Le secteur du luxe est-il à la hauteur de l’urgence écologique ? 🔥

Les résultats de notre enquête sur @LVMH en thread ⤵
LVMH regroupe 70 marques comme @LouisVuitton, @Dior, @givenchy, @celineofficial, @kenzo, @Fendi, @Guerlain, @marcjacobs, emploie 150 000 personnes, pour un CA d’environ 50 milliards d’€ et un bénéfice net de 6,35 milliards d’€ en 2018.
Nos conclusions en bref : le groupe LVMH est peu mature sur les questions écologiques. L’insuffisante transparence dans la mesure de ses impacts et le manque d’ambition dans la transformation de son business model sont à l’image d’un secteur qui doit profondément changer.
On peut saluer cette initiative et ses premiers résultats. Pourtant la stratégie du groupe comporte de nombreuses failles, à commencer par la mesure et l’atténuation de son impact climatique.
Le bilan carbone de LVMH n’intègre qu’à peine le Scope 3, c’est à dire toutes les émissions des activités en amont et en aval de celles du groupe dans la chaîne de valeur.
Ainsi, l’extraction, la production et la transformation des matières premières réalisées par des sous-traitants ne sont pas prises en compte. C’est pourtant une part importante des émissions dans un secteur comme celui du luxe !
💲 Ensuite, LVMH a le mérite de s’être doté d’un prix interne du carbone qui vise à pénaliser les émissions de chaque business unit par le financement d’un fond dédié à réduire l’intensité carbone du groupe.
Fixé à 30€/teq.CO2, ce prix reste toutefois bien loin des estimations scientifiques du coût sociétal du carbone (médiane à 385€/teq.CO2) et les actions financées concernent souvent la compensation plutôt que l’atténuation des émissions.
Ainsi le mécanisme est peu opérant, à l’image des choix faits pour le transport des biens et les déplacements professionnels. L’avion représente ici 86% des émissions liées au transport. Le groupe est très dépendant de son usage et n’a pas de politique globale pour le réduire. ✈
La vision de long-terme fait également défaut au groupe puisque le plan de réduction d’émissions pour 2050 est inexistant, et celui pour 2030 encore en cours d’élaboration.
📈 Et pourtant, LVMH se targue d’avoir réussi à décorréler la croissance de son chiffre d’affaires et celle des émissions de GES : “alors que le CA augmentait de 60% entre 2013 et 2018, les émissions, elles, n’augmentaient que de 7%”.
⚠ Attention, comme précisé ce chiffre ne tient pas compte des émissions indirectes du groupe. Une estimation de notre part sur l’ensemble du spectre nous mène à penser que les émissions ont en fait augmenté de 33% sur la période.
Quant au chiffre d’affaire, notons que le secteur a connu 30% d’inflation sur la période. En réalité, les émissions augmentent presque aussi vite que le CA puisque le groupe n’a pas de politique ambitieuse pour les réduire.
Rappelons aussi que face au dérèglement climatique c’est la baisse des émissions qui compte. Pas leur moindre augmentation.
Du côté de la biodiversité, LVMH a lancé un plan stratégique en 2012 afin de mieux mesurer ses impacts. Le groupe finance également les experts en biodiversité de l’UNESCO afin de réaliser des indicateurs de suivi.
Toutefois le manque de données, et notamment l’impossibilité de mesurer l’impact sur la biodiversité par ligne de produit, empêchent toute évaluation rigoureuse des actions du groupe.
Alors que nous traversons la 6ème extinction de masse, @LVMH et le secteur du luxe ne doivent pas se cacher derrière le manque de standards internationaux et se contenter d’un peu de mécénat pour y remédier.
Face à la raréfaction des ressources, LVMH a fait une analyse de l’impact environnemental de ses matières premières et de sa supply chain. Celle-ci permet notamment de cibler l’impact des emballages, des pollutions diverses et de la production de déchets.
La dernière date de… 2016 ! et mériterait d’être actualisée au vu d’un chiffre d’affaire qui a bondi de 42% depuis.
💰 Pour finir, le groupe dispose d’un formidable pouvoir d’influence, assis sur un budget marketing colossal (6,3 milliards d’€ en 2018 !)
Mais dans leur grande majorité, ces ressources continuent d’être mobilisées pour inciter à la consommation plutôt que de dessiner un nouvel imaginaire pour le secteur du luxe, basé sur la sobriété.
Pour lire notre analyse en intégralité et comprendre notre démarche : https://twitter.com/ReveilEcolo/status/1318218440025440257?s=20
Sans transformation profonde de son business model, @LVMH contribue à accélérer les crises environnementales en cours. En continuant à fermer les yeux, nous courrons à la catastrophe. Mais au moins, tout le monde aura son sac Louis Vuitton. 👜
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