Aujourd& #39;hui, c& #39;est la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Ca n& #39;arrive pas qu& #39;aux autres. https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="⬇️" title="Pfeil nach unten" aria-label="Emoji: Pfeil nach unten">
Il y a approximativement un an, ma compagne m& #39;annonce avec joie qu& #39;elle est enceinte. C& #39;est très très cool, puisque j& #39;ai toujours voulu deux enfants.
Le développement de l& #39;enfant se porte bien jusqu& #39;au rendez-vous du 5ème mois (vous savez, celle où on révèle le sexe de l& #39;enfant. Et moi, j& #39;ai toujours voulu un garçon ET une fille. Et j& #39;ai déjà un magnifique garçon de 4 ans.)
La sage-femme, joviale, identifie rapidement le sexe de cet enfant, et c& #39;est une fille! Je n& #39;arrive pas à contenir un sourire béat, bien évidemment. Mais je vois qu& #39;elle arbore un visage un peu plus inquiet tout au long de l& #39;échographie.
D& #39;un ton soudainement sérieux, elle nous dit que la petite est... petite, justement. Elle nous incite à la laisser nous prendre un rdv mi-mars à l& #39;Hopital de la Croix-Rousse, qui pourra procéder aux vérifications d& #39;usage afin de s& #39;assurer que la petite va bien.
Le rendez-vous arrive, mi-Mars, pile au début du confinement. Profitant du large parking pour attendre dehors (consignes sanitaires oblige), je laisse ma compagne attendre, puis je la rejoins pour l& #39;examen. Et là, c& #39;est la douche froide.
Personne ne sait comment, personne ne sait pourquoi. Mais la petite va mourir. Et la petite, c& #39;est ma fille. On reprend un rendez-vous. Puis un autre. On voit un professeur. Puis une autre.
Et arrive ce jour où on nous parle de l& #39;IMG. Interruption Médicale de Grossesse. L& #39;hospitalisation. La fin. Pas celle où on est heureux et où on est contents d& #39;entendre hurler un enfant microscopique, non. La fin.
Malgré les mesures COVID, je suis autorisé à assister ma compagne tout au long du processus. Un processus relativement semblable à celui qui avait accompagné la naissance de mon fils. A un détail près.
Ce 28 avril 2020, j& #39;ai assisté à la naissance sans vie de ma fille, Daphné. C& #39;était, et c& #39;est toujours ma fille. Et il n& #39;y a pas un seul jour où je ne pense pas à elle.
En dépit de la douleur procurée par la disparition de cet enfant que je n& #39;avais jamais vu et que j& #39;aimais irrationnellement si fort, j& #39;ai tout de même compris quelque chose.
Il n& #39;y a pas que Daphné. Il y a plein d& #39;autres enfants, dont la vie s& #39;arrête avant d& #39;avoir commencé. Et plein de parents submergés de tristesse, de désarroi. Et peu de gens qui en parlent.
Alors, parents : n& #39;ayez pas peur d& #39;en parler. Nous avons besoin d& #39;en parler, à défaut de pouvoir comprendre ce qui nous arrive.
Si cette journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal doit servir à quelque chose, c& #39;est à expliquer à ces parents-là, ceux qui souffrent terriblement, seuls, sans oser extérioriser, que ce n& #39;est pas une honte. Ni un défaut. Ni une faiblesse.
Parlez, libérez-vous. Vous ne devez pas avoir honte de traverser des épreuves. Soyez fiers de les traverser.
Aujourd& #39;hui, comme chaque jour depuis le 28 avril, je pense à Daphné. Je réponds invariablement "J& #39;ai 1 enfant" parce que le sujet reste trop difficile à aborder de manière spontanée avec quelqu& #39;un qui vous demande simplement "Ah ouais, t& #39;as des enfants? Combien?"
C& #39;est probablement ça, le plus difficile. Ca et "Et vous allez bien faire un petit frère ou une petite soeur?". Mais il est trop délicat de répondre aux gens qui posent une question naïvement.
Morale de l& #39;histoire : Prenez soin de ceux qui comptent, entourez-les comme il se doit. Ne laissez pas des gens seuls face à ce genre d& #39;épreuves. Et pensez à Daphné.
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