Contrairement à ce que l’on pense généralement, la guerre est aussi une affaire de femmes au Moyen Âge. Pas seulement parce qu’elles en sont les victimes ou se disent envoyées de Dieu : la poétesse Christine de Pizan a écrit sur le sujet un traité qui a connu un large succès. ⬇
Née à Venise en 1365, élevée à la cour du roi de France Charles V, devenue veuve vers 1389, elle entame alors une grande carrière littéraire. Elle rédige aussi plusieurs traités, dont un sur la manière de bien gouverner, le Livre du corps de policie, en 1406-1407
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…et un autre sur l’art de la guerre : le Livre des faits d’armes et de chevalerie vers 1410. Par la suite, elle en écrira d’autres. Tous ses traités sont destinés à de grands personnages. Oui, on peut être une femme, écrire sur la politique et la guerre au #MoyenÂge et être lue.
Signe de la renommée et de la considération dont Christine de Pizan bénéficie à l’époque, le Livre des faits d’armes et de chevalerie est une commande de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne et beau-père du dauphin Louis. Il est destiné à la formation de celui-ci, fils de Charles VI.
Ce traité aborde des sujets aussi variés que l’art du commandement, les qualités que le chef militaire doit avoir, l’organisation de l’armée, la logistique, la stratégie, la tactique, le droit de la guerre, les techniques de sièges, l’artillerie… C’est donc une vaste synthèse.
Pour le rédiger, Christine de Pizan utilise d’autres traités : ceux des auteurs romains Végèce et Frontin, qui font autorité au Moyen Âge, du juriste italien Giovanni da Legnano sur la guerre juste (1360) et celui d’Honoré Bovet intitulé L’Arbre des batailles (v. 1386).
Mais elle ne se contente pas de reprendre ses prédécesseurs. Elle actualise les connaissances concernant les techniques de sièges et l’artillerie, bouleversée par la diffusion de la poudre, en interrogeant les capitaines de son temps. Hélas elle en tait les noms. #medievaltwitter
Bien qu’écrit par une femme, le Livre des faits d’armes et de chevalerie connaît un vrai succès. Il est conservé dans au moins 22 manuscrits et utilisé par le capitaine et amiral Jean de Bueil pour la rédaction du Jouvencel, qui fournit des conseils sur la conduite de la guerre.
Il est traduit en allemand vers le milieu du XVè s. Il se diffuse même en Angleterre en pleine guerre de Cent Ans et est traduit et imprimé en anglais en 1489-1490, malgré le fait que Christine de Pizan soit non seulement une femme mais aussi une Française !
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Merci (encore) à Christophe Furon pour la préparation de ce thread, vous pouvez le retrouver dans l'épisode 29 du #podcast où il vous parlait de La Hire et Poton de Xaintrailles, deux fidèles de Charles VII qui ont combattu aux côtés de Jeanne d’Arc
⬇ https://passionmedievistes.fr/episode-29-christophe-compagnons-jeanne-darc/
Vous pouvez retrouver son thread sur le paysan Perrot Amiot dont la vie est bouleversée par la guerre de #CentAns.
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