emparer de la cathédrale.
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Comme le roi a autre chose à gérer (faire la paix avec le duc de Bourgogne), Robert Dauphin se retrouve sans évêché et sans soutien. Mais il est apparenté à Rodrigue de Villandrando, un redoutable capitaine castillan dont la réputation n’a d’égal que l’appât du gain.

Il lui promet donc 6 000 écus, deux places fortes et tout le butin qu’il pourra faire s’il accepte de reprendre Albi. Une offre aussi alléchante ne se refusant pas, Villandrando mobilise aussitôt ses hommes (plusieurs milliers) et prend la direction d’Albi.
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Petite précision : quand Villandrando approche, les populations tremblent. Il est en effet connu dans tout le royaume pour la qualité de ses pillages. Et arrivé aux abords d’Albi, il fait brûler une partie des faubourgs, histoire de montrer que sa réputation n’est pas usurpée.

Conformément aux pratiques de l’époque, plutôt que d’entamer un siège en règle, Villandrando ravage les campagnes environnantes. Du haut des remparts albigeois, on peut ainsi voir s’élever les fumées des incendies en train de détruire les villages et les champs rendus incultes.

Sans espoir de secours, Bernard de Cazilhac et la ville doivent capituler. Villandrando fait son entrée dans Albi, en armes, se dirigeant directement vers la cathédrale. A l’entrée, il descend de son cheval, va vers la chaire épiscopale et s’y assoit. Mission accomplie.

Cependant, Bernard de Cazilhac, qui n’a pas renoncé à l’évêché, s’est réfugié à Cordes-sur-Ciel. Villandrando l’assiège en 1437 mais Cazilhac parvient à s’évader. Entre combats armés et procédures judiciaires, le conflit dure encore plus de deux décennies.
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Robert Dauphin ne craindra jamais vraiment de perdre Albi et il en reste l’évêque effectif jusqu’à sa mort en 1461. C’est seulement à ce moment-là que Bernard de Cazilhac peut enfin officier en tant qu’évêque d’Albi. Mais... il meurt quelques mois plus tard, en 1462.

[FIN DU THREAD]
Merci (encore) à Christophe Furon pour ce thread, vous pouvez le retrouver dans l'épisode 29 du #podcast où il vous parlait de La Hire et Poton de Xaintrailles, deux fidèles de Charles VII qui ont combattu aux côtés de Jeanne d’Arc
https://passionmedievistes.fr/episode-29-christophe-compagnons-jeanne-darc/