L’école de la république ça ne veut rien dire et les profs le savent. Ils savent que leurs élèves ne sont pas logés à la meme enseigne, certains finiront chefs d’entreprises et les autres seront leurs employés. Certes ils ont le même manuel scolaire et la même chaise.

Bien sur certains arriveront à devenir médecin ou avocat, en ayant trimé comme des malades, quand d’autres n’auront qu’à aller faire des stages dans le cabinet de leur parent.

Mais pour la large majorité, l’école de la republique elle ne change pas d’une goutte, les inégalités sociales et raciales dans leur vie. Combien d’enfants issus des classes populaires à la fac ? Dans les grandes ecoles ? Combien arrivent à vivre leur passion, peintre, pianiste

Alors c’est sympa d’avoir le même livre à Henri IV qu’à Romain Rolland. Mais après 16h30 ta classe sociale elle te rattrape avec toute ton intelligence et tes capacités. Les profs savent qu’ils font cours, mais que cela ne change pas la nature de la vie de leurs élèves.

Les profs enseignent la liberté d’expression, mais ils savent que eux même s’ils disaient ce qu’ils pensent en salle des profs de Blanquer, ils finiraient sanctionné. Ils savent qu’un salarié qui exerce sa liberté d’expression contre son patron finira à la porte.

Allez demander aux profs de Melles actuellement s’il y’a une liberté d’expression dans « L’ecole de la république ». Allez demander à @EricBezouSUD s’il y’a une liberté d’expression dans l’entreprise.

L’école c’est surtout l’école d’une République Bourgeoise et c’est ça qui conditionne tout le reste. Faire croire qu’étudier la page 84 de tel manuel, donne la meme chance à tous, c’est du baratin. Contre la Republique Bourgeoise luttons pour la République des Travailleurs.

L’ecole diriger par notre classe, celle qui vit les inégalités, l’exploitation et l’oppression, c’est la vraie solution pour en finir avec une école 10 poids 10 mesures.

Si vous voulez je peux expliquer ma vie, moi je suis fils de cheminot et mére assistante maternelle. J’etais au collège catho St Marie St Vincent dans le 18eme, déjà à l’epoque en 3eme je voulais faire un lycée avec une specialisation dans l’Art. On m’a dit vaut mieux un BEP

La directrice etait une raciste de fou, bourgeoise avec sa veste de tailleur toujours sur les epaules sans mettre les bras dans les manches. Mais bon mes parents ont voulu me mettre dans ce college privé. Mes parents et moi avons refusé le bep car y’avait aucune raison

Du coup redoublage et pour vous dire j’ai eu mon brevet des collèges haut la main, alors que d’autres qui allaient en général l’ont pas eu. Bref j’ai retapé un an gratuit. J’ai fini au Lycée Jacquard dans le 19eme spécialité Brevet Technicien collaborateur d’architecte.

J’ai eu la meilleure note de toute la France au projet d’archi avec 19/20. Du coup j’ai passé le concours de l’EPSAA c’est une ecole d’archi de la mairie de paris à Mairie d’Ivry dans une ancienne manufacture des oeillets. 400 pour 20 places possible que j’ai réussi.

L’école etait gratuite, mais les fournitures etaient super cher, du coup à 19ans bah vu que mes parents sont partis vivre au Maroc. Mon père 1050€ de retraite. Fallait se débrouiller du coup j’avais signé un cdd de 6mois à la sncf. Du coup j’enchainais cours et taf.

Je séchais aussi beaucoup de cours à cause du taf, mais j’etais toujours niquel dans les exams. À la fin de l’année la directrice m’a dit « Anasse on va te virer de l’école parce qu’on te vois pas assez, mais on comprend pas comment t’arrives à avoir autant le niveau ».

Certains profs m’avaient soutenu en disant, que j’etais fort mais que la question de boulot+ecole c’etait pas possible. Que l’annee suivante y’avait encore plus de matos à acheter et que du coup ils avaient peur que ca fasse la même chose.

Bref au final, c’etait impossible de finir les etudes car trop riche pour boursier et trop pauvre pour assumer les achats nécessaires. J’avais meme étais en stage au cabinet De Zegonzac c’est lui qui a fait tous les bâtiments style russe à Bussy St george.

J’ai du abandonné l’architecture alors que j’avais les capacités largement. Aujourd’hui j’ai des potes qui en classe me demandaient de l’aide et aujourd’hui ont leur propre cabinet d’archi, mais hélas on venait pas du même monde. Mais jsuis fier de ce qu’ils sont devenus

Alors pour pas arreter d’étudier mais avec le soucis financier j’ai fait un BTS NRC en altenance à Accor à coté de Jacques Bonsergent. Je tafais plus que j’étudiais, mais j’ai eu le BTS pareil avec 18,5 sur le projet, 15 en eco etc... Mais derrière à la sortie pas de taf

J’ai postulé dans plein de boite à chaque fois on me disait « votre profil nous interesse, mais on va prendre quelqu’un de plus expérimenté ». Bref l’histoire de ma life, pas de taf pendant 9mois et un pote m’a proposé de bosser comme coursier dans les labo de prelevement.

Et puis en 2012 j’ai fini par postuler à la SNCF en tant que fils de cheminot, ma grande soeur cheminote et ma femme que j’avais rencontré au guichet à la SNCF. Tout cela pour devenir prolo car l’ecole de la république, corrige pas les inégalités sociales et raciales de la vie.

Mais Hamdoulah je suis fier de ce que je suis, du combat que je mene aux cotés de bcp d’autres. Je me bats pour que mes enfants et les enfants des autres, vivent dans une société dans laquelle, le fric ne régira pas leurs vies.

J’avais 19 en archi au bac j’aurais du devenir architecte et j’ai eu 7/20 en Francais, mais au final c’est avec les mots qu’aujourd’hui je mets en PLS les éditorialistes et les politiques. Moi même je l’aurais pas cru y’a 15ans. Tout ce que je raconte je l’ai vécu.

Une de mes nombreuses aquarelles, la c’etait un projet de centre commercial etc...

La periode bts quand j’etais mince

Je suis en politique pas par intérêt ou ambition personnelle, mais parce que c’est ma vie. La vie d’un jeune né à Sarcelles, petit fils de tirailleur marocain, fils de chibanis de la SNCF, qui a essayé comme beaucoup, mais qui a été rattrapé par sa condition sociale.

Alors voila ma fierté aujourd’hui c’est de lutter pour offrir un avenir différent à nos enfants et pas un avenir de guerre, de crise climatique, de crise économique et d’épidémies. Mais pour ca va falloir le faire ensemble