#thread pour en savoir + sur l& #39;histoire du 𝗴𝗿𝗮𝗱𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 (et de lieutenante). #histoire #militaire
Étymologiquement, le mot 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 est composé, c& #39;est assez facile à remarquer, des mots *lieu* et *tenant* (participe présent de tenir). Donc, un 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 est celui qui *tient un lieu*. Mais de quel "lieu" s& #39;agit-il ?
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A la fin du XVIIe siècle, la Première édition du Dictionnaire de l& #39; @academie_fr (1694) nous apprend qu& #39;un 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 est un : "Officier qui est immédiatement sous un autre Officier en chef, & qui tient son lieu en son absence."
Donc, un 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 est un officier amené à exercer un commandement *en lieu et place* d& #39;un officier supérieur à lui.
*En lieu et place de* est en effet une locution prépositive soutenue et utilisée au sein de l& #39;Administration. Elle signifie "à la place de ; en remplacement de."
Donc, contrairement au mythe régulièrement entendu et entretenu, un lieutenant ne tient pas lieu/espace géographique ! Mais peut être amené à remplacer/représenter un supérieur dans une zone définie.
Le Dictionnaire donne d& #39;ailleurs des exemples d& #39;offices concernés : Lieutenant General pour le Roy dans la province de X. Lieutenant General des Armées du Roy. Lieutenant d& #39;artillerie....
Donc, pour celles & ceux qui ont bien suivi : un Lieutenant-Colonel d& #39;un régiment, c& #39;est celui est amené à remplacer le Colonel qui commande son régiment.
Petite remarque/parenthèse : sur le plan de la sémantique, il n& #39;y a donc aucune raison qu& #39;il puisse y avoir des lieutenants-colonels dans la police (certains y ont pensé...). Car la police ne compte aucun régiment...
Existe-t-il des "lieutenante̳s̳" au XVIIe s ? OUI !
Mais il s& #39;agissait des femmes/épouses des lieutenants de judicature ou du Roy.
Les épouses des lieutenants militaires ne semblaient pas bénéficier de ce titre et d& #39;une appellation liée.
Mais il s& #39;agissait des femmes/épouses des lieutenants de judicature ou du Roy.
Les épouses des lieutenants militaires ne semblaient pas bénéficier de ce titre et d& #39;une appellation liée.
Et le titre : "La Lieutenante Civile, la Lieutenante Criminelle, la Lieutenante Generale, la Lieutenante de Roy"
Il faut attendre la 4e édition du Dictionnaire de l& #39; @academie_fr (1762) pour voir un ajout dans la définition :
"On appelle Capitaine-Lieutenant, Un Officier qui commande une compagnie dont le Roi est Capitaine."
Mais on garde tjs ici la notion de remplacement/représentation.
"On appelle Capitaine-Lieutenant, Un Officier qui commande une compagnie dont le Roi est Capitaine."
Mais on garde tjs ici la notion de remplacement/représentation.
Il faut attendre la 9e édition (fin XXe s) pour voir définit le sens "militaire" du grade de 𝗹𝗶𝗲𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁, en disant seulement que c& #39;est un grade inférieur à celui de capitaine. On perd donc sémantiquement la notion de représentation/remplacement d& #39;un supérieur.
Revenons au mot *lieutenante*...
A partir de la 6e édition du Dictionnaire (1835), le mot *lieutenante* n& #39;est plus utilisé. Tout simplement car il n& #39;y a plus de lieutenants du roi ou de judicature, et donc d& #39;épouses de ces magistrats...
A partir de la 6e édition du Dictionnaire (1835), le mot *lieutenante* n& #39;est plus utilisé. Tout simplement car il n& #39;y a plus de lieutenants du roi ou de judicature, et donc d& #39;épouses de ces magistrats...
D& #39;ailleurs, la 6e et 7e édition comportent une nouvelle entrée spécifique "lieutenante", avec pour définition : "Il se disait de La femme de certains magistrats qui portaient le titre de lieutenants. Madame la lieutenante civile. Madame la lieutenante criminelle."