D’où le “celles qui épouseraient leur rôle traditionnel africain”. Faut savoir tout lire avant de commenter. https://twitter.com/nayaerolasphere/status/1320678291611811841

Sans compter qu’on exclue pas les femmes qui adhèrent au “kemitisme” dans le groupe “les kemites” (même si vous êtes en majorité des hommes dans sa promotion, ne nous mentons pas...)

Et sans compter qu’on a pas dit que les kemites sont les seuls ennemis aux intérêts des femmes noires...
Mais bon, il est tellement plus facile de parler de comment les femmes noires sont ceci cela, que d’accepter que le patriarcat profite D’ABORD aux hommes...

Qu’importe qui le défend.

En plus, le choix de cette périphrase n’est pas un hasard de ma part : elle a aussi pour but de moquer cette réduction de la femme noire à son rôle de génitrice comme qqchose de particulièrement “africain”, et comme si l’Afrique est un monolithe...

L’autre caractèristique très néfaste des hoteps/kemites est de tellement rechercher une gloire perdue d’une Afrique fantasmée pour retrouver notre humanité en tt que noir.e, qu’ils en gomment ttes les nuances et aiment parler des cultures qui ne rentrent que dans leur agenda...

C’est pour ça qu’il y a tjs cette exaltation de cette fameuse complémentarité homme/femme, qui laisse évidemment de côté tout “déviant de genre” (LGBT de façon très forte évidemment, mais même simplement les “femmes qui refusent leur rôle”...)

C’est pour ça que même si beaucoup de lecture féministe radicale est occidentale et écrite par des blanches, il y en a des percutantes selon de quoi on parle. Ici, on peut notamment penser à “Les femmes de droite” (A. Dworkin)...

Les femmes qui épousent la vision hotep sont des “femmes de droite” dans notre contexte. Ce sont celles qui acceptent qu’il y a un certain privilège à être dans la norme, font tout pour y être et en supporter la structure...

Extrait expliquant la droite dans le livre :

Et si vous suivez les hotep et la condition de la femme, il s’agit toujours pour les femmes d’accepter leur “devoir divin de la procréation”, et il en découle toujours “naturellement” les tâches qui devraient être dédiées aux femmes...

C’est pour ça que vous avez toujours cet étrange paradoxe - pas si étrange - de la femme noire en tt que “reine”/“déesse” mais tt qu’elle ne fait pas ce qu’elle veut, qu’elle reste une mère nourricière soumise à son homme...

On rentre tout à fait dans ce que nous explique Dworkin, que les femmes hotep ont leurs “fonctions de classe de sexe (...) officiellement applaudies (...) et exploitées dans des limites claires et précises”

Comme Dworkin explique, les femmes de droite ne sont pas ignorantes face à leurs conditions de subalterne (du moins dans leur majorité), mais la solution du féminisme leur semble irréaliste...

Et souvent, elles adhèrent bien sûr à leur certaine supériorité sur “celles qui ne sont pas des femmes”...

Tout ce thread pour dire quoi ? Que certains doivent arrêter de se trouver révolutionnaire pour penser l’aliénation des femmes quand il y a des tas de lectures féministes...

Et ici, je n’ai même pas parlé du fait que toutes les sociétés africaines n’ont pas tjs fait un focus sur le couple qui féconde pour créer leur classe de sexe, ni a eu tjs besoin de rejeter les “déviants de genre” pour être une société...

J’utilise exprès l’expression “déviant de genre” pour parler de non conformité aux rôles sexués tels que connus aujourd’hui car...

appliquer les grilles de lecture LGBT occidentales n’a pas toujours de sens dans les sociétés africaines avant la colonisation, ça évite de reprendre ce vocabulaire très clivant et qui déclenche des débats identitaires, et ça permet de parler des rôles attendus selon...

...différentes cultures africaines (ou bien sûr des traces qu’il en reste)...

Le rejet des “LGBT” n’est pas uniforme, peut être lié à l’homophobie des colons mais des fois aussi par rapport à certaines traditions ancestrales, car l’Afrique encore une fois n’est pas un monolithe...