Les mesures ne sont pas un problème en soi, puisque l'article 4 de la DDHC prévoit déjà des limitations aux libertés publiques.

Le vrai problème, c'est un pouvoir solitaire, qui décide sans débat parlementaire, sans contrôle, sans garantie de proportionnalité. #macron20h
1. Les restrictions aux libertés font intégralement partie de notre tradition juridique. La vaccination obligatoire démontre bien qu'elles peuvent être subordonnées à d'autres objectifs.

Surtout qu'en l'espèce, c'est pour protéger la liberté des autres qu'elles sont adoptées.
2. C'est d'autant plus vrai qu'une pandémie ne saurait être traitée sous le prisme de la seule liberté individuelle. La crise souligne bien le fait que nos actions nous engagent radicalement vis-à-vis d'autrui. Et que c'est la liberté des autres qu'on met en danger.
3. La force d'une démocratie libérale, c'est justement de penser des mécanismes institutionnels qui légitiment ces restrictions, et les limitent au strict nécessaire.

Débat parlementaire, contrôle de constitutionnel, judiciaire etc...
4. Or, sur ce point des institutions, nous avons un immense problème.

Cette crise est un révélateur de toutes les tares de la politique française. Rien ne permet d’attester le caractère temporaire et proportionnel de toutes les mesures annoncées.
7. Là réside le véritable danger pour nos libertés.

Jacobinisme désincarné, abdication du Conseil constitutionnel, absence de débat parlementaire et de contrôles, bureaucratie sanitaire…

Nous en avons un nouvel exemple ce soir.
8. Concrètement, en tant que citoyen, je n'ai pas la preuve ce soir que les mesures annoncées soient adaptées à la situation. Et le Parlement ne pourra pas le vérifier avant 4 semaines.

L'Etat de droit en prend un sacré coup.
9. Le principe du réalisme m'amène à reconnaître qu'en comparaison avec nos voisins européens, on s'en sort plutôt bien avec ce couvre-feu. Vous ne me verrez hurler "Macron démissions" ou "la dictature approche".

Mais la politique, ce sont aussi des principes.
Il faut reposer sur des principes solides en temps de crise, car c'est dans ces périodes qu'on a tendance à oublier leurs bénéfices.

Surtout que ces principes, ceux de la démocratie libérale, ne sont pas enfermés dans une idéologie déconnectée de la réalité.
Ils ont été spécifiquement pensés dans le sens de la protection des libertés publiques, et des besoins liés à la politique publique.
10. En conclusion, je réaffirme que notre rôle, en tant que farouche défenseurs des libertés, n'est pas de hurler aveuglement contre l'exécutif en nous installant confortablement dans le fauteuil de l'indignation perpétuelle.

Il est de dénoncer les défaillances institutionnelles
Et force est de constater qu'elles sont palpables.

A quand l'annonce d'un débat parlementaire qui ne soit pas a posteriori des décisions ? A quand l'annonce de mécanismes de contrôle ? A quand la preuve de la proportionnalité ?
11. Je rajoute un dernier point qui me semble très important aussi sur le plan des libertés : il ne faut pas oublier que ce n'est pas le virus qui est problématique en soi, mais le fait qu'il est capable de saturer l'ensemble du système hospitalier.
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