Nous avions rencontré Airbus le 1er octobre dernier, voici ce qu’il en est ressorti en quelques tweets. Thread 👇
Airbus a communiqué récemment sur ses projets d’avions à Hydrogène. Ces projets sont aujourd’hui des ébauches pour la bonne raison qu’Airbus ne peut avancer seul : il faut que la filière H2 se développe. Cette annonce a pour but d’initier une dynamique intersectorielle en ce sens
Pour Airbus, leur politique est compatible avec les scénarios les plus ambitieux du GIEC (1,5-2 deg) mais nécessite d’importants investissements.
Airbus s’attend à des avancées technologiques majeures et à des économies d’échelles qui permettraient à la filière H2 ainsi qu’aux technologies CCS de se développer sans poser les problèmes que ces technologies soulèvent aujourd’hui.
Très peu de chiffres ont été donné pendant l’échange et nos interlocuteurs nous ont paru très « techno-utopistes », nous expliquant que la contrainte climatique doit être vue comme un nouveau « challenge » pour l’industrie et déplorant le pessimisme des nouvelles générations.
L’idée d’une sobriété d’usage leur est impensable à cause de la concurrence, notamment chinoise (Comac), qui avance très vite sur les innovations technologiques et qui menace de prendre des parts de marché à Airbus s’ils n’agissent pas de manière volontariste.
La diversification n’est pas envisagée de manière sérieuse chez Airbus pour l’instant. Ils veulent attirer les cerveaux et les bras nécessaires à ce « challenge technologique », ce qu’un discours de diversification, porteur de pessimisme, ne parviendrait pas à faire.
Globalement c’est un enfermement dans la logique de croissance qui a été observée, motivée par le danger de la concurrence internationale. Si Airbus veut survivre il doit être innovant et proposer des solutions séduisantes à ses clients.
Ces innovations sont risquées et coûtent cher, d’où la nécessité du soutien public (pour réduire le risque de transition) et de perspectives de croissances (pour rentabiliser les investissements)
Ainsi Airbus opte pour la stratégie du « j’accélère pour mieux sauter ». Mais l’entreprise se refuse à toute étude quantitative sérieuse et systémique de cette stratégie.
Airbus est piégé dans l’éternelle logique de concurrence internationale dérégulée, et avance avec des œillères. C’est encore une fois aux pouvoirs public qu’il convient d’agir pour faire évoluer ces règles du jeu et les rendre compatible avec les accords de Paris.
L’hydrogène est un leurre, mais un leurre qui a le mérite de convaincre des élus à investir massivement dedans. Parce que c’est glamour. Nous devrions pourtant laisser parfois les illusions de côté et essayer d’agir en cohérence avec les limites physiques.
Dans un monde en contraction énergétique, c’est bel et bien vers plus de sobriété que l’on doit aller si l’on veut s’en sortir sans dommages irréversibles sur la société et ses individus.
L’aéronautique, industrie très energivore, doit s’y mettre elle aussi. Les propositions du @theShiftPR0JECT aidés des Supaero Decarbo vont en ce sens, ainsi que les réflexions de l’ @AtEcoPol. Nous sommes alignés avec leurs constats et leurs conclusions.
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