Qu'il y ait un rayon hallal au Carrefour du coin, tout le monde s'en fout complètement, ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit.
C'est bien plus subtil que cela. La stratégie est la même dans tous les pays du "Dar al Harb", même s'il y a des adaptations en fonction du contexte https://twitter.com/LobmS_Y/status/1318829320664731648
En fonction du contexte juridique, politique et de l'importance des communautés musulmanes dans le territoire.

Une fois de plus, il faut reparler ici du rôle FONDAMENTAL, pivot, des associations caritatives islamiques parce que c'est à travers elle que tout se passe ou presque.
Quand on remonte l'écheveau, 9 fois sur 10, on retombe sur les mêmes filières. Pendant ces deux dernières décennies, l'Arabie Saoudite (IIRO) et l'Iran (Croissant rouge) ont été les principaux protagonistes du jeu, auxquels se rajoutent une myriade de prédicateurs et de princes.
Dans certaines émirats, comme le Qatar ou le Koweit, dans une moindre mesure et un contexte différent, des pays comme le Soudan, et aujourd'hui, la Turquie, véritable fer de lance, rouleau compresseur de la propagande frériste.
La stratégie de ces associations est simple, et toujours la même : se substituer à l'état. S'y substituer en tant qu'autorité tutélaire, en tant que pourvoyeur de services, et en tant qu'autorité morale. Cette substitution se fait différemment selon le contexte.
Dans les pays où l'état est déficient et incapable de remplir son rôle régalien, la substitution se fait naturellement. En Egypte, en Jordanie, au Liban, à Gaza, les exemples sont parlants. Dans les pays occidentaux, la stratégie est la même, mais la tactique diffère et s'adapte.
Protéger, consolider et renforcer le fait religieux partout où il existe déjà, et poser les jalons là où il est faible ou minoritaire. Poser les jalons, ça veut dire créer des écosystèmes (pas simplement des communautés) plus ou moins autonomes et créer des faits accomplis.
Et ça veut dire faire en sorte de couper la population cible de l'influence potentielle extérieure. Ca passe par un réseau massif de bienfaisance, donc, mais pas seulement. Ca passe également par des systèmes éducatifs parallèles, des commerces, des dispensaires, des associations
Ceci afin qu'à aucun moment, idéalement, la population cible ne risque de subir l'influence "occidentale". Et tout cela est financé directement par la zakkat/la sedaqqa, et de plus en plus par des moyens de plus en plus pénibles à tracer/surveiller.
Rien que de remonter un réseau d'Hawala, c'est un véritable enfer pour n'importe quel service de renseignement Ne parlons même pas d'autres moyens plus modernes comme les cryptomonnaies.
A ce jeu, ils sont redoutables, ils suffit de voir le nombre de territoires qui échappent totalement à l'état en France depuis déjà 20 ans. Donc, naturellement, l'école est en première ligne, parce qu'il faut s'efforcer d'empêcher les enfants d'apprendre l'histoire.
Et pour ça, il y a pléthore de méthodes, complémentaires : enseigner aux gosses dès tous petits qu'il n'est pas question d'aborder certains sujets, renforcer considérablement dans la conscience collective musulmane la pregnance du concept de l'"Oumma"
Monter en épingle l'actualité internationale pour chauffer la jeunesse à blanc, faire pression voire carrément menacer les chefs d'établissements et les profs pour les pousser à renoncer à certains enseignements, etc. Dans ce travail de sape, ils ont de nombreux alliés locaux.
Ils peuvent compter sur la bienveillante collaboration ou la passivité naïve d'associations antiracistes, et de certains partis politiques, qui vont avec enthousiasme les aider dans leur démarche de démolition, par l'intermédiaire du "décolonialisme".
En expliquant à ces populations qu'elles sont colonisées, donc qu'elles doivent se libérer du joug colonial occidental, donc, que réfuter les manuels scolaires, réfuter le darwinisme, refuser l'enseignement de la Shoah, que tout ça, c'est de la "résistance"
C'est de "l'antiracisme", donc par logique inversée, si c'est de l'antiracisme, ça veut dire que l'enseignement de ces matières EST du racisme. Ajoutez à cela la peur de "choquer", de "blesser", de "stigmatiser", de "provoquer", ça donne le cocktail "pas de vague".
Le fait accompli. En les aidant à faire de l'entrisme politique, soulignons le, à droite comme à gauche (même si plus souvent à gauche), dans les mairies, cela va ensuite démultiplier le clientélisme et accentuer ces phénomènes.
Le travail de sape de la société française, depuis 1989 et l'histoire du "Tchador", il est là : il s'agit de faire sauter les digues une par une : les signes religieux, d'abord, les programmes scolaires, les caricatures, chaque choses après l'autre.
Il faut comprendre que le problème est bien moins religieux que politique.

Pour ceux qui veulent comprendre comment fonctionnent ces associations caritatives islamiques, je ne peux que recommander une nouvelle fois cet ouvrage :
L'ouvrage date de 2002 : là encore, ça veut dire que, de la même façon que ls travaux de Bensoussan ou le Rapport Obin, on sait tout cela depuis près de 20 ans. On sait comment tout cela fonctionne, quels sont les prédicateurs, les buts poursuivis et les moyens engagés.
Les politiciens qui partent à la chasse au Hallal au Carrefour du coin n'ont strictement rien compris. Ce faisant, ils marginalisent les musulmans paisibles qui voient une attaque frontale contre leur foi, et donnent du grain à moudre aux gens qui les poussent à se murer.
Ces propos ne peuvent que hérisser, et auront plus de chances de crédibiliser les discours de Sayid Qutb ou Youssef Qaradawi. Tout à fait l'inverse du résultat escompté.

Laissez les rayons hallal tranquilles, et tapez aux sources du problème. il est politique, pas alimentaire.
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