Bien sûr, un enseignant a été décapité à cause du racisme. Mais il faut préciser les choses. Un thread.
Il y a quelques années, Robert Redecker avait été menacé de mort. Il a été invité à une émission de télévision. Et, sur le plateau, Pascale Clark a livré une analyse profonde jusqu& #39;à être creuse.
Elle a commencé, en guise d& #39;introduction par une condamnation des menaces de mort. Puis, elle a affirmé, de mémoire, "qu& #39;on n& #39;insulte pas les croyants, on n& #39;insulte pas les religions comme ça".
J& #39;ai trouvé le propos d& #39;une obscurité fabuleuse. Tout d& #39;abord, je ne voyais pas pourquoi il fallait manifester une respect particulier pour les croyants en particulier. Les non-croyants étaient-ils, eux, exposés sans problème aux insultes?
Ensuite, je ne voyais tout simplement pas ce qu& #39;elle voulait dire en disant qu& #39;on ne doit pas insulter les religions. Parlait-elle des religions comme ensembles des croyants?
Mais c& #39;eût été un doublon avec ce qu& #39;elle avait dit auparavant. Parlait-elle des religions comme doctrine liées au sacré? Je ne vois pas comment il serait seulement possible d& #39;insulter une idée.
Du reste, elle s& #39;était bien abstenue de préciser ce qu& #39;elle voulait dire. Et c& #39;était révélateur. Elle ne cherchait pas la clarté, mais la condamnation morale.
Mais le principal n& #39;est pas là. Elle avait d& #39;abord lâché une condamnation des menaces de mort pour aller au plus important pour elle: on n& #39;insulte pas les religions.
Inutile de chercher. La mort de Samuel Paty était contenue en germe dans ce renversement de la hiérarchie des choses.
Admettons qu& #39;une religion ait été insultée. J& #39;affirme, moi, que les menaces de mort sont mille fois, dix mille fois plus graves. Et je pense que ce serait insulter mes lecteurs que d& #39;avoir à le justifier.
Mais c& #39;était à la fois un signe et un signal. Le signe qu& #39;un paradigme était solidement installé. Quand une personne conformiste comme Pascale Clark se croit permis de lâcher une absurdité comme celle que j& #39;ai dite, c& #39;est que c& #39;est un mouvement de fond.
Et c& #39;était un signal, qui a été très bien entendu. Elle a dit "Allez-y, menacez de mort, faites ce que vous voulez. De toute façon, la seule chose que je condamne, c& #39;est le racisme".
Et c& #39;est ce qui est arrivé. Tous ceux qui ont fait du chantage au racisme à la moindre critique de l& #39;islamisme ont adopté le même propos.
De l& #39;autre côté, les Kouachi et les autres l& #39;ont compris. Comme un enfant gâté qui guette l& #39;approbation de l& #39;adulte laxiste, ils ont vu - et avec raison - qu& #39;il y avait là une opportunité pour tenter d& #39;installer leur tyrannie religieuse.
J& #39;insiste: ce n& #39;est pas propre à Pascale Clark. Jospin a sa responsabilité sanglante. Et Bianco, et Cadène, et Plenel, et les autres.
Bref, tous ceux qui ont assigné aux musulmans la place d& #39;éternelles victimes et qui, en bons bergers, ont décidé à leur place qu& #39;ils les défendraient, même contre un racisme imaginaire.
Le résultat, ça a été Charlie. Le résultat, ça a été Samuel Paty.
Le résultat, ça a été Charlie. Le résultat, ça a été Samuel Paty.
Car non, ni la loi de 2004, ni celle de 2010 ne sont racistes, et, à plus forte raison, discriminatoires.