#Thread Couvre-feu

1940 les boches placent Paris sous couvre-feu de 20h à 6h

1961 les travailleurs nord-africains doivent s’abstenir de circuler dans les rues de Paris de 20h30 à 5h30

2020 la haute-bourgeoisie décrète le couvre-feu et privatise Paris de 21h à 6h
Pendant longtemps, l’historiographie expliquait les évènement de 1961 en opposant de manière binaire la police et le FLN pour dégager les responsabilités dans la crise, la répression et son ampleur.
Les études post-coloniales (celles que Macron incrimine dans la montée du terrorisme islamiste pour masquer ses propres méfaits et contradictions), ont ensuite présenté les violences policières de cette période dans le contexte plus large de la colonisation. Pourquoi ?
Une « violence coloniale » au sens où cette violence fut en partie importée des colonies et résultait d’une vision raciste des dirigeants envers les « Indigènes » dont l’attitude menaçait l’État et la société française d’« algérianisation », pour reprendre leur expression.
Il ne s’agit pas de mettre au second plan le fait que la classe dirigeante française a toujours été socialement séparatiste et ultra-violente à l’égard des classes les plus précaires, des travailleurs, ouvriers, paysans, opposants politiques et autres révolutionnaires...
Aux yeux des chercheurs post-coloniaux, il s’agit de montrer la particularité de ces événements au sens historique et sociologique.

2 critères justifient le recours à l’adjectif «colonial» pour qualifier les mesures politiques de cette période et les violences associées :
- le contexte géographique et politique, et le lien avec un Maghreb en ébullition contre la tutelle française où Maurice Papon exerça

- la cible visée, à savoir spécifiquement des sujets coloniaux.
Jim House et Neil MacMaster insistent sur l’expérience de la répression de mouvements terroristes et insurrectionnels acquise par Maurice Papon au Maroc puis en Algérie, d’où il arrive en 1958, lorsqu’il est appelé à la préfecture de police de Paris.
Quid des politiques Macronistes ?

En 2020, les politiques d’Etat s’inspirent autant d’un racisme coloniale latent que du mépris de la haute-bourgeoisie néolibérale envers les travailleurs dont elle est propriétaire (de la force de travail) : c’est l’islamogôchisme
#Thread « Nous sommes la 6e puissance économique mondiale. La pénurie n’est pas involontaire, elle a été sciemment orchestrée par les dirigeants pour s’adapter à la compétition mondiale.
Moins il y a de lits de matériels, de médicaments, de personnels, plus il y a d’agilité, d’innovation de dépassement, d’adaptation et cela est considéré comme moteur de progrès. Il faut être performant, moderne. C’est avec cette injonction que s’est faite la gestion de l’hôpital.
Mais cette crise du coronavirus, comme la crise climatique, révèle le retard des gouvernants, dont les visions sont de + en + inadaptées aux réalités et éloignées du bon sens des populations qui, bien qu’asphyxiées, tentent au contraire de se réveiller et de se responsabiliser.
Cette vision néolibérale est totalement contraire aux conditions de la vie et aux besoins fondamentaux des vivants. C’est aussi le cas dans le monde de la recherche et de l’enseignement détruit par cette culture de l’optimisation et de l’innovation sur fond de pénurie.
Dans la vision néolibérale, les individus sont de la chair à exploiter et leur conduite doit être modelée par les recommandations des experts.

Les crises du Covid et climatique révèlent le retard des gouvernants, leur vision inadaptée et éloignée du bon sens des populations.
Dans leur vision productiviste, comptable et manageriale règne la loi du plus fort, du plus riche.

C’est leur aveuglement du flux et leur phobie irrationnelle des stocks qui leur a fait détruire nos stocks de masques, nos contingents de lits et nos effectifs de soignants.
C’est le même aveuglement qui les conduit à supprimer des postes de chercheurs et d’enseignants capables d’avoir une vision sur le temps long, pour leur substituer une main d’œuvre précaire, fluide, adaptable. Le capitalisme prend le pas sur le modèle du bien commun/public.
Dans ces métiers de santé, d’éducation et de recherche, nous passons de plus en plus de temps à l’évaluation, à l’optimisation, à la compétition et de moins en moins de temps à soigner, éduquer et faire de la recherche.
C’est cela le néolibéralisme : un Etat fort, bureaucratique, avec, comme dans les entreprises, des des managers qui donnent des caps, appliquent des politiques intrusives, invasives, qui harcèlent, broient le tissu social et les espaces de solidarités et imposent leurs règles.
C'est un Etat qui est dans le contrôle de tout, à la différence de l’ultra-libéralisme "trumpien " qui laisse les populations sans règles comportementales face à la sauvagerie du marché. Ces 2 libéralismes servent le marché de manière différente mais sont tout aussi dangereuses.
Toutes les sphères de la société sont concernées. En médecine, on tient compte du patient, de sa plainte, de son mal. Cela est jugé archaïque et dépassé. La médecine dite «proactive» et numérique tourne le dos à la médecine traditionnelle qui porte assistance à la personne malade
La médecine proactive demande à l’individu de taire sa souffrance, de s’adapter et d’être comptable de la manière dont il optimise les risques.Cette médecine est dépourvue de toute réflexion critique sur les facteurs environnementaux des maladies et sur nos organisations sociales
Le néolibéralisme n’est pas seulement sur les places financières ou dans les entreprises il est en chacun de nous, dans nos minuscules façons de vivre.

Il est temps de retrouver notre puissance vitale et d’agir sur notre propre environnement local.
GJ, manifestations, crise du covid... nous comprenons que nous ne sommes plus seul face à l’écran, face au chef, face à la hiérarchie, et que les populations de citoyens peuvent elles aussi ‘s’armer’ collectivement, par-delà les clivages de secteurs, de classes et de générations.
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