Vie privée / vie publique des #écrivains.
Une question d& #39;auteure lue ailleurs (sur un autre angle) m& #39;amène aux désopilants 2 cts du jour.
Les auteurs en début de carrière se posent forcément cette question : publier sous "real name" ou pseudo ?
Ma réponse : sous *pseudo* ! :-S
Une question d& #39;auteure lue ailleurs (sur un autre angle) m& #39;amène aux désopilants 2 cts du jour.
Les auteurs en début de carrière se posent forcément cette question : publier sous "real name" ou pseudo ?
Ma réponse : sous *pseudo* ! :-S
Je n& #39;ai cessé de me mordre les doigts, au cours de années, vraiment, de ne pas avoir mieux séparé mes "identités", à cet égard.
Et vous pouvez payer cette erreur par 1 (2, 3, 20...) stalkings en règle. Et d& #39;autres situations très dérangeantes.
Quelques anecdotes édifiantes ?
Et vous pouvez payer cette erreur par 1 (2, 3, 20...) stalkings en règle. Et d& #39;autres situations très dérangeantes.
Quelques anecdotes édifiantes ?
En début de carrière, n& #39;imaginant pas que je deviendrais & #39;célèbre& #39;, j& #39;étais "sous mon vrai nom", notamment sur la communauté virtuelle d& #39;une très grosse asso d& #39;adoptants, où (comme nous tous) je confiais les différents défi de ce processus.
(monumentale erreur ? _oui_)
(monumentale erreur ? _oui_)
Tout allait bien jusqu& #39;au jour où un autre membre m& #39;a dit: "Tu fais quoi comme job, Léa ? Ce n& #39;est pas toi, l& #39;écrivaine dont ils ont parlé dans Le Monde, cette semaine" ? (aïe). Mes tentatives d& #39;éluder firent ouf et plouf. Et à partir de ce moment-là, ce fut la Bérézina ::
Tous se mirent en tête de me lire, et de décrypter (ou invalider) mes arguments dans le groupe de réflexion auquel je participais (sur l& #39;adoption monoparentale, en particulier par des adoptants homosexuels) à la & #39;lumière& #39; de mes écrits ; me taxant d& #39;une certaine... complaisance.
On se mit à me poser plus de question sur le succès de mon premier roman que sur l& #39;adoption per se.
Et, pire encore, j& #39;ai réalisé que tout ce que j& #39;avais pu confier sur le passé difficile de mon fils pouvait ensuite être exposé.
J& #39;ai dû partir.
Et, pire encore, j& #39;ai réalisé que tout ce que j& #39;avais pu confier sur le passé difficile de mon fils pouvait ensuite être exposé.
J& #39;ai dû partir.
More ? Lorsque ma fille est entrée au collège, sa prof de français, lisant la fiche contact : "votre mère s& #39;appelle Léa Silhol ? Comme l& #39;écrivain ?"
Ma gamine, amusée : "c& #39;est elle."
Moins amusée lorsqu& #39;on lui demanda ensuite, sans cesse, "de me faire venir" en conférence.
Ma gamine, amusée : "c& #39;est elle."
Moins amusée lorsqu& #39;on lui demanda ensuite, sans cesse, "de me faire venir" en conférence.
Jusqu& #39;au pinacle de la chose : le jour où elle rentre en larmes parce qu& #39;une prof de français qui-aime-tant-ce-que-je-fais lui a asséné en pleine classe : "Mlle, quand on a une mère qui écrit comme la votre le fait, on n& #39;a *pas le droit* de rendre un devoir aussi x*^$".
Ma fille écrit très bien, ceci dit (amha).
Mais plus encore : elle n& #39;avait certainement pas subir une réflexion aussi *effarante*. Ni à payer les pots cassés du métier de sa mère.
Par évidence, oserais-je dire :(
Mais plus encore : elle n& #39;avait certainement pas subir une réflexion aussi *effarante*. Ni à payer les pots cassés du métier de sa mère.
Par évidence, oserais-je dire :(
J& #39;avais déjà été choquée lorsqu& #39;une gamine de sa classe avait soudain voulu devenir amie avec elle sous l& #39;incitation de sa grande soeur (fan)
À cette époque, atterrée, j& #39;ai commencé à dire à mes enfants : si on vous pose la question, dites que je ne suis pas & #39;cette& #39; Léa Silhol.
À cette époque, atterrée, j& #39;ai commencé à dire à mes enfants : si on vous pose la question, dites que je ne suis pas & #39;cette& #39; Léa Silhol.
More ? Mon numéro est resté deux semaines "hors liste rouge" lors d& #39;un bug. Pendant cette période cinq lecteurs distincts ont réussi à le trouver, et à me passer des "fan calls". J& #39;ai dû changer de numéro, n& #39;appréciant vraiment pas.
D& #39;autant que si vous êtes mariée, et que le nom de votre conjoint est connu, certains fans-fous-déments peuvent vous trouver en le pistant... lui.
Et nos compagnons ou compagnes ne signent pas pour ce bullshit, eux non plus, hm ?
Et nos compagnons ou compagnes ne signent pas pour ce bullshit, eux non plus, hm ?
Ce n& #39;est là qu& #39;une fraction des énormités auxquelles j& #39;ai eu droit, celles qui se rapportent strictement au fait, disons, que j& #39;aie choisi de ne pas adopter un pseudonyme protégeant (mieux) mon identité. Et qui m& #39;ont fait déplorer ce choix.
Mes lecteurs étaient peut-être... extrêmes, me dira-t-on. Mais les & #39;non fans& #39; (l& #39;asso adoption, par ex.) l& #39;étaient tout autan. La fascination attachée à l& #39;art peut être morbide. C& #39;est moins le cas à présent que la littérature forme moins une... niche élitiste, disons. *Mais*...
Nous vivons une époque extrême. Et cela ne s& #39;arrange guère. Dans une contexte où formuler ses opinions (ou juste défendre la liberté d& #39;expression) peut amener à des drames fatals, protéger sa vie privée, et ses proches, me semble vraiment... vital :/
On envisage rarement, en début d& #39;activité, ce genre de dérives (qui restent pour moi sidérantes). Mais notre nom civil n& #39;appartient pas qu& #39;à nous : il engage aussi nos proches.
My 2 cts, donc : ô jeunes aventuriers qui allez braver cet étrange océan... sortez couverts !
My 2 cts, donc : ô jeunes aventuriers qui allez braver cet étrange océan... sortez couverts !
Je me vois obligée d& #39;ajouter un codicille, suite à une réaction à ce thread, que je reçus en privé. Je précise donc que pour moi publier sous pseudo ne correspond en rien (0%) à une "dissimulation" (de quoi que ce soit, et *certainement pas* de "soi").