J’ai vu passer un tweet de notre chère Claire (cc @claireplacial) sur le lien au tombe. Elle disait qu’elle était « inquiète » de la situation parce qu’elle devait aller se recueillir sur la tombe d’un proche avant de rentrer à Metz.
Ça c’est pour le contexte.
Ça c’est pour le contexte.
Et je réalise, vous vous en foutez probablement, que cette question du rapport intime à la tombe est une question passionnante. Qu’est-ce qu’une tombe ? Qu’est-ce que l’on y attache ?
Une tombe pour moi, c’est d’abord une image. Un espèce de lieu mental où l’on peut dialoguer avec nos morts. C’est là que se canalise mon imagination quand je me représente mes grands parents.
Mais je réalise que si c’est un lieu mental avant d’être physique, c’est pour deux raisons :
- Les grands parents maternels sont enterrés loin de chez moi, on y va une fois par an. Il fallait faire vivre leur souvenir autrement.
- Les grands parents maternels sont enterrés loin de chez moi, on y va une fois par an. Il fallait faire vivre leur souvenir autrement.
- J’ai pas de tombes auxquelles raccrocher ma famille paternelle. J’ai des histoires (je vous raconte après), quelques photos mais pas de lieu. En l’état, impossible d’aller au bled pour voir ces tombes (et plus largement pour me forger une mémoire mentale et sensible de l’exil).
Une petite histoire !
Ma grand-mère est morte au mois de mai il y a plusieurs années (au moins 10 ans, peut être même 11 ans). Son père est mort quelques mois plus tard. Leurs tombes sont collées.
Ma grand-mère est morte au mois de mai il y a plusieurs années (au moins 10 ans, peut être même 11 ans). Son père est mort quelques mois plus tard. Leurs tombes sont collées.
La légende raconte (mon père donc) que l’olivier sur la tombe de mon arrière grand père s’affaisse totalement sur celle de sa fille, comme pour la protéger.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que cette histoire d’image mental avant des lieux physiques, ça crée des modes de recueil particulier, où le lieu physique rompt presque l’équilibre imaginaire sensible.
C’est presque comme si le recueil sur un lieu physique rendait tangible la mort alors que le dialogue imaginaire avec les morts faisait vivre et exister leur souvenir.
Ce thread a ni queue ni tête. Mais souvent, j’ai le sentiment que mes morts veillent. Qu’ils sont trop nombreux, à être partis trop tôt mais qu’ils sont là, près de moi, à veiller
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