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L'actualité a ceci qu'elle s'impose parfois brutalement à la réflexion, afin de tenter de comprendre ce qui est inexplicable.
En l'occurrence, cherchons ce qui peut motiver l'état du #Cameroun à lever une taxe sur le numérique, secteur à protéger pourtant.
#EndPhoneTax
Précisons d'abord à l'adresse des douaniers camerounais que les chiffres montrent qu'ils travaillent plutôt bien, en augmentant systématiquement les recettes chaque année.
Ici un rappel sur le bilan au 3T de 2017, avec des mesures d'accompagnement👇
https://actucameroun.com/2018/01/29/cameroun-recettes-douanieres-800-milliards-fcfa-attendus-2018/
La même tendance haussière s'est poursuivie en 2018 (1T), avec une explication logique de la DGDC, sur l'origine de cette augmentation (plus grand volume de containers pour les chantiers de la CAN, et importation de pétrole par la Sonara) 👇
https://afrique.latribune.fr/economie/conjoncture/2018-08-14/cameroun-les-recettes-douanieres-sur-un-trend-haussier-787689.html
Cependant, rappel est régulièrement fait que les augmentations constatées restent parfois en deçà des attentes de l'état, même si ce n'est pas tant le travail des douaniers que le contexte économique morose qui est incriminé, comme signalé en 2018 (3T)👇
https://mobile.camerounweb.com/CameroonHomePage/business/Douanes-les-recettes-au-Cameroun-n-ont-pas-combl-les-attentes-de-l-Etat-454191
Et le satisfécit général à la Douane a été dressé à grand renfort de publicité, quand le bilan des 5 dernières années a été publié, en saluant la progression de 162 Milliards de CFA des recettes entre 2015 et 2019.👇
http://www.camerounlink.com/mobileen/?SessionID=T2JK1VAW2IEWD1EXJIO3AQVSLK5BDZ&cl1=1&cl2=19&bnid=2&nid=124866&cat=0&kat=2
Les félicitations visaient aussi la performance via le contentieux auprès des opérateurs économiques (le nom est important ici!), avec une augmentation de 5 Milliards de CFA sur 5 ans, soit 1 Md de CFA en moyenne annuelle. Ce montant semblait déjà fixer le maximum récupérable...
En effet, la DGDC n'a pas manqué de souligner toutes les réformes entreprises (avec succès) depuis 2015, aux fins de récupérer en les sécurisant, les recettes douanières, en ce compris le recours à la dématérialisation des procédures (donc la digitalisation!)👇
Et au début de l'année 2020, le bilan établi pour 2019 saluait encore la hausse des recettes douanières (5%), en insistant désormais sur "l'urgence de maximiser les ressources non pétrolières"... Le mot-caché était donc ainsi lâché...👇
https://www.investiraucameroun.com/index.php/actualites-investir-au-cameroun/2901-13960-les-recettes-douanieres-du-cameroun-augmentent-de-46-7-milliards-de-fcfa-pour-se-situer-a-971-7-milliards-en-2019
En l'occurrence, l'évocation du #pétrole n'était pas anodine, car on doit se souvenir que fin Mai 2019, un incendie mettait un terme à la production de la #Sonara, 1er contributeur en recettes douanières, avec 84 Mds de CFA de perte sèche aux douanes👇
https://www.investiraucameroun.com/actualites-investir-au-cameroun/1410-15383-l-incendie-a-la-sonara-fait-perdre-au-cameroun-84-2-milliards-de-fcfa-d-impots-en-2019
Mais dans le même temps, rappel était aussi fait que si cette perte était la plus importante, d'autres sociétés aussi avaient eu du mal à honorer leur contribution douanière habituelle, mais pour cause de récession économique.
Dans la liste, les brasseries et les Télécom 👇
Revenant un instant sur la #Sonara, sa situation est très critique, et n'eût été la "diversion savamment entretenue", l'exécutif aurait dû être interpellé pour savoir quel plan il projette pour tenter de réhabiliter e premier contributeur fiscal et douanier du Cameroun.
En effet, c'est la nébuleuse qui caractérise pour le moment, ce dossier épineux. L'exécutif communique peu, et l'optimisme trop vite avancé en saluant un "nouveau mécanisme" pour "importer moins cher du raffiné, ne doit être tempéré...
https://www.investiraucameroun.com/economie/0106-14592-la-rehabilitation-de-la-sonara-unique-raffinerie-du-cameroun-estimee-a-250-milliards-de-fcfa
Pour le moment, un artifice a été trouvé pour importé du raffiné moins cher, même si ça coûte toujours plus que de le faire sur place!
Et la lecture de la grille des prix permet de comprendre ce que j'ai déjà expliqué par ailleurs, en lien avec Enéo👇 https://twitter.com/jtchoufang/status/1254326016425803776
Et pour insister sur un autre problème auquel les autorités ne répondent toujours pas de manière adéquate, il faut citer la crise au #NOSO, qui coûte déjà terriblement en vies humaines et en traumatismes chez les survivants de tous les bords, et surtout qui a un prix....
En effet, faire la guerre coûte très cher d'abord en dépenses, mais aussi en terme de recettes fiscales perdues, puisque cette région est l'un des principaux poumons économiques du Cameroun.
L'exécutif scie la branche sur laquelle il est assis..
https://journalintegration.com/crise-anglophone-facture-salee-de-guerre/
Et en fait d'incongruité du gouvernement, il faut se souvenir qu'aucun investisseur digne de ce nom ne risquera la vie ou la sécurité de ses ouvriers dans un chantier de réhabilitation d'une raffinerie qui se situe au cœur d'une zone où sévit une guerre civile...
Et face à cette pression, les notes d'intention sont bien insuffisantes, surtout si sur le terrain on tend à dépenser plus que ce qu'on est capable de récolter, en décidant de choses en contradiction avec les intentions.
Cette note l'exprime à souhait
https://www.financialafrik.com/2018/06/22/cameroun-les-recettes-fiscales-de-paul-biya/
Un bois devenu entre 2 et 4 fois plus cher que celui des voisins!!! Certains ont dû croire qu'ils étaient encore en train de construire des stades surfacturés, ou des autoroutes saucissonnées!!!
La Chine a sonné la fin de la récréation en 2018 déjà...
https://www.investiraucameroun.com/bois/1705-10783-la-hausse-continue-de-la-taxe-a-l-exportation-plombe-les-ventes-du-bois-camerounais-sur-le-marche-chinois-au-1er-trimestre-2018
Pendant que les décideurs camerounais, comme vivant sur une exoplanète et déconnectés de toute réalité terrestre, ont poursuivit avec leurs augmentations de taxes, au grand dam des exploitants de la filière locale.
La loi des recettes purement rentières!
https://ecomatin.net/taxe-dabattage-le-bois-camerounais-encore-plus-cher-en-2019/
Et après le bois qui a reculé au niveau des exportations, l'état rentier et pressé d'engranger des recettes (pour quoi faire au fait?) sans jamais investir durablement, a voulu se rabattre sur le 2e contributeur douanier, les brasseries du Cameroun...
Ce qui a sonné le glas au projet de loi de finances qui ambitionnait de lever une nouvelle taxe sur la bière, produit fortement consommé localement!
Il faut dire que le #Covid19 est aussi passé par là, et après fermeture des bars, l'état a dû les rouvrir...
Et c'est ainsi qu'on arrive avec l'aberration ultime du moment, qui justifie tout ce fil, et qui se présente sous le même angle que tout ce que l'état fait depuis.
Chercher à lever rapidement des recettes pour compenser des dépenses dispendieuses...
Certes il était inscrit...
... dans un projet de loi de 2018, le relèvement des taxes sur le numérique, comme il avait en son temps était inscrit de lever les taxes sur le bois, sur l'Okok, la bière, etc...
Mais pour un pays prétendument promoteur du numérique, ça ne le fait pas du tout!!!
Donc, en se souvenant que les douanes ont souvent bien travaillé, l'état a voulu faire croire qu'il souhaiterait récupérer des droits de douanes non honorés par les opérateurs économiques du secteur!
Mais comment est-ce possible avec toutes les réformes saluées pour la douane?
Tenez-vous bien, le montant visé de 25 Mds de CFA en 1 an, correspond à une augmentation de 2500%, soit 26 fois la somme qui habituellement, était levée dans ce registre. Rien à voir avec la moyenne de 5% d'augmentation des recettes annuelles des douanes....
Dans le même temps, l'état s'est proposé de reversé pour services rendus, à peine 1.65% du total "recouvert", soit 300 Millions de CFA à tous les intermédiaires actifs dans le dispositif de récupération de la nouvelle taxe.
Pour l'instant, #Arintech et son désormais célèbre promoteur le sieur Paul "Zambo, ne sont pas parvenus à convaincre les spécialistes ni même le grand public, sur la capacité à assurer sans faille, le marché.
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