A l'adresse de ceux qui veulent émanciper verticalement les jeunes religieux, qui vivent dans un système très structuré par la foi, la séparation entre eux et les autres, éloignés de la culture profane, quelques conseils d'une juive orthodoxe:

(Oui, je m'amuse à penser contre moi même, parce que le niveau du débat fait un peu pitié là)

Règle 1: la contrainte législative ou judiciaire ou même les intimidations ont pour effet de faire adhérer encore plus fort à ses croyances et pratiques.

Ce qui est poursuivi, chassé, ou même disqualifié publiquement par l'autorité de l'Etat devient de facto au niveau du vécu résistance. Ca peut même être vécu religieusement comme une épreuve, la joie d'y résister est alors encore plus grande.

Règle 2: Même chose que la règle 1 et encore plus si ce qui est visé est la pratique d'une minorité qui tient à survivre dans son existence de communauté. et qu'il y a entre ladite minorité et la majorité un passé douloureux. Bad idea

Règle 3: qui est lié à ce qui précède. Si la verticalité d'un appareil de pouvoir est contre-productif, les parcours horizontaux sont eux, très très efficaces. J'en veux pour preuve ce qui se passait dans les académies talmudiques juives à l'époque de la Haskala (Les Lumières)

Les bouquins des philosophes se passaient sous le manteau, en douce, et il suffisait d'un étudiant devenu maskil pour "contaminer beaucoup de ses amis", viens je t'emmène à la conférence, viens on va à la réunion. tiens, lis ça. La même pour le communisme ou le sionisme.

L'aura sacrée des livres, l'aura de dangerosité, le fait qu'il faille aller les chercher par soi. L'émancipation est un mouvement qui vient nécessairement de soi et qui a pour tendance naturelle, je dirais, à aller à contre-courant.

Il faut que ce que vous avez à proposer soit désirable, et réponde autrement aux questions fondamentales de la vie, auxquelles répondent déjà les religions que vous voulez combattre ou affaibilir.

Si ce que vous proposez est juste un mantra: Les Lumières, La France, sans aucun autre contenu qu'une douceur de vivre et de prendre des cafés en terrasse, vous ne proposez rien d'autre que d'abandonner quelque chose pour rien.

Règle numéro 4: Rien ne se joue au niveau des institutions, tout au niveau des individus et des gens charismatiques. Aucun jeune musulman qui a le feu sacré ne trouvera en un imam imposé par le culte musulman de France une figure inspirante. Il y verra toujours la main du pouvoir

Conclusion: Sortez du paradigme représsif et de l'évocation litanique d'un passé glorieux, c'est inutile et dangereux, même pour vous.

Voilà, merci, de rien.

RIB en DM.

Ah oui, LE CONSEIL par excellence: si la répression est inefficace, le petit calin sur le museau relativiste l'est encore plus.

"Votre pratique est archaïque mais ce qu'elle est interessante et riche pour la diversité de la Nation ROLALA"

DON'T

Il faudrait réhabiliter le débat chaud, le débat qui déchaîne les passions, celui dont on a peur, l'attaque pamphélaire aux côtés d'autres textes plus constructifs. Mais pas l'attaque du pouvoir, pas l'Etat, dans la culture.

Il faut remettre du risque, de l'enjeu, dans la culture. La subversion érigée en valeur républicaine se contredit elle-même. Quand ils lisaient de la philosophie, dans les yeshivot, ils tremblaient, ils n'en dormaient pas la nuit.

il ne s'agit plus de faire de la place au folklore là. En plus, que c'est souvent maladroit, mal fait. Souvenir impérissable de ce copain dont les mômes étaient dans une école publique et où la maitresse a demandé à chacun de venir en tenue traditionnelle.

La petite arabe en djellaba, le petit noir en africain (ce qui ne veut rien dire), mon pote me racontait qu'il avait été emmerdé parce que ses mômes étant juifs, moitié ashkenazes moitié séfarades, il savait pas trop comment les déguiser.

Je ne sais même plus ce que je voulais dire. Allez je vous laisse, bonne journée!

Ah oui, par pitié, je ne suis pas musulmane, mais de grâce, cessez de construire de toute pièce des figures molles sans aucune solidité qui vous dont plaisir. Par ex proposez mieux que le duel Chalghoumi/ Sefraoui, c'est insultant