[THREAD // TW crise de panique, claustrophobie]

J'ai une petite anecdote qui, au premier abord, n'a aucun rapport avec mon écriture. Vous comprendrez néanmoins qu'elle est étroitement liée à elle.

Vous êtes bien installés ?

Let's go!

Dimanche après-midi, je me suis rendue à un escape game avec des amis. Le thème : Panik Room. Le principe est simple, et s'éloigne d'ailleurs des escape game habituels.

Un à un, nous devions nous rendre dans un manoir hanté, les yeux bandés et un casque de protection sur la tête, sur lequel était attaché une GoPro et une lampe frontale. Nous devions également nous munir d'une ceinture à laquelle était accrochée un talkie walkie.

Nos coéquipiers se trouvaient dans une salle au-dessus avec un autre talkie et des écrans, et nous guidaient grâce à la GoPro, à la lampe frontale et au talkie walkie. Mais nous, les explorateurs du manoir, étions aveugles et nous devions nous laisser guider.

Nous devions aller explorer le manoir à tour de rôle pour aller récupérer des artefacts et découvrir pourquoi il était hanté. Donc nous étions seuls en bas. Il était possible de s'arrêter à tout moment en formant une croix avec les avants-bras devant la caméra frontale.

Bref, moi, grande amatrice d'horreur et de sensations fortes, je suis super emballée. Je ne fais pas la maligne, forcément, mais le concept me plait et... j'y vais en premier.

Je descends devant l'entrée du manoir, mets mon masque sur les yeux, mon casque, j'enfile la ceinture et ensuite... Je me retrouve seule, devant la porte, à attendre le signal de mes coéquipiers pour entrer.

*grésillement du talkie*

"Si tu nous entends, fais non de la tête !"

J'obtempère, mes coéquipiers me répondent que tout est O.K. et je rentre dans le manoir.

Je vous rappelle : je suis seule en bas, les yeux bandés, pas de bruit et aucun moyen de communiquer avec mon équipe. Seuls eux peuvent me parler, me donner des infos et me guider.

À peine la porte refermée derrière moi, mes genoux se mettent à trembler. À l'autre bout du talkie, mes amis me guident. Il règne un silence parfait, je garde mes mains devant moi pour ne pas me cogner. Il y a une odeur de poussière et d'humidité.

J'avance en écoutant leurs instructions, mon coeur cogne dans ma poitrine, je n'entends que ça et le son du plancher qui craque sous mes pas. Les mains tendues devant moi, j'effleure un mur, je me décale selon les instructions de mon équipe, j'avance dans une alcôve...

Et là : y'a un truc qui bouge devant moi et qui détale à toute vitesse. Je dirais que c'est une boule de bowling, enfin, un machin qui roule ! Sauf que je suis aveugle, je ne vois rien et je dois faire confiance à mes amis.

Ils n'arrêtent pas de me répéter : "Tout va bien ! Y'a rien devant toi, tu peux avancer !" Hélas... Je ne peux pas.

Mes mains se mettent à trembler, je commence à respirer fort et à vouloir enlever mon casque, je refuse de faire un pas de plus, je suis paralysée.

Pourtant, je sais que c'est un jeu, mais je ne peux plus rationaliser. Je fais une crise de panique. Je fais le signe de croix avec mes avants-bras devant la caméra pour qu'on vienne me chercher, je file mon attirail à l'organisateur et je remonte en quatrième vitesse.

Je ne contrôle pas mes tremblements, ni ma respiration, ni mes sueurs froides ; bref, une crise de panique quoi... Elle se calme vite heureusement, et je peux poursuivre le jeu en guidant mes coéquipiers et finalement, on résout l'énigme et on chasse le fantôme.

Alors : pourquoi j'ai eu si peur, alors que je regarde des films d'horreur à la truelle depuis mes quatorze ans, que je suis la première à rechercher des sensations fortes et que je ne sursaute plus d'un iota lorsqu'il y a des jump scares, et que j'écris moi-même de l'horreur ?

Eh bien je suis claustrophobe et je ne fais pas confiance aux autres.

C'était impossible pour moi de poursuivre en m'en remettant à mes amis, je n'avais pas le contrôle de la situation et pour ça, je me suis sentie en danger. Alors que le danger n'était pas réel.

Que faut-il retenir de tout ça et quel-est le rapport avec mon écriture ? Déjà, il faut retenir que je suis une froussarde de premier ordre. Il faut aussi retenir que j'aurais dû me douter que ma claustrophobie me jouerais des tours. J'ai pas été très prévenante à mon égard...

Ensuite, lorsque j'écris de l'horreur (et d'autres genres en général), je contrôle mes personnages, je contrôle l'intrigue, je contrôle TOUT. Lors de cet escape game, j'étais contrôlée.

Autant vous dire que ça change tout, pour une personne comme moi qui n'arrive pas à lâcher prise et à faire confiance.

En résumé, ça m'apprendra à ne pas réfléchir avant d'agir et surtout, que vivre une expérience, ça n'a rien à voir avec l'écrire, la lire ou la regarder.

J'espère que ce thread anecdote vous a plu, n'hésitez surtout pas à le partager ou à réagir, je serais curieuse de lire vos réactions et, p-e, votre opinion par rapport à tout ce que j'ai pu y raconter.

La bise