Obadidon... La 5G, c'est le prochain argument de vente pour remplacer son terminal vite-vite-vite... Et le monsieur, là, il propose d'orienter la politique publique en fonction des gens qui achètent le prochain dernier iPhone. https://twitter.com/cedric/status/1316065677690761223

Voyez-vous, c'est presque une caricature de discours politique cette histoire (parce que ça apparaît dans ma timeline parce que RT par @ebothorel hein).
J'y relève plusieurs éléments, donc, petit thread.

1. La course en avant considérée comme bien. Avoir le tout dernier bidulophone à la mode considéré comme bien. C'est le truc le plus polluant du numérique, le remplacement des terminaux.

Pour économiser les ressources rares (métaux rares, terres rares, etc), réduire le bilan carbone du numérique, etc, la première étape, la plus simple et la plus efficace, c'est d'augmenter considérablement la durée de vie des terminaux. Et donc inciter à ne PAS en changer.

2. Le message (vaguement implicite) qui dit que les collectivités auraient tort d'oser faire autrement que de s'aligner sur l'envie de ceux qui achètent le dernier iPhone juste après sa sortie. On parle de gens qui mettent une fortune dans un téléphone.

L'implicite qui est derrière, est que la politique publique doit être menée pour assurer la satisfaction d'une frange particulièrement aisée de la population. Tout le monde le sait, qu'on organise le monde pour les riches. Mais c'est jamais assumé.

3. Les "sachants", ici les industriels, définissent ce qui est considéré comme le souhaitable. Très loin, socialement et géographiquement, des gens dont on façonne le monde. Et on nous vend le tout sous le nom "technique", de "bonne gestion", de "ni droite ni gauche", etc.

Or, ces sujets-là sont politiques. Décider quelles infrastructures on déploie, ou pas, sur un pays, sur un territoire, c'est une question sur la société qu'on souhaite faire. Pilotée par quelques acteurs économiques, ou pilotée par du tissus local/social.

Je ne dis pas que j'approuve les idioties de moratoires municipaux, surtout avec le motif sanitaire ridicule. Je dis que c'est légitime de souhaiter que les gens aient un minimum de prise sur les infrastructures qui font leur monde.

4. Et donc je maintiens, cette façon de penser les réseaux numériques, portée par une pincée de grands acteurs économiques et monopolistiques, ce n'est pas la politique que je veux. Aidons les gens à prendre en main leur vie numérique, plutôt que la consommer.